60 millions de social-traîtres
« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)
Revenons un instant sur le Jésus
Dans un article récent (le précédent, oui, d'accord...) j'évoque le Jésus. Et le terrain — ce n'est pas Philou qui va me contredire — est glissant. Ainsi affublé de l'article défini qui l'indéfinit, le dépersonnifie, le Jésus, devenu objet de série, ne désigne plus le hippie crasseux de Bethléem qui se sustentait de racines et qui écrivait moins bien que John Lennon. (Digression automobile : avez-vous remarqué que désormais les marketeurs du secteur bagnole nous forcent à appeler leur dernière création Clio, ou Mégane, sans l'article ? À une époque pas si lointaine, la voiture était objet de série, on disait « j'ai acheté une R6 » ou « chérie, demain tu prends la 205, j'ai besoin de la BM pour aller draguer à la sortie du Métropolis ». À présent, ces enfoirés veulent nous obliger à oublier qu'une voiture est un objet manufacturé. Nous forcer à croire que notre voiture est unique, je veux dire qu'elle n'a pas de sœur jumelle, contre l'évidence, et que c'est la raison pour laquelle elle a un nom propre. Aller encore plus loin dans le processus de personnification, comme si nous en avions besoin, nous qui avons toujours appelé nos bagnoles ou nos raquettes de tennis Titine ou grosse salope, et qui pleurons à moitié quand nous vendons, avec ces quatre roues, une part de notre passé, de nos voyages... Non, je n'appellerai jamais une voiture « Clio », d'abord parce que c'est déjà pris par la mythologie, tas de fieffés voleurs, ensuite parce que c'est extrêmement incorrect et que ça ne témoigne que de votre indécrottable vulgarité, de votre arrogance à vomir. Une Clio. Un iPod. Maman.) Non, le Jésus, c'est un saucisson lyonnais, peut-être le saucisson le plus large du monde, celui que Costes lui-même n'a jamais osé se fourrer dans le rectum ; il n'est allé que jusqu'au saucisson à l'ail et il en a d'ailleurs crevé, jusqu'à nouvel ordre. Le Jésus... Terrain glissant, disais-je, car comme chez toute charcuterie vaguement cylindrique, la métaphore phallique menace. Et nous ne nous en sommes jamais assez prémunis. Nous avons ainsi un ami, un ancien ami devrais-je dire, qui nous manque parfois, et qui était affublé d'un mandrin si imposant que la comparaison avec la noble charcutaille s'était imposée d'elle-même. Le Jésus. Le Jésus personnel. L'énorme Jésus personnel de ce jeune homme.
Hein ? Ça n'intéresse personne ?
Ah. Bon.
(Ça en aura au moins fait rire un, et je sais lequel. C'est le principal.)
Nikita Calvus-Mons le 20/12/07 à 01 h 08 dans Social-traître
Article précédent - Commenter - Article suivant -
Commentaires
You know I'm a believer
gc - 20.12.07 à 02:27 - # - Répondre -
Ah ah ah
Oui c'est vrai je suis MORT de rires... (et tu sais aussi que moi j'ai vu la chose !!!). Un témoin du Jésus ! Putain de totem quand même...
pdf - 20.12.07 à 14:47 - # - Répondre -