60 millions de social-traîtres II

London-Saumur-Bordeaux-Paris

Comme tu es partie, moi j'ai les nerfs. Partie comme une voleuse, électroniquement. Tu m'as planté face à ma gueule de flippé. J'ai pas fait le test achivé. Alors tu t'es barrée.

Pourtant, nous, c'était de l'or, comme dit une autre chanson de la variété française. C'était léger, indiscutable, à ne pas discuter ; tu as voulu discuter, tu y as mis un peu plus de poids, dans cette affair. Et puis tu l'as trouvé trop lourde, pris tes cliques et tes claques. Tu as tout construit, tout détruit. Sans que j'aie eu le temps de me remettre en question. Tu ne savais pas que j'étais aussi lent, il faut dire.

Je ne dis plus rien, j'encaisse. Je pense à toi en tâche de fond. À la scène de Koko, à Londres, où tu avais tes yeux sur moi qui réglais mes peaux. À nos peaux, aussi. À cette nuit à Saumur.

Saumur... Un petit doigt dans un engrenage, amoureux, forcément. Pour les plans cul, pas besoin de prendre le train.

Aux plans cul, on n'offre rien. On ne les appelle pas sans une raison con-crête. Nous, on s'appelait. Il ne fallait juste pas le souligner, pour toi. Tu as eu peur, tu t'es barrée. Mais tu reviendras, en catimini. On recommencera un faux plan cul.

Je n'ai jamais su ce que ça voulait dire, « attendre (qqch de qqun) ». Je n'attendais rien, moi ! Je ne connais pas d'avenir, ni de passé. Je trouvais le présent, nos peaux mêlées, bien suffisant. Attendais-tu quelque chose, toi ?

J'ai envie de toi. Doucement, sans violence. Je n'ai pas envie de me taper la tête contre les murs, et je ne bois pas de gin, dans ma Chrysler. Je continue à vivre, tout avance comme il faut. Sans toi, mes projets ne ratent pas. Je ne suis pas plus idiot, pas plus vide. J'ai juste envie de toi.

Nikita Calvus-Mons le 20/09/05 à 11 h 46 dans Social-traître
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