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60 millions de social-traîtres

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Pendez un sous-titreur par le scrotum et écoutez le sustain

Je revois Spinal Tap et cette fois-ci (la énième : au moins cinq) je découvre que l'artiste qui sculpte le dolmen de Stonehenge haut de dix-huit pouces est jouée par Anjelica Huston, ce qui m'avait jusque là échappé. (Si je le découvre, il est redondant de préciser que ça m'avait jusque là échappé. Mais aujourd'hui j'ai envie d'être lourd et approximatif. C'est dimanche.)

Surtout, je découvre que l'ineffable Artie Fufkin, de Polymer Records, ne peut pas avoir été inspiré par quiconque autre que Rupert Pupkin, le personnage de De Niro dans La Valse des pantins. Filiation intéressante, mais aucune mention de ce cousinage évident sur le Web, ce qui m'étonne. Évident car il n'y a pas que le nom, il y a aussi la moustache et l'attitude (cette manière hystérique de se présenter à tout bout de champ : « Artie Fufkin, Polymer Records ! »).

Spinal Tap est un classique, truffé jusqu'au croupion (jusqu'au big bottom) de ce genre de références, et je suis sûr que d'ici au jour de ma mort je l'aurai encore vu pas loin d'une dizaine de fois ; me marrant  peut-être de moins en moins, mais appréciant à leur juste valeur des scènes comme celle où Nigel, brandissant dans son studio une guitare débranchée, n'en jouant pas une note, n'effleurant pas la moindre corde, demande à Di Bergi : « T'entends ? » Il n'y a rien à entendre, la guitare est silencieuse bien sûr, mais il insiste : « Le sustain ! T'entends pas le sustain ? Cette guitare est célèbre pour son sustain. »

Le sustain... Voilà une vraie blague de nerd.

(Les sous-titres français, cependant, sont minables et procurent les envies habituelles d'égorgements et autres sourires kabyles. Donner ce film à traduire à des gens incompétents musicalement, confondant le mineur, qui est une tonalité — a key — avec une note (la note s'appelle , tout simplement) devrait être puni de quelques mois de travaux forcés au Tchad. Dans le même genre, mais en pire encore, puisque la traduction ajoute carrément trois ou quatre contresens en moins d'une heure de film, il y a la version par Dubbing Brothers du DVD sur la réalisation de The Joshua Tree, où on peut entendre Adam Clayton déclarer sans la moindre honte que lui et ses potes ont inventé la techno en 1987. Bien sûr, il ne dit pas du tout ça. Ce genre de foutage de gueule commence à bien faire, connards de sous-titreurs !)

Nikita Calvus-Mons le 06/01/08 à 15 h 50 dans Cinématographique-traître
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Commentaires

Mais c'est rien du tout, ça. Je viens de me farcir un film coréen sous-titré français, eh ben, on aurait dit les premiers jets du machin japonais que je suis en train de rewriter avec des trucs du genre Je monte vers le haut sur l'escalier.

memapa - 07.01.08 à 21:24 - # - Répondre -

Re:

Ouais, c'est pas la même league.

Moi je cause de trucs où y a des traducteurs qui sont payés !

60millions - 07.01.08 à 23:39 - # - Répondre -

Bonsoir à tous,

Je suis d'accord avec vous : confier une adaptation à quelqu'un d'incompétent est impardonnable, même pour un film moyen. Car des milliers (voire des millions) de personnes vont le voir, et n'auront que l'adaptation française pour comprendre l'œuvre originale, et donc éventuellement l'apprécier.

Mais quand vous dites "connards de sous-titreurs !", vous mettez tout le monde dans le même panier ! Certains d'entre nous sont qualifiés et prennent leur métier très au sérieux, s'appliquant à rendre au mieux le sens d'un film, feuilleton ou documentaire.

De façon générale, pour toute info sur le sous-titrage ou le doublage, je vous recommande le site de l'Ataa : www.traducteurs-av.org.

A bientôt et bons films !
S.A.

Super Adaptoïde - 17.01.08 à 20:03 - # - Répondre -

Re:

Cher ami, je ne doute pas un instant que quelques sous-titreurs, peut-être même la majorité de cette corporation, soit compétente (intéressant problème d'accord, ici : insoluble).

Ici, le principe est de se plaindre « à la française », de ne parler que des trains (minoritaires, encore de nos jours) qui arrivent en retard...

En gros, si je mets tout le monde dans le même panier, mon bichon, c'est par un pur mouvement d'humeur, comme quand j'empapaoute les sociologues ou les psychiatres en vrac. Je n'y crois pas vraiment, en fait. Ce n'est pas réfléchi. C'est instinctif.

Vous conviendrez néanmoins que le contresens mérite la pendaison, non ?

60millions - 18.01.08 à 06:49 - # - Répondre -

Ici, le principe est de se plaindre « à la française »

     Compris.



Vous conviendrez néanmoins que le contresens mérite la pendaison,
non ?

Bien volontiers. Mais quand l'adaptateur est une adaptatrice... ?

Super Adaptoïde - 18.01.08 à 07:58 - # - Répondre -

Re:

Enfin, à la française... Qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit.

Si c'est une adaptatrice, de façon galante-sexiste, on détournera les yeux. Hélas.

60millions - 18.01.08 à 16:08 - # - Répondre -

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