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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Rock 'n' Roll

J'avais déjà entendu comme tout le monde la légende selon laquelle les Red Hot furent un jour grands, dignes de respect et tout ça. Outre quelques morceaux pas dégueulasses de Blood Sugar Sex Magik je ne suis jamais arrivé à accorder le moindre crédit à cette bête rumeur, émanant de gens sympathiques en général, mais trop fans pour être objectifs... Les Red Hot, tellement des clowns à grand (gros, plutôt) spectacle, tellement démonstratifs, tellement cons, tellement de vrais bouts de Flea dedans... Selon Wikipédia, pas inspiré, non corrigé : « La ligne de basse de Coffee Shop de l'album One Hot Minute sera à tout jamais gravée dans les mémoires de toute une génération de bassistes. » C'est pour ça qu'on n'aime pas beaucoup les bassistes, c'est à cause de Flea, je ne dis pas ça pour Thomas et Nicolas, juste pour Flea, et je ne dis pas ça non plus pour Jah Wobble et Peter Hook, ni Adam Clayton, trois bassistes ayant appris à jouer après avoir intégré leurs groupes respectifs, ce qui mérite le respect, sauf que pour Peter Hook je n'en sais absolument rien, me basant simplement sur l'hilarante scène de
24 Hour
Party People où Martin Hannett lui dit en substance et de mémoire : « You wear it very well! Now, try to play like a proper musician! » L'autre étant en train de bidouiller sur deux cordes le riff de She's Lost Control, en effet pas franchement fascinant si on réfléchit une seconde du point de vue de l'amateur de technique.

Donc, les Red Hot sont des gros lourds à bassiste verbeux et qui plus est adepte du slap, ce qui est très grave. Mais. Car il y a un mais. Ce qui passe en ce moment à la télévision est bel et bien un concert des Red Hot Chili Peppers, daté de 1985, au Rockpalast Festival, avec George Clinton en guest ; le guitariste, qui n'est pas encore Frusciante, a le même son que celui des débuts de PIL, Chad Smith joue mal, ce qui repose, Kiedis, déjà lourdingue, a au moins l'excuse de l'enthousiasme juvénile et ma foi, ça ressemble à un vrai très bon concert de festival, ratés inclus — très loin du spectacle de beaufs actuel, très proche d'un set des
Ramones, for all I know... Bref, vulgaire, bien sûr, mais à la punk, ce qui pardonne tout, au fond.

À part ça, les seuls morceaux des Red Hot que je porte au pinacle, mais c'est déjà beaucoup pour un groupe qu'au fond je n'aime pas, sont Give it Away, Under the Bridge, Breaking the Girl (le meilleur morceau des Beatles, avec Obladi Oblada bien sûr), et My Friends. En dessous du pinacle, il y a I Could Have Lied qui est bien joli (« et un peu plus original comme choix », me glisse le connard branché qui me sert de demi-conscience).

Plus politiquement incorrect, je meurs, là.

(Ah, ça y est, ils font le rappel avec la chaussette sur la bite, sur Fire de Hendrix. Quelle sacrée bande de déconneurs, déjà en 1985 ! Allez, je retire tout ce que j'ai dit.)

Nikita Calvus-Mons le 04/12/06 à 22 h 59 dans Musical-traître
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Commentaires

Le petit Adam Clayton a reçu sa première basse de ses parents en 1974, deux ans avant la formation de U2. Pour Jah Wobble, ce serait un cadeau de Sid Vicious (je lui ai demandé confirmation lors d'un festival il y a dix ans et il m'a répondu d'aller me faire mettre). Doué d'un talent naturel, il en joue déjà très bien à la formation de PiL.
En ce qui concerne Peter Hook, tout le monde connaît la légende. Au lendemain du fameux concert du 4 juin 1976 au Free Trade Hall de Manchester, il se procure une copie de Precision Bass. Du 5 juin au 20 juillet 1976, c'est relativement court pour maîtriser l'instrument. On peut effectivement considérer qu'il a appris à en jouer après avoir intégré les Stiff Kittens.
Au sujet de Flea, je serais plus nuancé. C'est déjà un excellent technicien en 1985 et il ne rate pas une occasion d'en faire la démonstration. On raconte que c'est Rick Rubin qui l'a aidé à mettre son instrument au service de la musique plutôt qu'à celui de la virtuosité. Tu remarqueras que tous les titres que tu cites sont produits par ce même Rick Rubin.




Pounk - 05.12.06 à 21:22 - # - Répondre -

I Threw a Brick Through a Window

On raconte que c'est Rick Rubin qui l'a aidé à mettre son instrument au service de la musique plutôt qu'à celui de la virtuosité. Tu remarqueras que tous les titres que tu cites sont produits par ce même Rick Rubin.

Précisément, et ce n'est peut-être pas un hasard s'ils sont relativement exempts de ces horribles démonstrations, non ? Hein, bon. Ce que j'en dis.

Sur Clayton tu as tort je pense, il est de notoriété publique qu'il ne savait tout simplement pas jouer lors de la fameuse première répète de Feedback en 1976 (je suis aussi plus que sceptique sur cette info concernant sa première basse ; qui de toute façon ne contredit en rien le fait très simple à observer (par l'écoute, même pas attentive) qu'il multipliait les pains jusqu'aux alentours de 1982, de nombreux bootlegs en font la preuve, notamment ceux de la tournée suivant la sortie d'October, où les lignes de basse et les structures s'étaient un peu compliquées). Écoutons-le, tiens : « On the early records, it was really just a case of Edge and Larry struggling to keep the whole thing together. We were all surviving on minimal technique, and the formula in those early days was 4/4 bass over a relatively complex beat from Larry, with Edge doing his arpeggios over the top. But by the time we got to War, the songs were more structured, and the bass sound was featured more. also, I suppose by then I could actually play things in time - and in tune - so I was able to be a bit more melodic. » (War date de 1983.) L'interview, pas mal, est ici.

Quant à Jah Wobble je suis certes moins spécialiste mais il me semblait connu, notoire, et compagnie, qu'il avait appris à jouer à/pour la formation de PIL (son talent naturel et indéniable l'ayant fait en effet progresser très vite).

Tiens, cela nous amène à faire la pub de son album (en fait EP) de 1983, Snake Charmer, avec The Edge et Holger Czukay (va orthographier ce nom, bordel !) de Can, qui n'est pas dénué d'intérêt.

60millions - 05.12.06 à 22:21 - # - Répondre -

Re:

Et puis merde, si tu étais vraiment si attentif que ça à mes erreurs, tu aurais plutôt remarqué comme moi, trop tard, hier soir, que Chad Smith n'était pas encore le batteur des Red Hot en 1985, ce qui explique pourquoi il ne jouait pas du tout à la Chad Smith lors de ce concert.

60millions - 05.12.06 à 22:28 - # - Répondre -

Re: Re:

Loin de moi la tentation hypercritique. Je partage globalement ton point de vue, aussi bien sur les bassistes qu'au sujet des RHCP.

Pounk - 06.12.06 à 10:19 - # - Répondre -

Re: Re: Re:

Le bassiste de toute façon est le pilier du rock 'n' roll, plus sûrement que le batteur. Je suis dégoûté de n'avoir jamais pu maîtriser ces quatre gros câbles à groove. J'aurais voulu être Robbie Shakespeare, un peu. Mais je suis nul.

C'est tellement chiant les White Stripes, alors que Civil War Correspondent de PJ Harvey & John Parish, sans basse c'est rigoureusement impossible ; le batteur étant déjà plus redondant.

(PJ Harvey a dit un jour que quand son bassiste jouait une certaine note sur scène, son sexe entrait en résonance ; un soir, il avait beaucoup joué cette note-là — la note bleue ? — et elle a eu un orgasme. Ah, quelle belle légende.)

60millions - 06.12.06 à 15:49 - # - Répondre -

Hirsute et Red Hot

Les Red Hot n'ont jamais jamais jamais jamais rien réalisé de significatif... Leurs fans étaient de sombres crétins à l'humour/canette de kro tiède... Rien d'assez délicieusement vomitif pour moi...

andy verol - 07.12.06 à 00:37 - # - Répondre -

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