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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Facho, raciste, nazi, vénal, arriviste, demi-gigolo, grosse pute... c'est bon, j'en ai mis assez, là ?

Aujourd'hui, du gros poisson, du narcissique de premier choix. Le chauffeur de limousine dont il fut pas mal question récemment (et qui semble un peu fatigué : sans doute l'abus de majuscules) a été démasqué par une de ses lectrices, au moment où le buzz lourdaud semblait s'essouffler : quel joyeux hasard, n'est-il pas ? Il n'attendait que ça, que le lien entre le « blogueur énervé » et l' « écrivain publié » soit effectué.

Eh oui : il savait bien que les gens, alléchés par les phrases liminaires et anacoluthées de son blog*, se demanderaient mollement qui pouvait bien être cet écrivain apparemment maudit dont le premier post, il est vrai, souffla une verve ma foi excitante. Mais (le problème c'est que) la plupart, après quelques textes à la qualité décroissante, sembla se désintéresser big time de l'écrivain maudit — et obligé, je vous le donne en mille, de travailler pour payer ses écrits — nous débarrassera-t-on un jour de ces impudiques pleureuses ? Bref, le buzz s'essoufflait, malgré quelques messages d'auto-publicité postés sur le blog de Pierre Assouline, ce qui est assez dire le niveau du lectorat ciblé. Mais buzz essoufflé ! Aux grands maux du siècle, les grands remèdes ! C'est alors que le miracle du sacro-saint marketing viral eut lieu et qu'une lectrice, apparemment désabusée — là est l'astuce presque géniale —, donna l'indice sous la forme d'un titre : celui d'un ouvrage publié de l'auteur. Comme ça, l'air de rien. Nous découvrîmes ainsi, alors que nous nous en fichions comme de sa première blenno, le nom de l'auteur. Maudit, je le rappelle toujours, ses livres n'ayant remporté qu'un succès dit « d'estime ».

Muni du titre du livre, jeu d'enfant que de trouver le nom de l'écrivain. On comprend assez vite son malheur. L'olibrius a repeint le Web de sa couleur. Partout où c'est possible, autopromotion à tous les étages ! Et il semble que tout soit bon pour faire mousser le fameux buse, jusqu'à l'indispensable article sur Wikipédia — écrit par l'auteur lui-même avec la discrétion d'un Panzer fluorescent. Le type est sans doute le seul « écrivain français » à avoir sa photo, et en grand, mon cochon ! sur l'encyclopédie en ligne. Une préface obscure qu'il a écrite récemment pour un livre publié chez un « éditeur manichéen de combat » (ce qui sent très fort son Dantec de préau) est citée comme « controversée » alors que, preuves à l'appui, personne nulle part n'en a parlé, personne n'a dû même la lire. (De toute façon, qui lit les préfaces, à part celle de Freud aux Frères Karamazov ?)

Rien de plus méprisable que ce genre d'agitation onaniste. La génération de notre ami — qui devrait rapidement débarquer sur le plateau de Fogiel, vu la qualité supérieure de son arrivisme — semble être la première à avoir tellement intégré le marketing dans son vocabulaire intime qu'elle sue jusque dans les draps cette merde et l'impudeur qui lui en est caractéristique. Les derniers écrits du Limo Driver lorgnaient sur le style de tocard érotomane qui fit les plus grands SAS. Ils indiquaient une suite probable à donner à l'histoire. Le bon gros soufflé plein de colère factice allait se dégonfler.

Le pauvre chauffeur de limo, se rêvant écrivain à l'américaine, dont on apprend qu'il fut un jour marchand de biens, regrettant de ne pas s'être mis « deux ou trois studios de côté » à l'époque, pleure donc sa mère parce que le milieu de l'édition « de [ses] fesses » ne veut pas de lui. Le type est, je le précise, publié par Flammarion et Denoël, qui doivent être des vendeurs de pizzas.

Je ne sais pas pourquoi les mots « rebelle », « de », « mes », et « deux » clignotent en ce moment à haute fréquence devant mes yeux. Il doit bien y avoir une raison.


*« J'ai été publié par les plus grands éditeurs français. Mais, n'ayant aucune relation dans le "milieu" de mes fesses, mes livres n'ont rencontré qu'un succès d'estime. Bref, aujourd'hui je rame comme un cinglé pour pouvoir payer mon loyer, ma bouffe et mes tablettes de Crunch (Nestlé), je fais donc le chauffeur de limousine afin de financer mes écrits. »

Eh oui, il faut savoir qu'en bon pro-américain à la noix, l'auteur maudit est affublé d'un tic typographique assez balaise qui consiste à mettre des majuscules absolument partout dans les titres de ses bouquins. Les anglo-saxons ont pour tradition d'en mettre à tous les mots, sauf aux mots de liaison de moins de trois lettres, en gros ; ce qui donne des choses comme The Fox Speaks to His Wife Who Is Not Quite Sure, ou Down by the Water, vous mordez le topo. L'équivalent en français, erreur assez courante, serait Le Renard Parle à Sa Femme Qui N'Est Pas Très Sûre : immonde. L'auteur maudit fait ça en pire, son tic le pousse à écrire Avenue De Marigny ou Rue Du Faubourg Saint-Honoré et le gris typographique en est malmené que c'est révoltant. Ce qui permet de savoir assez facilement qui est l'auteur de la notule consacrée à l'auteur maudit sur Wikipédia, donc : À Savoir Lui-Même. La grande classe. Allez, ce n'est pas tant ça qui est nul, même si c'est condamné par les usages de l'endroit, c'est surtout de le faire tellement mal, de saloper les pages du site avec sa pub et ses liens en toutes capitales AU CAS OÙ ON N'AURAIT PAS COMPRIS L'AMPLEUR DE SA VERVE.

Il faut quand même les avoir bien accrochées pour oser la comparaison avec Travis Bickle quand on bouffe du Crunch dans une Mercedes en mendiant des pourliches aux puissants. « Here is a man who stood up against the scum! » C'est ça, va jouer.

Nikita Calvus-Mons le 12/03/07 à 16 h 57 dans Social-traître
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Commentaires

Eh oui, c'est décevant. Mais ça a l'air de marcher pour lui, ses Fucking Books sont quasiment épuisés sur amazon. Epatant. (En parlant de bouquins sache que tu vas t'en prendre un comme clou, inévitable). Va voir du côté de Tuer Catherine, là pour le coup c'est vraiment talentueux et c'est une femme!

gc - 13.03.07 à 11:59 - # - Répondre -

Re:

Ach, il m'a bien fallu dix secondes (c'est long) pour comprendre le clou.

Oui, Catherine, je suis allé voir ça hier : c'est assez fascinant au début (et glauque, see what I mean) mais j'avoue que les blogs à posts très (très très) longs, j'ai beaucoup de mal, ça ne vaut pas le papier. J'ai abandonné ma remontée au milieu, mais dans l'espoir de rattraper le retard.

60millions - 13.03.07 à 13:32 - # - Répondre -

Re:

Je ne sais pas si tu as vu la vidéo de l'auteur dans un rade des Halles où il démontre poussivement son incompétence politique (ah, où mène la provocation chez les mauvais !) en affirmant à des Américains anti-Français primaires, et sans rire, très sérieusement, que c'est grâce au capitalisme et à George Bush que les enfants afghans vont à l'école sans danger et que les femmes ne sont — miracle ! — plus lapidées. Grâce et depuis à George Bush, et donc au capitalisme. Le raccourci politique est ahurissant de bêtise. Dès que l'interviewer lui parle de ses bouquins, le visage s'éclaire et l'arrivisme lui met alors le rouge aux joues. On trouve ça sur la page Wikipédia de notre Travis Bickle du pauvre. Il faut se méfier de ces blogs dont le début proclame Je n'aime pas les blogs. C'était bien sa dernière extrémité pour se faire de la pub, en l'occurrence, un peu en se bouchant le nez. Un bout de plan média, quoi.

Si tu as le temps je te conseille la vidéo, grand moment de vide conceptuel. (Putain, se proclamer d'entrée de jeu pro- ou anti-Américain comme définition principale de son être, c'est pathétique, non ?)

60millions - 13.03.07 à 13:42 - # - Répondre -

Re: Re:

Je vais me garder ce moment de plaisir pour mon chez moi. Cette histoire de Ricains qui sauvent les Afghans de la misère me rappelle une chanson du facho de la variétoche française, j'ai nommé Michel Sardou (si les Ricains n'étaient pas là nous serions tous en Germanie). Je me demande si cette histoire de définition de son soi-même par rapport à son pro ou anti américanisme, n'a pas un rapport avec la mégalomanie des simples d'esprit. Bref, et ça n'a que très peu à voir, j'ai lu en tout cas aujourd'hui que George Bush détient le record de président des United States of America avec le plus bas QI (92 contre 115 en moyenne pour les républicains et 150 pour les démocrates). C'est assez drôle

gc - 13.03.07 à 14:20 - # - Répondre -

 

Catherine - 13.03.07 à 14:06 - # - Répondre -

Re:

Catherine est muette et a depuis hier relooké son site (qui est beau). J'en suis au mois de novembre 2006 dans ma remontée. Y a pas, c'est bien.

60millions - 13.03.07 à 14:26 - # - Répondre -

Muette mais non du tout, par contre un peu bègue ça oui: à peu près la 17e fois que j'essaie de poster un commentaire ici, ma connexion sautant toujours au dernier moment. Bref, tout ça pour dire: merci. Je me sens un peu voyeuse à vous lire me commenter à la 3e personne, mais c'est drôlement agréable, franchement. D'ailleurs pour tout vous dire j'en suis presque à me demander si vous n'êtes pas des potes à moi voulant me faire plaisir, tellement je trouve ça miraculeux que de parfaits inconnus prennent le temps comme ça, gratuitement et sans contrepartie d'aucune sorte, de plonger dans Catherine.

En ce qui concerne le chauffeur de limo (j'ai découvert toute l'affaire ici): personnellement je n'ai rien contre le procédé dans son principe, ça peut même être assez jouissif s'il y a une vraie mise en intrigue, mais ce qui est dommage, c'est le manque de finesse de la mise en oeuvre.

Catherine - 13.03.07 à 18:44 - # - Répondre -

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