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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Protégez-la longtemps des sirènes de la Variété

Deux frissons prolongés m'envahissent : je pense : Rickie Lee Jones. Ça fait des années que je n'ai pas entendu Rickie Lee Jones. Je sais que ce n'est pourtant pas le même genre de voix. Mais comme je pense aussi à Patti Smith et à PJ Harvey, et puis à Jennifer Charles et un peu aussi à Kristin Hersh et Tanya Donelly — et là je m'éloigne vraiment du timbre que je suis en train d'entendre, beaucoup moins cristallin, plus éraillé, aux frontières (intérieures) de la caricature — voire à Janis Joplin, je me dis : d'accord, tout va bien, je ne suis pas fou, je suis réveillé, je suis en train d'entendre une chanteuse française reprendre avec une guitare et un piano un standard de REM : Losing My Religion. Et c'est tout simplement beau. Et : ce n'est vraiment pas français. Je n'entends pas ça en France, au pays de la variété bourgeoise et démissionnaire. La voix. Le choix du morceau (auquel une autre aurait préféré du Sinatra, ou un truc décalé comme du Soft Cell, syndrome Nouvelle Vague, berk !). La sobriété magnifique de l'arrangement, en osmose avec les fêlures vocales. Aucun doute : nous ne sommes (enfin !) plus en présence d'une imitatrice de Barbara. Ça ne sent ni la naphtaline ni Jacques Demy, Michel Legrand, Carla Bruni, the horror. Tiens, je pense un peu aussi à Fiona Apple, à son merveilleux Shadowboxer...

C'était Daphné, sur France Inter. Quand j'aime, je le dis aussi, allez...

Nikita Calvus-Mons le 27/09/07 à 12 h 50 dans Musical-traître
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