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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Ça vous changera de Danièle Thompson

Une comédie française m'a fait rire. Je suis plutôt du genre taciturne au cinoche, à lutter pour ne pas égorger les bouffeurs de pop-corn, et à rire intérieurement aux films des Monty Python.

Deuxièmement, j'ai un mépris assez fort pour Michaël Youn et son comique ESCP (et pour les écoles de commerce en général — remarque inutile, j'en conviens).

Le truc, c'est qu'Incontrôlable, et c'est un signe, compte dans son casting hétéroclite des gens comme Gilles Gaston-Dreyfus, Jacky Nercessian (si, celui du Narcisso Show), un Timsit mûr et point encore pourri, Lhermitte dans un rôle drôle (si, quelle surprise !) et bien écrit, ce qui ne lui arrive à peu près jamais (souvenons-nous quand même du Docteur Apfelglück, l'ovni drôlatique du début des années quatre-vingt-dix qu'il avait écrit et réalisé, puis joué avec Chabat, Roland Giraud...), Hippolyte Girardot encore meilleur que dans le dernier Desplechin, ce qui est très fort (après un avocat cocaïnomane, il joue un dentiste hâbleur : les rôles de flambeurs parvenus et verbeux lui vont comme un gant), le sous-estimé Laspalès dans le rôle d'un curé obsédé sexuel, j'en passe et des meilleurs.

Le plus surprenant, c'est le ton du film, qui pompe allègrement les Farrelly, ce qui est une assez bonne nouvelle et rarissime dans ces contrées. Bien sûr, il est cinématographiquement nul. Mais il est par moments très drôle ! Rien que pour les scènes avec le policier nain ou la grand-mère gâteuse, quelques dialogues assez fulgurants et réellement inattendus, quelques décors surprenants d'invention dans un film de ce genre — la société de production de Timsit évoque un film de SF érotique de 1971 —, sans oublier l'une au moins des trois soeurs du personnage d'Hélène de Fougerolles, qui est largement au niveau des filles à la peau mate vantées subliminalement dans ces pages, pour toutes ces raisons il convient d'aller voir cette comédie si on veut rire gras, mais copieux, et plutôt pas bêtement. Je vous le jure.

Je comprends vos réserves, mais il est évident que ceci n'est pas l'oeuvre des bourrins qui ont fait La Beuze, par exemple.

La fin, certes, est assez mauvaise, et longue, et romantique à deux balles. Mais le début enfonce toutes les comédies de « bon goût » sortant en France depuis dix ans au moins. Je vous dis : Farrelly.

Réconciliera pendant une heure (pas et demie, certes) les fans de Brice de Nice, les pauvres, et ceux de Mary à tout prix. Et puis Youn a du talent, il faut bien le reconnaître même si ça nous arrache la face. Moins que Jim Carrey, certes.

Nikita Calvus-Mons le 14/02/06 à 01 h 31 dans Cinématographique-traître
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Commentaires

Comique...

Comment faire sonner le technorati des escp pour rien au presque ?

Michael Youn a un comique CERAM. Le comique ESCP, c'est Jean-Pierre Raffarin, ce qui a plus de classe..

xxxx - 14.02.06 à 02:45 - # - Répondre -

Re: Comique...

Cher (mais néanmoins) étranger,

Je suis sûr de ne rien avoir pané à ta première phrase.

60millions - 14.02.06 à 13:31 - # - Répondre -

Je peux enfin être utile : technocrati.com c'est un peu le google des blogs, tu cherches un terme et ça t'indique les blogs qui en parlent. Et pour "escp", tu as l'insigne honneur d'être en tête des résultats.
Du coup, au lieu d'un article sur l'école qui lui apprendra à ne pas pleurer au moment de délocaliser son entreprise, le paisible étudiant se trouve face à un social-traître (et Michaël Youn).

End - 14.02.06 à 21:51 - # - Répondre -

Re:

Ce qui me réjouit !

Merci de ton input précieux.

60millions - 15.02.06 à 00:15 - # - Répondre -

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