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60 millions de social-traîtres

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Comme un lundi

Pauvre Lars von Trier...

A Cannes, les flics et les cons se sont déchaînés pendant la projection d’Antichrist, beuglant, sifflant, ricanant, criant un beau « Salope » à l’attention de Charlotte Gainsbourg ou quittant la salle en faisant claquer leurs sièges. Puis, vint le temps de la curée avec la conférence de presse. Méconnaissable, tremblant, vraisemblablement bourré d’anxiolytiques, 15 kilos en trop, Von Trier a été soumis à la question, comme au temps joyeux de l’Inquisition. La première question était la plus débile. Un Kritik du Daily Mail a sommé Von Trier de s’expliquer, « et pas en un seul mot, on est à Cannes, quand même ! » Comme si un artiste devait expliciter son œuvre, donner les clés, se justifier et pourquoi pas s’excuser ? Paumé, Von Trier a bafouillé et bien sûr refusé. « J’ai fait ce petit film que j’aime bien pour moi, pas pour vous ou un public donné. Vous êtes mes invités, pas le contraire. » Le reste est 30 minutes de n’importe quoi. « Pourquoi la référence à Tarkovski ? », « Etes-vous influencé par Dario Argento » (réponse du Danois médusé : « Qui ça ? » ), « Je n’ai pas bien compris une scène, je suis allé sur Google, je n’ai rien trouvé » (véridique). On imagine le supplice de Von Trier qui balance une série de réponses laconiques et improbables comme : « Je ne peux pas donner d’explication », « C’est Dieu qui dicte mes choix », « J’étais dépressif, j’ai fait ce film pour m’en sortir », « Je suis le meilleur réalisateur du monde, les autres sont surestimés », « Le menu de l’hôtel où nous sommes restés pendant trois mois a été très important pour moi »

La suite, sous la plume de Marc Godin, sur Bakchich, donne envie de porter à ébullition un critique de Studiorockuptible, pour voir ce qu'il en reste : un Macbook, une capote sale et un autocollant « Pulp Fiction saved my life » ; puis Lars von Trier, dans une casserole séparée : y restent des bribes indélébiles, séquences superbes, hilarantes, déchirantes, puissantes et timbrées de toute son œuvre (ainsi que quelques grammes de poudre d'anxiolytique ?). Les Idiots, Dogville, L'Hôpital, Le Direktør récemment... Et ceux que je n'ai pas vus, par flemme ou parce que je faisais confiance aux critiques et suis plutôt allé par facilité (?) me farcir un Christophe Honoré ou un mauvais Woody Allen...

Je l'ai déjà dit, le cinéma est une science molle, un micropénis de l'art, une industrie concassante. Ses « critiques » sont les plus totalitaires, les plus incultes, les plus fascinés par les paillettes, les stars et les montées de marches d'escalier (faut-il être lobotomisé pour rêver de  tapis rouges !). Que ne nous débarrasse-t-on pas au plus vite de ces nuisibles ?

Mais il faut pour cela se débarrasser du capitalisme, eh ! murmure le petit malin désespéré.

Nikita Calvus-Mons le 25/05/09 à 14 h 22 dans Cinématographique-traître
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Commentaires

Europa

Y a Europa qu'est démentiel aussi.

monierza - 25.05.09 à 17:32 - # - Répondre -

oui da !

Pas encore vu Anticrist, j'y cours... Tout Lars von... me plait bien, ça me parle, ça me remue. On se dit : alors en 2009 y'en a qui se mettent à cracher sur les ilôts de performances, les récifs volcaniques, les "pas comme les autres", les idioties ? Bein oui, Lars ne marche pas au pas de l'oie. Plutôt que réformer / abattre le capitalisme, minons-le de multiples pensées termites (ciné, poème, striptease, cri, tout est permis TOUT), tu vois, ça fonctionne il semblerait, du moins du côté des offices du pouvoir à paillettes. Trier ou crèves ! (Enorme : Trier, la ville natale de Marx).
Pas la refonte, pas la réforme, la PENSEE TOTALE, la RESistance, la NOVA COSA PUBLICA.
Dogville par ex. où comment ce type à compris son La Boétie / Sade.
Ce type est un GRAND, il fabrique des métaformes, le critique cannois lui ne fait que prompter.

Bises à toi Calvus.

PDF - 03.06.09 à 12:21 - # - Répondre -

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