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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Estouffade

I'm reading too these days, et je me fais cette réflexion que vous jugeriez naïve si vous ne me connaissiez pas un peu, réflexion que, c'est vrai, j'aurais pu (et j'ai d'ailleurs dû) me faire aux alentours de mon dix-huitième anniversaire, et cette réflexion banale est que la littérature (pas les livres : la littérature, et tant pis si ça ressemble à de l'emphase, surtout en italiques, mais qu'y puis-je au fond puisque c'est l'authentique vérité, enfin, la vérité, quoi) est la seule chose qui fasse office, chez moi, d'acceptable antidépresseur, ou plutôt d'anxiolytique, car je ne suis pas déprimé ni dépressif, mais bien d'un naturel extrêmement angoissé et la fuite que m'offre un livre, une fois qu'au soir (ou au milieu de la nuit) j'en reprends la lecture sous ma couette de chez Ikéa, n'a aucun égal. L'escapade, pas la fuite, car je reviens toujours parmi vous. Les Québécois disent-ils l'échappade ou quelque chose du même tonneau ? Ce ne serait pas surprenant, il faut toujours que ces gens-là se fassent remarquer. Répétez le mot échappade sans vous arrêter, et vous remarquerez que c'est alors escapade qui vous semblera déplacé, désuet, et vous penserez même peut-être à un anglicisme, alors que de toute manière la plupart des mots anglais viennent du français... On ne l'apprend pas à la school, à l'escole, mais c'est ainsi. Escapade escapade escapade escapade escapade escapade escapade escap

Nikita Calvus-Mons le 24/02/09 à 03 h 52 dans Littéraire-traître
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Commentaires

De fuites, de fugues et d'escapades

ça me titillait, vois-tu, la nuance que tu établis entre fuite (sans retour?) et escapade. Donc, dico: "Fuite: action de fuir, de se soustraire à qqch de pénible, de dangereux. Fuir: s'éloigner rapidement pour échapper à; se dérober. Escapade: action de se soustraire momentanément à des obligations, à la routine." La nuance entre fuite et escapade ne se situe donc pas dans la finitude de ces deux actions mais dans leur durée, l'escapade est, semble-t-il, courte, par définition. Donc, si le soir tu te tapes, par exemple, les 1200 pages de l'Homme sans qualités, tu seras davantage dans la fuite, si tu décides de lire plutôt Houellebecq, tu seras dans l'escapade...Mais bon, tout ceci est pour faire diversion et, en réalité, comme d'habitude, tu as entièrement raison: la différence entre la fuite et l'escapade est son objet, son intention.

gc - 24.02.09 à 11:35 - # - Répondre -

Re: De fuites, de fugues et d'escapades

Oui d'ailleurs on pléonastise (?) souvent : une courte escapade, une brève escapade. La vraie fuite c'est une disparition, au fond.

Tiens, à propos d'échappade :


  • Terme de gravure. Coup de burin fait par accident, quand l'outil échappe, sur une partie déjà gravée.
  • Séparation verticale ménagée entre des poteries qu'on fait cuire au four. Enfourner en échappade.
  • En échappade, à la dérobée. Allez, laissez-nous faire ; nous savons bien ce qui nous va, et croyez qu'une calèche a bien ses petits avantages. - Et ces avantages ? - D'abord, les regards partent en échappade (c'est son mot) ; le haut du visage est dans l'ombre ; le bas en paraît plus blanc.... [Diderot, Mémoires, etc. t. III, p. 65, Lettre 124, 27 sept. 1769]

Mes excuses au Québec.

60millions - 24.02.09 à 16:16 - # - Répondre -

OK

L'échappade : très bon titre de roman ça. Vive Master Diderot.

PDF - 25.02.09 à 22:22 - # - Répondre -

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