60 millions de social-traîtres

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Ah les belles compilations de Noël (4)

Les Museaux Jaunes

Ce duo de gothic glitch français se compose de deux Parisiens d'origine vietnamienne, Marcel Nguyen (chant, clavier) et José-Manuel Tran Minh (programmations). Ils se rencontrent en 1999 à un concert de Laibach et c'est en quelque sorte le coup de foudre. Marcel est fan absolu de Death in June et Alain Soral ; José-Manuel, quant à lui, ne jure que par Depeche Mode et Emmanuel Todd. Le courant passe et les deux compères sortent dès 2004 leur premier album, entièrement enregistré à la maison sous Windows XP et produit par le gourou crypto-scandinave Görksk : Again (for Fuck's Sake). Illustration bruitiste-pop du concept nietzschéen de l'éternel retour, ce disque aux accents social-darwinistes déviants fait instantanément des Museaux les coqueluches d'une certaine scène parisienne, fortement impressionnée par tout ce qui ressemble de près ou de loin à un fantôme de Ian Curtis. Ce succès est néanmoins pour les Museaux Jaunes un affreux malentendu, qui crée (en collaboration étroite avec la cocaïne et la métamphétamine) les conditions du désordre : la séparation semble inexorable. Le duo n'arrive naturellement pas à l'exorer, et les deux Museaux se quittent, en bons termes cependant, après un second album honorable et une dernière tournée en Belgique, terre de tous leurs exploits. Vous trouverez sur cette compilation les trois singles séminaux (forcément séminaux) du combo parisien : « Jim Goad Rules », « MDMA Rampage » et « Cold but Bien Raide », sans oublier quelques reprises incontournables (« Black Planet », « Troisième Sexe », « Theme from Shaft »).

Again (for Fuck's Sake), LP, 2004
Gimme Back My Gram, LP, 2006

Didier « Dédé » D'Anningz le 23/12/08 à 11 h 42 dans Musical-traître
Article précédent - Commenter - Article suivant -

Commentaires

exorer : + 1 point au gonzomètre

Je viens de me farcir tes "articles" musicaux ; très bon, très drôle ! Et j'apprends le terme "exorer" que je n'avais pas l'heur de connaître, en prime... Fallait le placer celui-là.
Comme quoi supercherie et éducation peuvent faire bon ménage.

PS : ça n'a rien à voir, juste du copinage, mais je viens d'acheter l'opus sur Foucault d'Ottaviani & Isabelle Boinot, L'humanisme de Michel Foucault, édité par le sens figuré exilé outre-rhin, et les premières pages augurent du meilleur. Bravo !

TH - 25.12.08 à 19:40 - # - Répondre -

← Re: exorer : + 1 point au gonzomètre

Oui, merci Guillaume & Grégoire, moi-même j'en ai fait un beau cadeau de Noël intelligent (comme l'est l'intelligent dance music, tiens, que je n'ai pas encore casée dans ces fausses chroniques) pour mon frère. Il avait l'air content.

Déballer L'Humanisme de Michel Foucault sous le sapin, ça a de la gueule, surtout après les chocolats de chez Lenôtre.

Autre bouquin pas dégueu, d'ailleurs, et on reste dans le sujet musical : les pochettes de disques d'Andy Warhol de 1949 à 1987. Bonnard. Quant à moi, mon daron m'a offert un livre de Viviant (il n'a pas lu mon blog, je le pardonne) ; le petit gros insupportable a torché un livre sur Gainsbourg, qui tient la route, puisqu'on n'y apprend rien. Mais belles photos pas connues. On apprend aussi au détour d'une page que Viviant considère qu'une critique moralisante est nulle et non avenue. Il devrait se relire, alors, ce crétin.

PS : pour exorer, moi non plus je ne le connaissais pas, je tentais là une blague de plus (c'est des chroniques à dizaines de tiroirs, tu l'auras sans doute remarqué sur celle-ci...), et le sens réel du mot est tout de même difficile à appliquer à une séparation... Quoique... Ca passe aux forceps.

60millions - 26.12.08 à 14:43 - # - Répondre -