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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Nobody of importance, ça sonne tout de suite un peu eugéniste...

Lorsqu'on écrit sur un blog dans un état second (absorption de drogues légales ou non, chute soudaine dans l'état amoureux, etc.), on oublie complètement l'impératif ordinaire de discrétion qui nous force à nous autocensurer sur nombre de sujets, afin de ménager la susceptibilité de nos lecteurs, tant que c'est possible.

Or dans la nuit du 12 au 13 mars j'ai écrit dans un état second un résumé de ma vie chaotique depuis huit ans qui a suscité un commentaire rageur, écrit par quelqu'un que je connaissais forcément (un commentaire du genre amitié trahie), mais qui gardait l'anonymat. Et je n'ai compris qu'hier, incidemment, qui c'était. Je comprends pourquoi cette personne a pu être blessée. Les « non-discussions interminables » ? C'est vrai, j'ai passé des moments pénibles, l'été dernier, à subir ces assauts à peine voilés de bellicisme viril mal assumé, assauts peut-être incontrôlés, inconscients, mais réels et permanents, que lui a probablement oubliés, tant je suppose qu'ils lui étaient naturels, consubstantiels, en ma compagnie. En gros, je l'insupportais. D'ailleurs, quelques semaines plus tard, sa haine trop longtemps rentrée explosait enfin à Paris, dans une scène de vaudeville où un ras-le-bol paranoïde avait fait office d'étincelle salutaire.

Depuis, plus de nouvelles, et il semble m'éviter avec conscience, ce que je comprends tout à fait. S'il me lit aujourd'hui, et si je ne me trompe pas de personne, qu'il sache qu'il s'est néanmoins trompé, lui, sur mes intentions avec ce texte. Si je n'ai pas cru bon y énumérer tous les gens intéressants que j'ai rencontrés pendant ces huit ans (et dont il fait indéniablement partie), ce n'était pas par manque de place mais simplement que j'avais envie de signifier par ce biais maladroit à une seule de ces personnes la force de mon attachement à elle. En gros, il s'agissait de faire comprendre à quelqu'un que je l'aimais, sans le dire clairement, par peur de la bousculer. Et pour ne pas le dire trop clairement, j'ai donc ajouté dans mes rencontres importantes de cette longue période le seul G., un ami véritable, bien qu'il n'ait, pas plus que le susdit homme blessé, changé ma vie ; dans le fond, seul l'aveu de mon affection pour cette only one avait du sens. Alors, les autres, tous les autres, depuis 2001, je l'ai écrit et je le répète : nobody of importance, en effet, dans ma vie actuelle. Par « importance », j'entends beaucoup de choses fondamentales que seule, disons, la femme de ma vie serait capable de m'apporter.

Que les vrais amis rencontrés en 2003 notamment, P., S., n'en prennent pas ombrage — je sais qu'ils n'en ont pas pris ombrage. Enfin, je l'espère ! Et je me rends compte à l'instant de la réaction qu'aurait pu avoir M., rencontré en 2002 et qui a, lui, changé ma vie... Oublié en effet, je ne sais pas pourquoi.

Quant à l'homme blessé, donc, L. (c'est bien ça ?), qui s'est senti trahi, il a eu en effet une certaine importance dans ma vie, mais il a choisi de ne plus en avoir à la fin de l'été dernier. Je ne vois donc pas très bien ce qu'il peut me reprocher à propos de ce texte, puisque je pensais la relation soldée.

Il faut croire qu'elle ne l'était pas vraiment...

Nikita Calvus-Mons le 07/04/09 à 19 h 05 dans Social-traître
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Commentaires

Tu imagines que la plupart de nos romans (ceux que l'on vit pas ceux que l'on écrira jamais) se nourrissent de ces petits malentendus sans importance (FAUX : ça rumine en nous, c'est même le moteur !!). A défaut de me faire couper les couilles parfois (ou atomiser l'hypophyse), ce qui me transformerait en gentil légume croquable à souhait, façonnable à volonté, j'aimerai bien découvrir le moyen de garder ma tempérance, mon sens de l'humour, ma légèreté, etc. mais putain ce que ça serait chiant en fin de compte de ressembler à une PETASSE SOUS PROZAC

PDF - 08.04.09 à 16:50 - # - Répondre -

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