60 millions de social-traîtres II

Comme Di Folco a raison ! Écoutez tout (vous pouvez zapper Albanel...) si vous voulez entrer en souffrance comme Camille et comprendre sa révolte sublime. N'écoutez que la fin, le dernier quart d'heure, si vous n'avez pas le temps. Mais écoutez, s'il vous plaît, Camille de Toledo expliquer avec douceur, au comble de l'irritation, à Clémentine Autain et Xavier Renou que leur robinet logorrhéique est « pénible » et « insupportable » (et comme il l'est ! vernissé en plus par la sourde clameur de l'imbécillité utile). « C'est le degré zéro de la parole. » On se dit : enfin ! L'unique révolte sur ce plateau mondain (le mot sera d'ailleurs utilisé contre l'artiste par Renou, tactique connue chez les politicards qui pensent sincèrement, les abrutis, que leur « discours » est capable de déranger). Et la pimbêche arriviste, sourire vissé aux lèvres : « Je ne comprends pas du tout votre numéro. » Bien sûr que tu ne comprends pas, car tu es bête et inculte, et tu hurles alors qu'il murmure. Tu as en face de toi un artiste égaré qui te parle de sédition, mot dont tu doutes du sens réel, et l'artiste propose de lire, plutôt que des lettres de Guy Moquet, des lettres de Guy Mollet, de manier la dyslexie, et toi, revêche petite politicienne en tailleur, toi, gros con braillard de Renou, sombre remugle, tous, vous prenez cela sans doute pour de la folie.

Camille, Camille, ta frustration est la mienne devant ces nuisibles.