60 millions de social-traîtres
« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)
On ne se brouille jamais par hasard, disaient les œufs
Pourquoi continuer, persévérer à aimer même vaguement ces gens dont tu t'éloignes chaque jour un peu plus, auxquels depuis longtemps tu n'as plus rien à dire puisqu'ils ne font plus rien hors de chez eux, de leurs cocons, du périmètre enclosant leurs landaux et les disques qu'ils achètent pour ne pas être en reste — comme si on ne pouvait plus vivre sans une chanson de Lily Allen —, puisqu'ils ne font plus jamais rien qui les menace, qui puisse ébranler leur confort à la con qui n'est que début d'obésité mentale, pourquoi faire semblant de comprendre leurs sourires méprisants et jaloux à la fois, leurs sourires cultivés, entendus, leur distance de gros vendus branchés, cette distance du voyeur qui fournit le gros du lectorat de la presse people, pourquoi ne pas désormais changer de trottoir quand tu les croises, de peur sinon de perdre une heure de plus à les entendre tenter de te convaincre — pour se rassurer eux-mêmes — que le couple, le salariat (dans le tertiaire, en CDI), le XIe arrondissement, la cuisine afro-asiatique et la bande dessinée sont des valeurs pérennes ?Nikita Calvus-Mons le 14/12/06 à 00 h 39 dans Social-traître
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Commentaires
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Très bien formulé, ma foi. La pente du moindre effort, autre nom du "train-train banlieusard des ambitions désabusées" — où je ne vois jamais beaucoup d'ambition, au sens noble...
Salut à la Californie, et vive le cognac du con (uniquement dans le cas où c'est du Lagavulin).
60millions - 14.12.06 à 03:21 - # - Répondre -
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je ne comprends vraiment pas ce que vous avez contre le fait d'écouter des enfants et d'élever Vincent Delerm.
Ano'nym Khapadnom - 14.12.06 à 18:31 - # - Répondre -
← Re: Re: Re: Comme disait Desproges...
J'aime les enfants (qu'ils viennent à moi !), d'ailleurs la veille de la ponte de ce texte un brin énervé (conséquence d'une discussion avec D.), j'avais passé la soirée chez des potes et leurs deux adorables filles (l'aînée a seize mois, la petite autant, mais en jours) et ces gens sont honnêtes, sympathiques, pas conformistes, ce qui est très agréable (tu la connais, au moins de vue, c'est l'ancienne part féminine des débuts de Social-Traître — au passage, j'ai vu quand je suis passé chez Actualités que le numéro 3 était sorti, avec un édito de Toulouse la Rose et encore pleins de textes de John Lénine, mon ami — j'ai failli l'acheter avec le fric, que dis-je, le magot que m'a rapporté Canal historique mais en fait je suis allé me faire des macarons chez Ladurée ce qui est encore infiniment plus social-traître mais au moins régale les papilles).
60millions - 14.12.06 à 18:50 - # - Répondre -
"Par exemple !" invoquait un Normand
Se brouiller est clairement un art opaque.
Ça se finit au couteau, quand c'est bien fait. Tiré de part et d'autre. Qui coupe.
Maintenant, l'héroïsme de celui qui reste, hein, sur le modèle du résistant, c'est un rien complaisant comme posture, me souffle ma concierge, à qui on ne la fait pas.
Tant qu'à se brouiller (art opaque), autant que ce soit pour de méchantes raisons. Injustifiables. Comme dans un dessin de Topor, par exemple.
(N'oublie pas la ciboulette.)
Lee Beria Jr - 14.12.06 à 20:31 - # - Répondre -