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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

L'aspirant habite Javel

Dur impact des années de célibat, parsemées d'amourettes stupides, fortes parfois sur le très court terme, jamais orientées dans le sens de la vie.

C'est un lent réveil, douloureux parfois. Peur de l'échec ? Vertige devant le précipice ? J'ai peur, oui, souvent. La trouille m'habite, et bien sûr il n'est pas question de contrepèterie ici, ou alors une contrepèterie déjà résolue, puisqu'on entend distinctement le phonème bite. En général, celui-ci se cache, se tapit sournoisement dans des phrases du type découper la biche en trente (oh, fameux festin !) ou des piles de boîtes, quand ce n'est pas détester sa bile. Mais l'art du contrepet m'éloigne, t'éloigne, lecteur égaré, de mon sujet, qui est ma maîtresse, dont je suis le sujet, en réalité. Puisqu'elle est ma maîtresse. Ceci n'est-il pas limpide ?

Dur impact de ces années de célibat parsemées de coups en passant, la queue de temps en temps — rarement — raide comme il faut, c'est-à-dire comme la justice, plantée dans de mols vagins inconséquents, de semestre en semestre, quand la météo le permet. Des années à oublier criminellement le sens du mot désir, à confondre tout et son contraire dès qu'il s'agit de parler d'amour. Des années de mensonge assidu, perpétré sur soi-même. Un crime, oui, un vrai tue-l'amour.

Il y a une renaissance à l'œuvre, et elle me fait peur. Mais je renais. Mais j'ai peur. Mais...

C'est sans fin. Espérons-le, après tout, que ce sera sans fin. Il n'y a qu'une renaissance de la sorte par vie humaine, j'en suis persuadé.

(Ah, au fait, pour l'oulipo, nous attendrons la semaine prochaine. En attendant je vous laisse savourer la contrepèterie mythique contenue dans le titre ; plaisir assez minable. Mais je ne peux m'empêcher de trouver ça très amusant. Pourtant je hais l'idée même de calembour, peut-être parce que je ne supporte pas le camembert, who the fuck knows ? Avez-vous remarqué comme il semble vulgaire aux yeux du commun — ah ! ah ! — d'employer l'anglais dans un texte écrit en français, de nos jours ? Pourtant, les emprunts au français, dans la littérature américaine, dans la russe, sont légion, débordent même carrément chez les Russes du XIXe, et on ne dit rien contre. L'anglais est dominant aujourd'hui, dans une sorte de vulgarité admise, comme le français dominait il y a déjà un peu plus d'un siècle, dans un raffinement sans doute surjoué. La littérature d'un temps donné emprunte forcément à la langue dominante de ce temps, car elle témoigne dudit temps, de l'époque, du monde — bientôt mort — et c'est pour cette raison que je n'éprouve qu'une gêne minime à inscrire des expressions idiomatiques anglo-américaines dans mes pauvres et anodins petits textes en français, même si les plus péremptoires d'entre mes lecteurs de passage pensent sans doute, en leur for intérieur, qu'il ne s'agit que d'une pose ordinaire et méprisable. Ce sont, néanmoins, souvent les mêmes qui ne savent même pas orthographier le mot loser, lui collant ce fameux o superfétatoire qui nous confirme qu'ils ne sont que des connards infatués et soumis à la masse — à ses erreurs de masse admises comme doxa.)

Aujourd'hui, je pense pour deux, avec deux. C'est très nouveau. Trop nouveau peut-être pour que je comprenne vraiment de quoi il retourne. Il n'empêche, je l'emmènerai au bout du monde, si elle ne se lasse pas de mes errances. Je parle bien sûr de quelqu'un que vous n'avez pas l'heur de connaître, alors à quoi bon continuer ? Je parle pour moi, pour elle aussi. Autant tirer le rideau sur mon intimité.

Que le week-end vous soit propice.

Nikita Calvus-Mons le 27/03/09 à 02 h 06 dans Littéraire-traître
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Commentaires

Enough

Comme je disais, s'il n'y avait que toi ou gc, ça suffirait.

vfwh - 28.03.09 à 12:38 - # - Répondre -

Re: Enough

Je voulais dire toi et gc.

vfwh - 29.03.09 à 01:58 - # - Répondre -

Re: Enough

Hmm, ceci est un fort beau compliment ou alors je m'appelle vraiment Nikita. (Et cross-posté, le compliment : chapeau. Champagne en effet.)

60millions - 31.03.09 à 15:44 - # - Répondre -

...

Tu as une belle frite si je puis me permettre.

GGG - 31.03.09 à 11:07 - # - Répondre -

Re: ...

Ach, Kartoffeln ! Gross malher ! Das Schnitzel "Wiener Art" ist ein Massiv Destruktion gross Kanon !
(Amis allemands, pardonnez-moi. C'est la joie qui en moi demeure, qui me fait écrire votre beau dialecte comme un Schweine.)
Oui, le schnitzel fait mal à la panse.
Encore merci, valeureux Führer (je veux dire guide, bien sûr). Ce fut un bel et bon week-end...

60millions - 31.03.09 à 15:47 - # - Répondre -

Re: ...

oui putain revenez ! l'été est arrivé entre temps....

G - 31.03.09 à 23:43 - # - Répondre -

Re: ...

euh arrrh ! belle frite tu avais saisi le contrepet ? parceuqe merde j'étais pas peu fier de moi de l'avoir casé in context u see?

G - 31.03.09 à 23:45 - # - Répondre -

Re: ...

Eh bien non, je l'avoue (mais j'avais oublié le contexte, moi, comme souvent quand je lis des commentaires arrivant un peu "tard").

C'est esclaffant.

60millions - 01.04.09 à 14:48 - # - Répondre -

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