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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Grand Retour de la misanthropie (Le)

Deux mille sept. L'an... attendez... deux mille sept moins mille sept cent quatre-vingt onze... je pose trois, retiens deux... non... je lance la calculatrice Windows, pauvre de moi... l'an, donc, 216 de la République sera (tiens, c'est le cube de 6 : 6-6-6, ça ne vous dit rien ? ah, ah, c'est fantastique la numérologie, et ça me rappelle cette consultation que j'avais faite sur un serveur Minitel, il y a dix ans, je veux dire que c'était moi le numérologue, ç'avait été drôle puis c'était devenu vite affligeant...), oui l'an 216 aura été en ce qui me concerne celui de la pure, de la fulgurante misanthropie.

Ce soir, dans ce bar où j'ai englouti mes économies de crypto-trader (ou de trader-malgré-lui ?), je parcours distraitement, tiens, un cliché, de toute façon l'adverbe est un cliché, et l'adverbe en -ment un des pires — je le chasse l'adverbe, première étape dans le processus d'épuration linguistique que je poursuis ces temps-ci (très simple, d'ailleurs : je n'écris pas — on trouve moins radical, comme solution), dans ce bar donc je feuillette le torchon ordinaire qu'on appelle Trax, un article exemplaire d'inculture et de bravoure, je veux dire brave dans l'étalement de l'inculture, qui est l'attitude obligée du journaliste, ne nous voilons pas la face, article sur la chip music signé de, puisqu'il faut le dire, Christelle Dierickx, où j'apprends pêle-mêle que l'Oulipo consistait à enlever des lettres de l'alphabet (« amputer », écrit la pigiste), que Guy Debord aurait bandé s'il avait pu connaître en son temps le slogan — inspiré ! — « Fuck Pro Tools », que la chip music est à la musique ce que le lettrisme est à la littérature, que Malcolm Mac Laren en est fou, que l'essentiel de la musique (de toute musique) est la mélodie (démonstration fascinante, en deux lignes de vingt-cinq caractères), bref je me noie un peu dans cet exemple abrasif de la bêtise arrogante que suinte le pigiste lambda — qui est en l'occurrence une pigiste, dont j'espère en passant qu'elle est assez excitante pour au moins sucer de temps à autre un « artiste » en loge et ainsi étancher sa soif d'arriver — en définitive je laisse mon cerveau misanthroper à fond les ballons quand un jeune homme parlant fort et avec une voix de pétasse me glisse, par dessus l'épaule gauche : « J'adore ce magazine... », accent tonique sur « do ». Instantanément je pense à Di Folco, qui l'aurait mangé tout cru car il les aime comme ça ; moi je ne réponds que : « Moi pas, je déteste. » Ensuite il va discuter (fort, et avec toujours l'insupportable même organe affecté) avec ses deux copines et j'entends qu'on est sur le point de monter une boîte d'événementiel.

La misanthropie est donc une solution.

Nikita Calvus-Mons le 30/08/07 à 02 h 28 dans Social-traître
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Commentaires

Dis solution

Fin d'août bien allumée je vois. On reprend le volant du "petit véhicule" ? La voie du milieu me gonfle, perso, et oui, c'est vrai, faut rentrer dans le lard des cons. Ils sont gros, gras, bêtes et méchants car ils ne s'en rendent pas compte. Jamais. Leurs miroirs ne réfléchissent pas moins qu'eux, c'est dire ! Concile des intermédiarés, vous allez voir, ça va chier. Calvus, je préfère "dissolution" à "solution" : trop d'inconnus en ce monde 216, faut tabularaser et tarasboulber tous ces mous du gland. Toute façon, y'a les exopénis. Donc, à nous d'inventer un vrai jeu de langue, les poils autours. La barbe !

PDF - 02.09.07 à 03:09 - # - Répondre -

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