60 millions de social-traîtres
« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)
Les ha-kao me restent sur le ventre
C'est pratiquement les trois quarts du temps le soir, en rentrant chez moi selon un parcours ne variant que peu (en gros, Notre-Dame, par devant ou par derrière, selon l'humeur), que je me récite mentalement ces bouts de phrases et paragraphes souvent entiers qui, selon mon degré d'ébriété ou l'état de phosphorescence de mes synapses, deviendront alors — dans l'ordre d'importance historique — des briques de roman, du vrac de revue ou des craques de blog.
Il en allait ainsi, hier soir, de cette démonstration fulgurante des aspects pernicieux des amitiés placées sous le signe unilatéral de l'admiration malsaine et de la jalousie qui lui est souvent corollaire quand, enfin arrivé après une marche de cinq kilomètres devant le porche de mon immeuble bourgeois du VIe arrondissement, je fus saisi d'effroi en constatant la légèreté soudain irréelle de ma poche droite qui eût putain de dû contenir mes saloperies de clés, let 'em melt in hell those evil bitches !
Le serrurier, un 14 juillet, jour de 14-Juillet, est un mal nécessaire, qui facture les merveilles effectuées par ses doigts de fée dans les environs de quatre cent trente-six euros et quelques centimes, la première qui parle de cents je l'encule avec une flasque de vodka polonaise sans lui demander ce qu'elle en pense, ni du mécanisme de la conversion rouge-brun chez l'idéaliste moyen. Pour deux raisons : soit c'est une gourde débile, soit c'est une branleuse qui revient des States et pour laquelle la France est un pays sclérosé où rien n'est envisageable pour les gens créatifs, et dans ce second cas je souhaite qu'elle aussi soit envoyée en enfer — celui où les Red Hot Chili Peppers font un concert permanent, torses nus, en simulant des coïts sur leurs instruments et geignant « Californiaaa ! » toutes les vingt secondes —, et qu'elle se mette à y fondre en commençant par les yeux, qu'elle a torves comme l'âme.
Nikita Calvus-Mons le 14/07/06 à 21 h 01 dans Social-traître
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