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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Bribes jetées, en attendant mieux

Les murs d'une chambre de bonne blanchis à la chaux parsemés de cartes postales de Ian Curtis et de Bono, en noir et blanc ou en sépia, jamais en couleurs, bannie la couleur, pas assez rigoriste, trop dispersée, trop pop. La pochette de Unknown Pleasures qui finit dans les toilettes comme avant elle la tronche d'Ernesto G. : ce paysage de fractales remplace avantageusement la barbe du prophète. Par le souvenir d'un autre prophète, celui, épileptique, de la Fin de l'Intensité. Car après lui, n'est-ce pas, qu'est-ce qu'on s'emmerde (dans la piscine de tes parents).

Michka Assayas, seul journaliste français fasciné honnêtement par Joy Division et U2. Aujourd'hui, ces mortels ennuis : New Order, l'appel des sirènes : le chant du cygne (avec la basse sur les genoux et les jambes écartées pour la photo). Le vertige (humanitaire) de Bono : devant le précipice, sans doute (les lunettes Armani sur le pif pour la photo avec Bill Gates). Deux soupes jumelles, de plus en plus.

Professionnalisme, précision, emmerdement maximum, mort de toute intensité, à mettre en parallèle (nostalgique, difficile) avec les débuts hésitants et urgents de ces huit jeunes gens, à la fin des années 70. Martin Hannett.

Sur cette fameuse île déserte : Closer et The Unforgettable Fire, avant de se flinguer parce que rien n'est inépuisable et que le courage manquera. Préférer les bouquins aux disques, de toute façon. Apporter également une suceuse automatique, enfin, un de ces objets de sex-shop dont le nom technique m'échappe. Une paire de lèvres en plastique, avec un moteur électrique censé reproduire le mécanisme d'aspiration de la pipe porno, tout ça afin de rire de soi à chaque branlette. Très important, l'autodérision.




Nikita Calvus-Mons le 03/10/06 à 14 h 47 dans Musical-traître
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