60 millions de social-traîtres
« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)
Ni fleurs ni couronnes
Faire descendre six fines de claire no 4, une choucroute royale et un baba au vieux rhum ne l'effrayait pas. Au Terminus Nord, il arrosait ça de sancerre et sur le baba il ajoutait systématiquement un verre de rhum. Il mangeait seul, rentrait chez lui et se passait — invariablement — le début de Domo Arigato, de Durutti Column. Alors il chialait d'un petit bonheur, parce que c'était triste, que la nostalgie le submergeait, mais qu'il avait bien mangé. Il se connectait ensuite sur deux ou trois messageries post-érotiques, s'excitant tout seul en insultant des filles perdues qui détestaient la guerre le mensonge l'hypocrisie le rassisme, puis il se déversait, la plupart du temps, larmes mêlées à la jute, devant des vidéos de type lesbien.
Rentier, pusillanime, avec une nette tendance à l'embonpoint puis, les années de brasserie passant, quelques signes d'obésité qu'il ne combattrait pas, se mettant même, sur le tard, à voter.
Un coup à gauche, un coup à droite, et puis mourut.
Nikita Calvus-Mons le 06/12/06 à 18 h 07 dans Littéraire-traître
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