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60 millions de social-traîtres

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

La Danse du Chien rules

J'ai vu il y a quelques jours pour la quatrième fois en, allez, sept ans, le meilleur groupe du monde parisien, si l'on excepte, peut-être, Berg Sans Nipple : il s'agit de La Danse du Chien. C'était à la Flèche d'Or, comme en 2001, où j'avais emmené une femme qui me faisait des infidélités. Cette fois j'ai emmené un pote qui s'est enthousiasmé, lui aussi, comme moi, comme moi à chaque fois, mais peut-être plus encore cette fois-ci. La salle était comble, et je suis arrivé à l'heure, tout juste. L'année dernière, ils ont joué dans une péniche vide, en plein mois d'août, c'était quelque chose. Enfin, c'était déjà en 2004, je crois. Bref.

La classe du guitariste, notamment, et son faux air de Stuart Staples, ne m'avait pas encore été aussi évidente. Ni la sécheresse assurée des riffs du saxo. Ni le sourire ensorceleur du bassiste. M'avaient déjà, en revanche, collé la chair de poule et le génie du batteur et le charisme du chanteur, alors c'était plus tout à fait une surprise, sauf que ledit chanteur a eu des réminiscences flagrantes et bigrement intéressantes de Matt Johnson, le démiurge de The The. Côté batterie, j'ai noté que le batteur, qui ne s'appelle toujours pas Christian, a passé une soirée difficile, avec une grosse caisse qui avançait à chaque coup, essayez, c'est insupportable ! et puis une splash qui tombait sur les toms, c'est pas la joie non plus. Il s'en est très bien tiré. Je l'ai félicité au bar, il avait le sourire gêné du type qui n'aime pas trop les compliments, et c'est vrai que c'est emmerdant, les compliments après les concerts, on ne sait jamais si c'est sincère, ou si ça vient pas d'un abruti qui serait fan de Vincent Delerm ou de Jamiroquai.

Une anecdote ridicule a conclu la soirée, pendant le set pénible d'un groupe qui faisait du sous-Goran Bregovic (du gitan festif, raté). Je me suis pris un vent méchant de la copine du chanteur. Mais je ne la draguais, pas, chanteur, ô mon ami ! Loin de moi l'idée, d'ailleurs. Non, j'essayais juste de rejoindre mon pote Stéphane, et l'endroit étant blindé, je me faufilai avec, sans doute, quelque rudesse entre deux groupes compacts de soiffards, emportant avec moi un bout du sac de la donzelle, qui, en m'apercevant, ne trouva rien de plus pertinent à me dire que « Salut ! ». Deux fois, en plus ! Comme je la connais de vue, vu qu'elle travaille dans un endroit public que je fréquentai de mes assiduités quelques mois de l'année dernière, je me suis cru reconnu aussi, évidemment, et j'ai tenté, bêtement, j'en conviens, de lui claquer une bise, moi qui déteste cette tradition débile, la bise. Devant sa réaction pas spécialement enthousiaste (un bon gros malentendu pointait le bout de son nez), je lui demande alors bêtement, pour expliquer mon approche inutile  : « Tu serais pas la serveuse du ... ? ». À quoi, consternée devant ce qu'elle envisage certainement comme une dragouille cafardeuse, elle me répond finement, du tac au tac, avec pertinence, et cinglance, la garce :

« Oui, et toi tu es le client de la table 16, non ? »

Tout était dit.

Chanteur, ô mon ami. Je n'ai pas dragué ta meuf. Elle m'a dit salut deux fois, et ma petite gloriole personnelle s'est réveillée. C'est la dure loi des métiers publics.

Quoi qu'il en soit, ton concert était très bien.

Nikita Calvus-Mons le 01/02/06 à 19 h 52 dans Musical-traître
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Commentaires

Ton chanteur préféré sort avec une vraie connasse.

monierza - 02.02.06 à 09:58 - # - Répondre -

Re:

Que de violence !

Deux contre-vérités : primo ce n'est pas mon chanteur préféré (qui est Vincent Delerm, bien sûr) ; deuxio de connasse il n'est point question.

Malentendu, disais-je.

60millions - 04.02.06 à 18:35 - # - Répondre -

Re: Re:

Ok, pour "chanteur préféré" j'ai lu le texte un peu trop rapidement.
Par contre pour "vraie connasse", je maintiens mon interprétation, même si elle ne colle pas avec l'intention de l'auteur.

C'est violent mais c'est gratuit, alors pourquoi s'en priver ?

monierza - 04.02.06 à 20:18 - # - Répondre -

Re: Re: Re:

Ouf, j'ai cru que tu la connaissais et que c'était un règlement de comptes réel (ce qui est détestable, convenons-en). Si c'est gratuit alors d'accord, c'est une vraie salope, etc.

60millions - 05.02.06 à 14:00 - # - Répondre -

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