60 millions de social-traîtres
« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)
Les blondes n'en peuvent plus
Ce forum, sur la grève, est édifiant. Je ne suis pas descendu au-delà du troisième message de ces mongolitos. Extrait : « Moi, j'cherche même pas à sortir de chez moi !!! J'espère qu'on va bien leur réformer leur système de retraite à ces tar-bâ !!!! » Tant de bêtise ! Le pseudo de la chose qui a écrit ça est Seltana. On ne sait pas ce que veut dire « Seltana », d'où ça vient — probablement d'un roman d'heroic fantasy. Mais si on peut faire un peu de publicité à cette imbécile, on ne s'en prive pas. On... Mais !? Voilà que je parle comme les Inrockuptibles, tout en « on » comme une fiotte de base sans avis personnel, éduquée en pot, objectivement, dans une école de journalisme ! Il est temps de changer de paragraphe, celui-là sent le caca.
Le social, donc. J'ai opté pour la vie sociale, hier soir. Parti pour une soirée d'autisme tranquille, je suis finalement allé voir La Danse du Chien à la Bellevilloise, parce qu'au dernier moment, S. m'a, comme l'on dit dans le milieu, « motivé ».
Que dire, musicalement, du concert de La Danse du Chien ? Qu'il fut excellent, comme d'habitude, après un départ difficile pour tout le monde : grève oblige, le public était clairsemé et assez froid, plus parisien que d'habitude, disons. Le son, en façade, était bien meilleur, mieux défini, plus puissant aussi, que l'année dernière à la Flèche d'or — qui ferait bien d'embaucher vite fait un ingénieur du son compétent, vu la réputation déplorable qu'elle commence à traîner. Selon Éric, chanteur croisé au bar pendant ma quatrième pinte, le son sur la scène bellevilloise était quand même assez pénible. En effet, en avaient témoigné moult signes du groupe — de la rythmique surtout — en direction de l'ingé, qui gérait façade et retours — une seule console pour retours et façade, ennuis presque garantis... Heureusement, le public n'y a vu que du feu. En général, le public n'y voit de toute façon que du feu, tant que ça « groove ». Et heureusement pour elle dans ce genre de concert piège, La Danse du Chien groove. Toujours autant de talent, de charisme et de gentillesse — hors scène, au bar — chez ces gars, que je suis mine de rien depuis presque dix ans et un concert étonnant au Caveau, cabaret à peine glauque de la rue des Martyrs où l'on pouvait croiser Guesch Patti dans un rôle de fan.
La programmation de la soirée d'hier était pour le moins étonnante (inutile de manier encore une fois les insultes, même si la déplorable prestation DJ de Sporto Kantes, devant dix personnes, j'ai compté, eût mérité quelques jets de canettes, tant elle nous rappelait l'ambiance des galas d'écoles de commerce, ce qui est criminel, convenons-en). Après La Danse du Chien se présenta en effet un duo electroclash, oui, en 2007. Inutile de dire que l'electroclash ne vaut toujours pas beaucoup plus qu'une bonne blague potache. Mais, heureuse surprise : devant un public divisé par quatre, le duo Alcaline (frère très pimp avec Wayfarer et cheveux brillantinés, sœur en robe rouge pailletée) a, en quelque sorte, assuré. Quelques morceaux m'ont même séduit, dans un style presque baile funk, et la blonde, mon Dieu, la blonde qui chante était parfaite. Sexy, voix aguicheuse mais placée, communicative, jouant la pimbêche à merveille, ce qui est l'une des contraintes electroclash primordiales... et surtout, ce qui ne gâche rien, responsable, entre deux morceaux, de ces doux mots d'amour destinés à la force dite publique : « Assassin de la police, je nique la police ! » Répétée deux fois, cette sentence empruntée à des gros méchants de rappeurs avait dans la bouche de cette fausse potiche des accents de révolte séduisants, réjouissants en tout cas après cinq pintes. Un concert electroclash est le dernier endroit au monde pour ce genre de débordement. C'est sans doute aucun la preuve qu'une certaine pression monte dans la population. Quand les petits blancs bien éduqués ont envie de casser du flic...
Je n'ai pas parlé du concert de M. Untel au Vaisseau fantôme, la semaine dernière, qui était lui aussi très bon, mais quelque peu sabordé par un duo d'alcooliques un peu bruyant pour un concert aussi intimiste. Le public atteignait à peine vingt personnes, ce qui est peu pour un artiste aussi unique, auteur d'une finesse, d'une précision et d'une drôlerie à peine supportables, musicien touché par la grâce, acteur burlesque étonnant, scénographe lo-fi insurpassable... Il n'y a jamais assez de public pour aller voir ce type sur scène, sans doute un problème de promotion, non ?
Au revoir.
PS : Cécilia Sarkozy a des yeux de salope.
Nikita Calvus-Mons le 19/10/07 à 18 h 24 dans Musical-traître
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