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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Me ? I love life

Alors que la musique est bel et bien un truc de pauvre, forçant son lascar, soumis au rythme de douze répétitions et quatre concerts mensuels chichement rétribués (soixante-douze euros la date), à se serrer drastiquement la ceinture, à vivre (à Paris) d'eau fraîche et (en tournée) de peu d'amour (mais de quelques attouchements), et au moment où je commence à peine, sorti vainqueur de tout ce cirque, à me refaire une santé morale et financière, je repique pourtant au jeu des répètes, en ce printemps, avec un jeune groupe de rock ambitieux et pas manchot. Nous dirons post-rock pour faire genre, bien que ça m'arrache un peu la face, mais enfin, les faits sont là et comme ils sont têtus je ne ferai pas mon malin plus longtemps.

Demain, d'ailleurs, je croiserai deux d'entre eux à la messe des post-rockeux, c'est-à-dire au concert du Silver Mount Zion ; quant au live de ce soir, c'est celui des legendary Skatalites, à deux pas de mon ancien studio, le tristement célèbre HBS. Je dis tristement à dessein, eu égard aux tronches sinistres des employés peu amènes de cette usine à gaz. Pendant toutes les années où j'ai zoné là-bas, je n'ai pu y dénombrer qu'un type sympathique. Quel plaisir (dérisoire) c'était, de tomber sur lui ! À part lui, ses collègues : un autiste et une ou deux divas en catogan, et voilà pour eux. Demander un tilter ou un jack nécessitait de les avoir bien accrochées, car cela impliquait de déranger l'antipathique guichetier qui était en train de masturber une guitare folk en écoutant du Santana.

Bon, mais revenons à nos moutons (et à nos chèvres, vous allez voir). Pour l'apéritif, dans le quartier, deux choix. Plutôt, soyons précis, un seul choix, entre deux options. L'une et son alternative (l'italique vous signale l'anglicisme, pas besoin de me chier une pendule). Donc, mais c'est que je m'égarerais, par la Mort-Dieu ! Donc : ou bien le troquet de Rachid, au carrefour du Faubourg-Saint-Denis et des Petites-Écuries, valeureux Rachid qui nous rinçait généreusement sur sa terrasse pendant le printemps 2005, grâce lui soit rendue et soixante-douze vierges lui soient offertes, ne mégotons pas ; ou bien le mythique Chez Jeannette, tenu paraît-il par un ancien légionnaire nostalgique de l'Algérie française, et c'est vrai que, maintenant que vous me le dites, les manières du type ont toujours eu la rudesse des enculeurs de chèvres défroqués. Mais sympathique, avec ça. L'endroit dégage l'atmosphère populaire propice aux apéritifs de première catégorie, et je crois bien que c'est là que je vais m'arsouiller, oh, gentiment, à la mauresque, avant le set des Jamaïcains au New Morning. Ce sera, de toute façon, et vous l'avez compris, lecteur à l'œil perçant, un apéritif sous haute influence méditerranéenne.

(Il y a peu de chèvres dans le Xe arrondissement, en cette saison. Qu'enculera donc à Paname le nostalgique de l'Algérie française ?)

Nikita Calvus-Mons le 16/04/07 à 15 h 49 dans Musical-traître
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Commentaires

Cop Fucking

Si le coeur lui en dit, ton nostalgique peut toujours s'envoyer quelques flics qui, depuis quelques semaines, quadrillent la zone pour protéger la permanence de leur patron installée rue d'Enghien. Prend une deuxième mauresque à ma santé...
A bientôt au BeauClit Buro

Ultimate Bastard - 16.04.07 à 16:24 - # - Répondre -

Re: Cop Fucking

En effet, Jeannette est juste à l'angle. Les flics gâchent un peu la vue !

Le concert était très très bien, et sudoripare. J'ai filmé deux trois trucs que tu ne verras jamais car je me suis fait tirer mon portable comme un débutant. J'enrage !

60millions - 17.04.07 à 11:34 - # - Répondre -

Phone-snatching

'tin, fait chier pour ton portable. Je préconise le test 3 du saucisson pour l'auteur de ce minable larcin. De plus, il faut maintenant que toute l'élite parisienne change de n° vu que ton carnet d'adresse recelait les coordonnées des plus grands de la capitale (Stevie Boulay et Plastic Bertrand n'ont pas fini de se faire emmerder).
A bientôt au GroClit Buro
P.S. : Aucun saucisson n'entrera désormais dans ma bouche (par contre dans mon...)

Ultimate Bastard - 17.04.07 à 12:03 - # - Répondre -

Re: Phone-snatching

Le pire c'est que je viens d'avoir une mère affolée au téléphone : son gamin s'est fait menacer à 3h30 du mat' et le numéro émetteur était le mien... Elle m'appelle et me dit « Monsieur, vous avez menacé mon fils ! » Je vais donc au commissariat de Clichy pour déposer plainte et expliquer que c'est pas moi qui ai menacé le môme vu qu'on m'avait chouré mon phone peu avant. Super après-midi en perspective !

(PS à tous les Boulay qui ont le mien de numéro : il remarche, ne changez rien, j'ai recraché au bassinet Nokia — suis descendu en gamme, of course, fini les vidéos érotiques et les MP3 de Ludwig Von 88. Mon nouveau téléphone... ne sait que téléphoner.)

60millions - 17.04.07 à 15:03 - # - Répondre -

Re: Phone-snatching

Monsieur Le Batard,

Sachez que le test du saucisson est réservé aux grands criminels. On ne l'utilise qu'en cas de force majeure.

En revanche, il est possible d'employer une nouvelle méthode pour faire avouer les voleurs de portable (une simple variante du test du saucisson). Si vous avez sous la main une jeune racaille (avec un physique avantageux, c'est indispensable), je me ferai un plaisir de vous faire la démonstration de sa culpabilité.

Anonyme - 17.04.07 à 17:14 - # - Répondre -

Re: Phone-snatching

Signature

monierza - 17.04.07 à 17:16 - # - Répondre -

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