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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

mardi 19 février 2013

Cela n'aurait jamais dû arriver


— You've got a problem.
— You're right. I've got a lot of problems. But they belong to me.
— You think they're yours but they're not. Everybody that walks in that door becomes part of your problem; anybody that comes in contact with you. I didn't wanna be part of your problem but I am. I am leaving my husband; and maybe I would have anyway, but the fact is I'm doing it now. And part of it's because of you. You've had an effect on my life.
— This wasn't supposed to happen. I've spent nine years structuring my life so this didn't happen.

 

Dialogue entre Ann (Andie MacDowell) et Graham (James Spader), Sex, Lies and Videotape, Steven Soderbergh (1989).

Don Calvus à 20 h 20 dans Cinématographique-traître - Lien permanent - 0 commentaires

mercredi 16 septembre 2009

La Leçon de danse

Ça m'a pris longtemps ! Mais aujourd'hui, juste après avoir vu le clip de Negativ Nein (Tsé) qu'il a réalisé, j'ai repensé au court-métrage tourné par le sympathique Philippe Prouff dans le bar que j'ai « fabriqué » de mes mains (et d'autres mains amies !) et que je suis en train de vendre — fin d'un intermède de petite démence qu'aura donc contenu ma vie pendant plus de six ans. Le film, primé dans des tas de festivals, est vraiment malin, et c'est très amusant de savoir que le Politburo, ce petit bar outsider du centre parisien, cette insulte permanente aux normes, a autant voyagé. En revanche, cet enfoiré de Philippe ne m'a pas crédité au générique mais il faut dire qu'à l'époque nous ne nous connaissions pas, et que je ne m'occupais pas du bar.


Nikita Calvus-Mons à 11 h 26 dans Cinématographique-traître - Lien permanent - 0 commentaires

samedi 29 août 2009

2009

Je suis partagé : le jeu de mots est séduisant, mais il ne reflète que la moitié des événements ayant marqué cette année. Les pourris, ceux qui ont contribué à la bousiller, et qui ne concernent que moi. Cette moitié d'année touche à sa fin dans la douleur et le chaos, peut-être « mérités », si j'en crois le flic qui m'a expliqué que j'étais un des pires citoyens qu'il avait jamais croisés (et la morale d'un flic, on l'a vu, vaut cher). Mais cet «an de disgrâce » est aussi et surtout, même si j'ai tendance à l'oublier tant les orages sont violents ces temps-ci, une véritable surprise, un enchantement, qui a apporté au célibataire moribond et endurci que j'étais la vraie grâce. Alors mettons ce jeu de mots au rencart.

Je viens de finir de revoir La Famille Tenenbaum. C'est un beau film, qui abuse de la musique populaire, dans le registre folk larmoyant. Du Velvet Underground, par exemple, on a pris Stephanie Says. Le film est triste, assez affreusement. Le personnage de Margot est à se flinguer, et d'ailleurs c'est ce qui se passe presque littéralement (se flingue-t-on avec une lame de rasoir ?).

Et voilà où je veux en venir. Quand Chas (Ben Stiller) s'ouvre enfin à son père et se laisse aller, il lui dit juste, abattant toutes défenses, « I've had a rough year, dad », quémandant enfin clairement l'affection paternelle. « J'ai eu une année difficile. » L'euphémisme m'a mis les larmes aux yeux. Par l'écho qu'il faisait sonner en moi, bien sûr. Car moi aussi, j'ai eu une année difficile. Qui n'est toujours pas finie. Deux d'affilée comme ça et je deviens fou, ou drogué ; les deux ensemble, probablement. Mais « tout est bien » et toute cette merde touche à sa fin. Il était temps.

Nikita Calvus-Mons à 15 h 51 dans Cinématographique-traître - Lien permanent - 0 commentaires

lundi 25 mai 2009

Comme un lundi

Pauvre Lars von Trier...

A Cannes, les flics et les cons se sont déchaînés pendant la projection d’Antichrist, beuglant, sifflant, ricanant, criant un beau « Salope » à l’attention de Charlotte Gainsbourg ou quittant la salle en faisant claquer leurs sièges. Puis, vint le temps de la curée avec la conférence de presse. Méconnaissable, tremblant, vraisemblablement bourré d’anxiolytiques, 15 kilos en trop, Von Trier a été soumis à la question, comme au temps joyeux de l’Inquisition. La première question était la plus débile. Un Kritik du Daily Mail a sommé Von Trier de s’expliquer, « et pas en un seul mot, on est à Cannes, quand même ! » Comme si un artiste devait expliciter son œuvre, donner les clés, se justifier et pourquoi pas s’excuser ? Paumé, Von Trier a bafouillé et bien sûr refusé. « J’ai fait ce petit film que j’aime bien pour moi, pas pour vous ou un public donné. Vous êtes mes invités, pas le contraire. » Le reste est 30 minutes de n’importe quoi. « Pourquoi la référence à Tarkovski ? », « Etes-vous influencé par Dario Argento » (réponse du Danois médusé : « Qui ça ? » ), « Je n’ai pas bien compris une scène, je suis allé sur Google, je n’ai rien trouvé » (véridique). On imagine le supplice de Von Trier qui balance une série de réponses laconiques et improbables comme : « Je ne peux pas donner d’explication », « C’est Dieu qui dicte mes choix », « J’étais dépressif, j’ai fait ce film pour m’en sortir », « Je suis le meilleur réalisateur du monde, les autres sont surestimés », « Le menu de l’hôtel où nous sommes restés pendant trois mois a été très important pour moi »

La suite, sous la plume de Marc Godin, sur Bakchich, donne envie de porter à ébullition un critique de Studiorockuptible, pour voir ce qu'il en reste : un Macbook, une capote sale et un autocollant « Pulp Fiction saved my life » ; puis Lars von Trier, dans une casserole séparée : y restent des bribes indélébiles, séquences superbes, hilarantes, déchirantes, puissantes et timbrées de toute son œuvre (ainsi que quelques grammes de poudre d'anxiolytique ?). Les Idiots, Dogville, L'Hôpital, Le Direktør récemment... Et ceux que je n'ai pas vus, par flemme ou parce que je faisais confiance aux critiques et suis plutôt allé par facilité (?) me farcir un Christophe Honoré ou un mauvais Woody Allen...

Je l'ai déjà dit, le cinéma est une science molle, un micropénis de l'art, une industrie concassante. Ses « critiques » sont les plus totalitaires, les plus incultes, les plus fascinés par les paillettes, les stars et les montées de marches d'escalier (faut-il être lobotomisé pour rêver de  tapis rouges !). Que ne nous débarrasse-t-on pas au plus vite de ces nuisibles ?

Mais il faut pour cela se débarrasser du capitalisme, eh ! murmure le petit malin désespéré.

Nikita Calvus-Mons à 14 h 22 dans Cinématographique-traître - Lien permanent - 2 commentaires

lundi 18 mai 2009

Spoiler alert

Nous vîmes hier Good Morning England dont d'autres gens de goût ont souligné l'incurie du titre français (cela ne fera qu'à peu près quinze fois que j'affirme qu'il faut pendre la totalité des gens bossant en France dans le marketing cinéma, mais je semble hurler dans le désert). On m'objectera à raison que le titre original n'est pas non plus excellent ; oui mais c'est le titre original. The Boat That Rocked.

Et c'est très drôle, très bien joué, poétique même par (nombreux) endroits. Pas du tout bêtement nostalgique, comme je le redoutais. Le film, où figure un Kenneth Branagh en excellente forme comique (ainsi qu'Emma Thompson, apparition divine dissimulée sous une paire de shades), enfonce même Titanic sur son terrain : le naufrage.

Mais non je n'ai pas raconté la fin.

Nikita Calvus-Mons à 22 h 22 dans Cinématographique-traître - Lien permanent - 5 commentaires

mardi 10 mars 2009

Les torchons culturels s'en repaissent

Je crois que je ne vais pas tarder à l'admettre, puis à l'affirmer d'une voix de stentor bourru et arrogant. Mais pour le moment, j'en suis encore au stade post-adolescent du respect imbécile, qui dure longtemps, puisque j'atteindrai l'âge aucunement respectable de trente-cinq ans vendredi soir. Respect imbécile pour ce qui persiste à se présenter, surtout en France, comme un art digne de ce nom. Vous me direz : de toute façon, l'art... après Debord, hein ? Et je vous rirai au pif, car vous serez idiot.

Toujours est-il que le cinéma, sa puérilité, sa prétention, son inaptitude, son culte des stars et tout le système médiatique et commercial qui s'en nourrit comme une goule avide d'un corps en putréfaction, le cinéma m'ennuie. Mis à part Lars Von Trier, quelques autres Scandinaves, un film français tous les trois ans et un film crypto-hollywoodien tous les à peu près trois ans aussi, le cinéma, cet imbécile heureux en pose permanente, m'ennuie. Je le trouve nul, aussi présomptueux quand il adapte (réduit, concasse) l'immense Watchmen que quand il fait geindre Emmanuelle Devos dans des films bourgeois qui n'ont de la littérature (dont ils se gargarisent) que le vernis culturel, le décorum, le carton-pâte.

Je le trouve nul, mais je suis sans agressivité. J'ai juste atteint le stade de l'ennui, je n'y crois plus, j'ai trop souvent lâché dix euros pour rembourser l'aventure culturo-industrielle d'un enfant gâté analphabète. Je sais que je ne vais pas arrêter, c'est comme avec les disques, on cherche, fût-ce passivement, l'étincelle qui nous avait tant fait aimer Atame d'Almodovar, Accion Mutante ou bien les Wim Wenders d'avant les Ailes du désir. Alors, oui, on trouve parfois, Lars Von Trier et les Scandinaves, et quelques autres, mais au sein de tant de tâcherons débilement studieux que cela finit par devenir éreintant... Ces tâcherons, quand ils ne sont pas d'anciens critiques des Cahiers (option littéraire), sont d'anciens critiques de Première (option marketing-communication). Les cinéastes sont des critiques ratés, et lycée de Versailles. Jeu de mots (minable, certes) pas innocent, tant le cinéma pue Versailles. Et pourtant, Versailles-Rive-Gauche, Podalydès, tout ceci, c'est au-dessus, certes, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, j'ai beaucoup ri à Dieu seul me voit. C'est au-dessus. Mais au-dessus de quoi ? Du marigot ?

Tous ces gens qui vivent du cinéma, en parlent, le critiquent, le chroniquent, l'interviewent, s'en pignolent, me fatiguent. Aucun argument sensé, des magazines classiques qui friment aux blogs atypiques qui se la racontent. Avez-vous vraiment essayé, passé la surprise, de lire Kühe in Halbtrauer ? Le gars n'écrit que pour lui, et mal, et avec une haine farouche mais primaire, et un simplisme politique qui égare les sens (« de droite », « de gauche »). Bref, je n'en peux plus de ce septième art de mes deux, si décevant, au fond.

Vous l'aurez compris, l'adaptation de Watchmen, si elle n'est pas désagréable, m'a irrité et n'est, tout au plus, que le film de super-héros le plus intelligent de tous les films de super-héros. Piètre ambition, non ? La BD est un chef-d'œuvre, un vrai, un « roman graphique » qui pour une fois mérite amplement ce nom pompeux. Le film est nul, mais distrayant. Ce sera un pas trop mauvais film d'aéroplane.

Tiens, je crois que j'ai fini par sortir du stade du respect. Je méprise à présent le cinoche, cette industrie aux atours artistiques, partagés avec la publicité pour les yaourts.

Restent les Scandinaves, allez... Et les acteurs. Les pauvres...

Nikita Calvus-Mons à 19 h 37 dans Cinématographique-traître - Lien permanent - 19 commentaires

mardi 03 mars 2009

De cinéma

Lisant cet article mal écrit, car sur-écrit, d'une maladresse n'ayant d'égale que l'arrogance, lourd, pompeux — j'en passe —, j'y croise cette expression typique des journaux sur le cinéma : « ... de cinéma ». Comme dans « deux beaux plans de cinéma », « pas une seule idée de cinéma », etc. Le cinéma se sent tellement merdeux dans ses couches de gamin qu'il a besoin qu'on précise à tout bout de champ qu'il existe en tant qu'art. On n'entend ni ne lit jamais, dans une critique de disque, « pas une seule idée de musique », ou « deux belles mesures de musique ». La redondance serait ridicule. Elle l'est tout autant avec le cinéma, ce petit artisanat lucratif (pourtant si souvent glorieux) dont la critique, se crût-elle très intelligente, est la plupart du temps méprisable de conformisme.

(Et un beau paragraphe de littérature, un !)

Le cinéma n'est pas méprisable, pas autant que tous ses critiques et thuriféraires qui se prennent tellement au sérieux que j'en ai (moi, alors que ce sont eux qui écrivent leurs inepties !) régulièrement le cœur au bord des lèvres, entendez par là : la gerbe.

Nikita Calvus-Mons à 02 h 40 dans Cinématographique-traître - Lien permanent - 2 commentaires

mardi 21 octobre 2008

Rions un peu

Travaillant mollement, entre deux rendez-vous aux Impôts et trois traductions alimentaires, à un texte fondateur sur l'imposture (où il sera question entre autres de l'immonde Cali, des Undertones, de Gainsbourg et Guy Béart) et à un autre sur le désespoir de l'attachée de presse (je vous entends pouffer, mes agneaux, mais ça va saigner, pire que lors de l'Aïd), je n'ai pas grand chose à écrire ici, sinon que j'ai vu hier soir Tonnerre sous les tropiques, le nouveau Ben Stiller, d'où il ressort que Robert Downey Junior, mais nous le savions, est un bien grand acteur, et que Jack Black est à pisser de rire, ce que nous savions aussi, depuis au moins School of Rock, n'est-ce pas ?

Ensuite, j'ai enchaîné avec ce quand même intrigant Coluche, l'histoire d'un mec, d'Antoine de Caunes, piètre cinéaste. Mais j'étais curieux. Le film ne casse pas des briques (pas comme la dialectique, donc), mais l'angle (les troubles dessous de la candidature de Coluche à la présidentielle de 1981) est le seul qui puisse intéresser, et créer du scénario sans avoir à se fouler. Enfin, du scénario... Non, justement : il n'y en a pas. Disons de l'idée, de l'angle, oui, c'est ça. Voilà une simple et scolaire suite de vignettes, avec fondus au noir et incrustations des dates à l'écran, bref, une sorte d'étrange film français (gaulois) based on a true story dont on ne sait pas, évidemment, ce qui est vrai et ce qui ressort du pur fantasme. N'empêche : François-Xavier Demaison est parfait, parfaitement étonnant même. Et mon a priori était pour le moins négatif, les enfants. L'un dans l'autre, c'est à voir. Ah, le type qui joue Choron le fait très bien. Quant à Podalydès en Attali, euh...

Allez, à plus tard.

Nikita Calvus-Mons à 17 h 32 dans Cinématographique-traître - Lien permanent - 2 commentaires

jeudi 06 mars 2008

George Clooney est-il un con ?

C'est en lisant le Troisième Blog que ça m'a frappé, nettement : George Clooney ne vaut pas tripette. Qu'il se colle une capsule de Nespresso dans le cul (« uh, what else ? »). Je lui préfère Brad Pitt, avec son prénom de bourrin (Brad : Brad, quoi, merde !). Pitt est exactement aussi cool que Jean Rochefort dans Comment réussir quand on est con et pleurnichard ? ; et il maintient ce niveau de coolness depuis des années. (Je ne suis pas près d'utiliser le mot « coolitude » ou toute autre saloperie bricolée à la va-vite dans un labo d'arrière-cour québécois : ce sera la coolness, un point c'est marre.) Attention, Rochefort, dans le film susdit, fait dans le cool en négatif : c'est un personnage de loser alcoolique. Mais la scène où il explique à un Jean Carmet concentré que les arpèges, aux gonzesses, « ça leur... bloque le cervelet » (sous-entendu : tu leur joues du piano et elles tombent comme des mouches), eh bien cette scène-là mes aïeux, c'est comme qui dirait un paroxysme. Celui de la coolness malgré elle. Pitt fait dans le cool en positif, on l'aura compris, même dans Babel où il joue le rôle du touriste ricain complètement largué abroad. Largué, oui, mais il faut dire que sa copine, la belle Cate B., une balle dans le buffet, y est mal en point. Sa copine, à Brad. Abroad.

Nikita Calvus-Mons à 03 h 18 dans Cinématographique-traître - Lien permanent - 7 commentaires

jeudi 31 janvier 2008

« Le Figaro » reprend deux fois des moules

C'est drôle, ou triste : personne ne parle de la mort de Khorsand, qu'on aimait tous pourtant. Oui, on l'aimait tous, à moins que j'aie raté quelque chose ? Quoi, les pubs pour la Maaf ? Oui, bon... Ça nous aura au moins préparé au deuil : ces charognards n'ont pas craint, pendant quelques années, d'exhiber le cadavre en sursis (est-ce Jean-Michel Ribes qui a permis ces commercials ringards ?). Juste avant sa mort, la veille en fait, ils en ont diffusé une sans lui, c'était un signe, irréfutable : Khorsand avait bel et bien fini de « bosser pour payer sa pierre tombale ». À chaque fois que je voyais une de ces pubs merdeuses je perdais cinq degrés sur l'échelle de Monmoral : maigre jusqu'à l'effroi, avec la voix de vieillard des cancéreux précoces, plus aiguë d'une bonne quinte (de toux, ah, ah), Khorsand parodiait son personnage de Palace, autrefois imperturbable (il était l'Imperturbabilité* même !), avec des gestes affectés, tremblants... J'en tremble aussi, aujourd'hui. L'image de Khorsand qui me restera ? En effet, camarade D., ce plan de Mes meilleurs copains où il brandit un journal en jubilant : « Le Figaro nous insulte ! »

En voilà un que je regretterai vraiment.


* Essayez de répéter ça quelques fois, pour voir.

Nikita Calvus-Mons à 18 h 01 dans Cinématographique-traître - Lien permanent - 6 commentaires

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