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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Prise de notes, à peine rédigée

Deezer. Le site à la mode pour les feignants du mix, soldat de l'âge troisième de la guerre contre la haute fidélité (concept idiot, approchant de très loin celui d'amour physique de la musique). Premier âge : invention du MP3 (parce que connexions Internet trop lentes, prix du méga-octet, que sais-je ? Que diront les historiens ?). Deuxième âge : connexion haut débit, Napster et ses héritiers, le peer-to-peer, jusqu'à aujourd'hui. Troisième âge : non contente d'être compressée hideusement (mais c'est pratique, n'est-ce pas ? Oui, mais cela ne devrait jamais passer le cap du strict intérêt documentaire), la musique est maintenant streamée (ceci n'est pas nouveau, certes, mais prend actuellement une dimension industrielle) et surtout les goûts sont mis en commun pour créer, par exemple, les smart radios. Yahoo! avait tenté ça en 2001 ou 2002 : échec. Technique, probablement. Mais maintenant ça fonctionne. Solution de facilité pour soirées où la musique, au fond, est méprisée, considérée comme un simple et nécessaire accompagnement sonore. Peu de découvertes.

J'ai racheté un ampli d'occasion, j'ai quelques CD, je n'ai jamais eu de collection ahurissante, mais c'est déjà ça, et je lutterai pour garder au moins cela. Des disques en 44,1 kHz sur 16 bits. Froids, digitaux (pardon pour l'anglicisme, mais j'adore ça, au fond) mais dynamiques. Moins que des vinyls, mais davantage que des MP3.

Et tout ça pour écouter The Fall ou Björk, soupire l'audiophile, celui qui écume les forums spécialisés et se masturbe en comparant différentes versions du concerto numéro 1 pour piano de Brahms sur différents amplificateurs intégrés connectés avec différents types de câbles à différentes paires d'enceintes haute fidélité. Fuck him.

I'm a path of cinders / Burning under your feet, chante l'Islandaise tantôt adorable tantôt irritante qu'on appelle Björk. Gudmunsdottir ! Quel nom de famille, quand on y songe ! Et avec ma culture musicale de (grande) surface, toujours pas écouté un disque des Sugarcubes ! Comment dès lors parler d'histoire ? Comment replacer dans le contexte ?

You're the intruder's hand / I'm the branch that you break.

(Roscoff, 1997. La falaise, la chanson.)

Deezer bascule sur un morceau de PJ Harvey (l'inépuisable) qui me rappelle une après-midi à Little Italy, passé à ingérer d'immondes pâtes aux fruits de mer, indignes. De ? Oui, indigne(s) est un adjectif qui appelle transitivité, la plupart du temps. Indignes de la cuisine italienne, mi amici. Indignes. À Little Italy. Qui se la joue. On pardonne tout à New York, de façon totalement irrationnelle. La ville n'est pas moins chiante, la nuit, que sa grande sœur sénile d'Europe (introducing : Paris).

Cryptique ? Mais je n'écris plus que pour moi, ici. Dépotoir nocturne, duquel sortira peut-être quelque chose, si je me mets à fouiller les poubelles, un jour.

And I sure will.

Nikita Calvus-Mons le 28/02/09 à 06 h 21 dans Musical-traître
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