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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Visu ! Forgeard ! Stève André ! France 2 ! Alléluia ! Noël ! Montjoie !

L'information relayée par Matière Focale est d'importance : dans la nuit du 1er au 2 janvier, France 2 (re)diffuse Visu, émission de Benoît Forgeard à enregistrer absolument, ne serait-ce que pour m'en procurer une copie (je ne possède aucun dispositif de capture, analogique ou numérique). De Forgeard je n'ai vu, il y a quatre ou cinq ans, que Stève André, indescriptible et formidable court-métrage en forme de... forum citoyen, dont la cassette m'avait été prêtée par, tiens, étonnante coïncidence, le Jésus, encore lui. Le Jésus est partout.

Stève André, objet complètement dingue — oui, le mot « ovni », galvaudé, me brûle les doigts ! —, peut probablement laisser froid (bien que les camarades avec qui je le visionnai à l'époque aient alors partagé mon enthousiasme). Les dix premières minutes m'avaient embarrassé : qu'est-ce que c'était que cette merde ? Ensuite, j'avais été happé, d'un coup. C'était génial, unique, dérisoire, intelligent, politique, et surtout drôle à crever (mais drôle parce que génial, unique, dérisoire, intelligent et politique). Le finale (avec l'apparition sur le plateau de « l'humoriste Mouquette ») est explosif, furieux, grandiose, débile, surdoué.

En tout état de cause et à partir de là, comme disent les footballeurs, il est fortement conseillé de magnétoscoper (j'aime ce verbe déjà désuet au bout de vingt ans) l'émission Visu qui contient Stève André, ce qui est déjà immense, mais aussi tout un tas d'autres œuvres de Benoît Forgeard que j'ai bien hâte de découvrir. Sur Matière Focale, il y a plein de renseignements plus intéressants. Moi je ne fais que relayer la cruciale information, et me réjouir à l'avance. Ne me demandez pas ce que je fais le 1er janvier au soir. Je regarde la télé.

Ce ne sera pas faire injure à Devo de Matière Focale que de vous conseiller de ne surtout pas lire son article d'il y a un an sur Visu. Celui que je mets en lien est OK : il ne dévoile rien, et ne promet pas trop, mais ne vous amusez pas à lire sa (très bonne) chronique enthousiaste de l'an dernier, celle qui fait l'objet du premier lien de son rappel de cette année (putain, je suis en train de m'embrouiller. Me fais-je bordel de merde bien comprendre ? J'espère. Parce qu'il faut voir tout cela avec un cerveau 100% vierge de promesses). Voyez Visu. Ensuite seulement, vous irez lire l'article de Devo. C'est d'ailleurs comme ça qu'on devrait faire avec n'importe quelle critique de cinéma... Ne les lire qu'après, bien sûr. Mais quand même, parce qu'il donne l'eau à la bouche de manière plus convaincante que moi, voici ce qu'est, à peu de choses près, Stève André, sous la plume de Devo :

Stève André est le jeune maire d'une grande ville française. Toujours vert (35-40 ans), il fut en son temps le plus jeune député de France. Il décide un beau jour de faire une réunion municipale en direct sur internet : le résultat, c'est le court-métrage même, qui fut d'ailleurs tourné en direct ! [Forgeard est décidément complètement foufou !] Stève André veut prouver par cette opération que l'internet est le lieu citoyen par excellence. Il veut aussi faire éclater sa brillante personnalité de winner accompli, et donner une leçon de modernisme à tout le monde, tout en confiant aux concitoyens de sa ville la parole, parole qui devrait prouver au monde entier que la ville de Stève André est vraiment la plus dynamique et la plus tolérante et la plus citoyenne du monde.

On ne saurait mieux dire. C'est encore assez flou, car j'ai coupé la suite, et la suite du Devo-article en dit beaucoup qui vous donnerait méchamment envie de voir ce chef-d'œuvre, et le dit avec une jubilation pire que la mienne (pensez, je n'ai vu Stève André que deux fois en 2003, c'est loin). Mais, vraiment, gardez votre naïveté, votre niaiserie même, voyez ledit chef-d'œuvre, puis lisez Devo si vous voulez.

Nikita Calvus-Mons le 28/12/07 à 13 h 54 dans Poétique-traître
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Commentaires

Enfin une année qui commence bien.

Nom de dieu mais c'est bien sûr ! Très bon l'ami stève andré. Complètement loufoque ce truc, et terriblement efficace de bordel. Une performance démocratique, pour ainsi dire, je l'avais complètement oublié, et m'empresse de faire jouer mon vaste réseau physique afin de magnétoscoper l'(anar)chose...
TH
PS : mais finalement, l'avait-on vu ensemble ?

Anonyme - 28.12.07 à 14:36 - # - Répondre -

Re: Enfin une année qui commence bien.

C'est plus que probable, si tu ne l'as pas vu l'année dernière à la téloche. Car j'avais la cassette rue des Pyrénées en 2003 (l'ai gardé quelques semaines), alors, oui, bien possible.

60millions - 28.12.07 à 14:49 - # - Répondre -

Re: Enfin une année qui commence bien.

"Le chômage j'en fait mon affaire".

Anonyme - 28.12.07 à 21:32 - # - Répondre -

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