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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

2009

Je suis partagé : le jeu de mots est séduisant, mais il ne reflète que la moitié des événements ayant marqué cette année. Les pourris, ceux qui ont contribué à la bousiller, et qui ne concernent que moi. Cette moitié d'année touche à sa fin dans la douleur et le chaos, peut-être « mérités », si j'en crois le flic qui m'a expliqué que j'étais un des pires citoyens qu'il avait jamais croisés (et la morale d'un flic, on l'a vu, vaut cher). Mais cet «an de disgrâce » est aussi et surtout, même si j'ai tendance à l'oublier tant les orages sont violents ces temps-ci, une véritable surprise, un enchantement, qui a apporté au célibataire moribond et endurci que j'étais la vraie grâce. Alors mettons ce jeu de mots au rencart.

Je viens de finir de revoir La Famille Tenenbaum. C'est un beau film, qui abuse de la musique populaire, dans le registre folk larmoyant. Du Velvet Underground, par exemple, on a pris Stephanie Says. Le film est triste, assez affreusement. Le personnage de Margot est à se flinguer, et d'ailleurs c'est ce qui se passe presque littéralement (se flingue-t-on avec une lame de rasoir ?).

Et voilà où je veux en venir. Quand Chas (Ben Stiller) s'ouvre enfin à son père et se laisse aller, il lui dit juste, abattant toutes défenses, « I've had a rough year, dad », quémandant enfin clairement l'affection paternelle. « J'ai eu une année difficile. » L'euphémisme m'a mis les larmes aux yeux. Par l'écho qu'il faisait sonner en moi, bien sûr. Car moi aussi, j'ai eu une année difficile. Qui n'est toujours pas finie. Deux d'affilée comme ça et je deviens fou, ou drogué ; les deux ensemble, probablement. Mais « tout est bien » et toute cette merde touche à sa fin. Il était temps.

Nikita Calvus-Mons le 29/08/09 à 15 h 51 dans Cinématographique-traître
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