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60 millions de social-traîtres

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Ah, merde, écris des bouquins, et ferme ta gueule

Se posent abruptement quelques questions : pourquoi ai-je trouvé un exemplaire du Point, titrant « Sarkozy face à la machine à perdre », au milieu des flyers du Politburo ?

Pourquoi, dans ce numéro du Point, feuilleté vite fait, en goguenarde, ai-je eu la confirmation qu'Alain Soral avait décidé de soutenir, de conseiller même, le vieux Le Pen ?

Faut-il que j'enlève le lien que j'effectue vers l'interview dudit Soral, pourtant pleine de choses pas idiotes ? (A priori, non. Je ne le ferai pas.)

Pourquoi Soral, électron libre, à l'intelligence souvent fulgurante, s'est-il « encarté », même au figuré ? Simplement parce qu'il a mal vécu son lynchage médiatique ? N'était-il pas plus fort que ça ? Il faut croire que non.

Affolante époque, quand même, qui pousse tant de gens talentueux vers la bêtise pure et simple — et, on l'espère, conjoncturelle.

J'aime bien Soral. Quel con. Le Pen...

Nikita Calvus-Mons le 07/12/06 à 04 h 35 dans Social-traître
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Commentaires

Je me suis posé la même question

Non seulement Soral est loin d'être con, mais en plus il a un côté Don Quichotte assez sympathique. Et si je n'ai pas terminé son dernier opus, c'est plus par paresse intellectuelle et manque de temps que parce que je trouvais ça mauvais.

Alors oui, pourquoi ?

Ari - 07.12.06 à 10:22 - # - Répondre -

Moi ça m'étonne qu'à moitié

Parce qu'au fond de lui-même, je suis sûre qu'il aurait rêvé de faire
de la pub pour draguer les minettes. Et conseiller politique, c'est
comme publicitaire. Pourquoi Le Pen ? Parce qu'il n'y a que lui qui lui
permet d'assouvir ce fantasme. Moi à ta place j'enlèverais le lien vers
son article : castrons ce dragueur refoulé qui ne trouve qu'une issue
pitoyable à sa mégalomanie (sans doute rêve-t-il encore de révolution
en soutenant le porc breton). Le problème de Soral c'est qu'il se prend
vraiment trop au sérieux. Aucun humour sur lui-même. Quand je pense
qu'il côtoie Costes dans un de tes articles ! (précision :
contrairement à ce que Soral dit dans la vidéo, Costes n'est pas un
copain de Soral. Soral a essayé de se rapprocher de Costes quand il a
publié chez Fayard, c'est tout. Mais Costes déteste les écrivains). Eh oui, Soral, quel con !

monierza - 07.12.06 à 11:37 - # - Répondre -

Re: Moi ça m'étonne qu'à moitié

J'aime bien ton sens de la mesure : « castrons ce dragueur refoulé ! »

Peut-être qu'il a peu d'humour sur lui-même, sans doute même. Mais bon, Soral c'est un détail (de l'histoire, hum). En fait c'est surtout l'époque qui est à questionner. Ce n'est pas du tout anodin cette légitimation actuelle de Le Pen. Moati lui a servi la soupe de façon incroyable par exemple, et ça n'avait rien à voir avec mes souvenirs de L'Heure de vérité, Le Pen aujourd'hui ne dérape plus, il est en tous points respectable, plein de gens « révolutionnaires », et/ou lassés du cirque actuel, et il y a de quoi, foncent tête baissée dans le piège, et pour moi c'est les plus cons ou les plus manipulables, évidemment. Dieudonné est complètement à la ramasse, par exemple. Ça ne me surprend pas. Soral, ça me surprend.

Et donc, je persistais à ne pas y croire, à cet engagement concret de Soral — qu'il laisse planer le doute, je trouvais ça marrant, à vrai dire. Mais bon, là, ça sort du domaine de la provocation, du quichottisme comme dit Ari, de l'« art », pour entrer dans la toute bête vulgarité politicienne ; et en plus faut voir la gueule du cheval qu'il a choisi. C'est quand même navrant.

Ça m'aurait beaucoup moins surpris chez ce gros cramé de Dantec. Je n'ai pas encore entendu Soral délirer, par exemple. Bon, je considère que c'est fait.

Pour autant je ne vais ni renier ce que j'aime chez Soral ni Les Racines du mal de Dantec, ni... Voyage au bout de la nuit, etc. Débat connu. Et oui, j'ai bien aimé — trouvé grandiose, même — un bouquin de Drieu.

(Soral n'est pas de ce niveau-là, je suis d'accord... mais tu vois ce que je veux dire.)

Bon, vite, passons à autre chose.

60millions - 07.12.06 à 17:15 - # - Répondre -

Re: Re: Moi ça m'étonne qu'à moitié

Ouais, ouais, je vois tout à fait ce que tu veux dire.

Mais effectivement, ça ne vaut pas le coup de s'étendre plus.

monierza - 07.12.06 à 17:23 - # - Répondre -

Andy Verol et Soral

Actuellement, je suis en contact régulier avec Costes et Soral. Je pense qu'il est important, aujourd'hui, pour les élites au pouvoir d'entacher sérieusement l'image d'agitateurs forcenés... La grande mode, c'est de balancer les agitateurs dans la marre à merde contre laquelle ils se sont toujours battus.

On ne laisse plus une seule chance aux véritables contestataires de l'ouvrir. Pour fermer leurs clapets, on écrit ou dit, tout simplement: "Il s'est rapproché du grand méchant loup: Lepen."

J'ai eu à subir ce genre de situation (à mon échelle de notoriété encore très basse, je me suis aperçu que c'était déjà bien assez douloureux). Alors que j'exècre la pensée dominante gaucho-libérale (du Sarko, du Royal, du Bayrou et l'étendard d'une France qui se reprendrait en main), les petits chiassards de l'intelligentsia parisiano-journalisto-gauchisto-pro-sécuritaires se sont jetés sur ma gueule comme des crevards... Diffamant à tout va... Crachant leur haine d'hypocrites... Déployant un arsenal digne des phalangistes... Bref. ça m'a coûté des nuits et des jours d'angoisse, un blog (mis en quarantaine puis supprimé avec plus de 1500 textes) et une réputation de rigolo sulfureux chez les promoteurs gerbant de la culture officielle.

Ces biens-pensants prétendument progressistes et démocrates installent une dictature sur la pensée critique... Ils se revendiquent comme humanistes, mais ils ne soutiennent au fond que leurs propriétés et celles de ceux qui affament les véritables victimes du capitalisme...

Insidieusement, nombre d'artistes, penseurs, essayistes, politiques, agitateurs s'énervent très sérieusement. Aussi étonnant que ça puisse paraître, l'Internationale Anti-Capitaliste réunit de gré ou de force, des entités idéologiques parfois antinomiques. Des pro-nazis partagent parfois des idées avec des altermondialistes. Des communistes ne se sentent pas si éloignés, sur certains sujets, de militants radicaux du hezbollah... C'est sans aucun doute choquant... Tous prétendront ne rien partager avec leurs ennemis héréditaires, mais au fond, et en toute sincérité, leur haine de ce capitalisme carnassier, infect, meurtrier, à l'échelle du monde, ne fait que produire une masse très importante de gens prêts à passer à l'action violente ou non pour saboter, détruire, cramer un système politico-économico-médiatique malsain...

La propagande officielle (on appelle ça l'info) détourne le regard de chacun. Il faut être très fort pour lutter contre cette capacité d'absorption du libéralisme. On s'y perdrait certains jours. Des acteurs tout à fait officiel du système déploient des capacités de coeur insoupçonnés. Mais ne nous y trompons pas, ils jouent avec chacun d'entre nous.

Si Soral était le conseiller de Lepen, sans doute le ferait-il savoir au grand jour. Je pense qu'il n'a rien d'un lâche, d'un planqué et d'un "dragueur refoulé". C'est un penseur sans concession, que je sais capable de rire de lui-même.

Les journalistes du Point sont les éclats tranchants d'un système parfaitement huilé... Ils n'aiment pas Soral, le font savoir, et mettent leur déontologie journalistique au vestiaire pour bousiller un homme tellement plus intègre qu'eux tous...

Depuis quand Le Point est-il un magazine crédible?

N'est-il pas préférable de lire, tout simplement, les livres de Soral, plutôt que de les juger sur les dires haineux de crevards/viandards sortis tout droit d'écoles de propagande journalistique?

andy verol - 09.12.06 à 13:59 - # - Répondre -

Re: Re: Andy Verol et Soral

Alors lourde le de tes liens...

andy verol - 09.12.06 à 14:52 - # - Répondre -

Re: Re: Re: Andy Verol et Soral

Excellente info que je joins à mon article, pour me contredire... Même si la première partie de mon texte reste réelle...

andy verol - 09.12.06 à 14:55 - # - Répondre -

Re: Andy Verol et Soral

Salut Andy, je n'ai que 5 minutes mais :

Précisément je n'aurais jamais dit que Soral avait rejoint Le Pen s'il ne l'avait pas dit lui-même (la vidéo, en effet, est très claire).

Pour le reste je suis assez d'accord avec toi, et ça fait longtemps que je ne suis plus surpris du confusionnisme rouge-brun (pour faire simple). Il y a des gens que j'estime peu susceptibles de tels ralliements : je devrais être un brin moins naïf.

60millions - 09.12.06 à 17:47 - # - Répondre -

Re: Andy Verol et Soral

Je pense sincèrement que Soral aurait mieux fait de continuer à draguer plutôt que de faire de la politique. L'expression de "dragueur refoulé" me semble parfaitement adaptée à ce personnage qui n'assume pas ses tendances comportementales et finit par reporter ce désir de puissance dans la politique, à tord et à travers.

monierza - 09.12.06 à 17:26 - # - Répondre -

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