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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Sans eux, pas d'Archive ni de Air (donc d'album de Charlotte Gainsbourg). Rêvons !

Revoir Pink Floyd The Wall, c'est comprendre un peu plus la nécessité historique du punk et avoir envie de revoir Spinal Tap séance tenante. Ah, vulgarité de la fin des années 1970... Quelle dégueulasserie que cette musique !

Mais parlons du film : au début, j'ai été pris. Toute l'enfance est assez poignante, quand même (le gamin est génial : qu'est-il devenu ?). La mort du père, l'éducation anglaise fascisante, et le Another Brick in the Wall, Part 1, malgré l'immonde guitare proto-Dire Straits (dira-t-on enfin un jour, pour changer, que Love Over Gold, cette boursouflure, est elle aussi une galette « floydienne » ?), ça m'a collé la chair de poule. Le problème c'est que les paroles et le chant de Roger Waters flirtent en permanence avec l'indicible. On sent ses cheveux quand il hurle. La coupe heavy. Les breaks de batterie aussi, ils sont laids, patauds. Bon. Tout est moche. Mais de cette laideur parfois jaillit de la beauté ; les animations ont vraiment une sacrée force. Et au cinéma, la pire musique peut illustrer de façon pertinente une scène. Alors...

C'est donc un drôle d'objet, ce film. Extrêmement daté, ringard, certes, souvent très embarrassant (mon dieu, la scène des groupies, c'est sûrement là que Spinal Tap a puisé tout son génie parodique : entre le « I want a dirty woman » du Floyd et le « My baby fits me like a flesh tuxedo/I'd like to sink her with my pink torpedo » du Tap, il n'y a pas beaucoup de différence conceptuelle). Une vieille bouse d'Alan Parker, qui s'y connaît. Mais à de rares moments, c'est assez puissant.

Du coup, j'ai téléchargé (ne pleurez pas : ça a été rentabilisé mille fois, cette vieille daube) quelques morceaux de l'album. The Wall, donc.

Eh bien je crois que je préfère Dire Straits.

Et quant au solo criard de Comfortably Numb, chanson récemment reprise (c'est un signe fort) par les ignobles Scissor Sisters, solo criard donc et interminable, il suinte tellement de pure vulgarité que pour vacciner les enfants avant qu'ils s'infligent distraitement cette bouse à l'adolescence, on devrait mettre des solos de Jay Mascis (Dinosaur Jr) dans la seringue.

Jay Mascis étant le seul guitariste pouvant faire crier sa guitare dans les aigus sans qu'on ait envie de l'égorger. C'est fort ! Il joue du heavy grunge progressif, mais j'aime ça. Ça ne s'explique pas.

Nikita Calvus-Mons le 10/05/07 à 19 h 52 dans Musical-traître
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Commentaires

T'en dis des conneries...

Faut bien, évidemment, faire son intéressant. Mais je sais lire à travers les lignes : The Wall, comme tout le monde, tu l'écoutes en cachette. Mais t'oses pas l'avouer, ça donnerait l'impression que t'es pas à la page. Alors tu revendiques le punk, cette bouse ignoble et chiante lancée par des crétins. Gilmour est un maître es-solo, il fait des choses simples, magnifiques, et t'as la chair de poule, gros menteur... Mais bien sûr, quand on est critique, ben, forcément, Pink Floyd, comme on disait à l'époque, c'est le groupe gentil pour les braves petits cons en costard-cravate qui fument des joints après le bureau...

Là où t'as raison, c'est que Nick Mason, le batteur du groupe, est un nul. Ça, au moins, c'est partagé par la communauté des batteurs éclairés, dont je suis le gourou. D'ailleurs, ce mec collectionne les bagnoles de sport, je l'ai lu chez ma coiffeuse dans auto-plus. La honte..

Sinon, je t'embrasse. Te force pas à vieillir, ça sert à rien.

Fatigue - 23.05.07 à 09:13 - # - Répondre -

Re: T'en dis des conneries...

Mec, dieu sait que je t'aime bien, mais tu te goures à 100% : je n'écoute JAMAIS The Wall en cachette ou quelque autre méthode inavouable ; je considère le punk, bêtement, comme l'événement le plus salutaire de l'histoire de la musique depuis Elvis Presley, et je chie réellement sur Roger Waters et David Gilmour, dont les solos de guitare sont, à mon avis, l'archétype du mauvais goût total dont les historiens se gargariseront bientôt en daubant dessus, d'un air entendu, du style : « La fin du XXe siècle, musicalement, était propice à d'ignobles dégoulinades du style Comfortably Numb. »

Je n'ai strictement rien à branler d'être à la page ou je ne sais quelle fadaise. Je n'aime juste pas David Gilmour. Je ne comprends pas qu'on homme de goût puisse préférer n'importe quelle daube immonde et progressive (Lester, au secours !) du style Pink Floyd 1979 à London Calling ou No Love Lost.

I am sincerely desoled.

60millions - 23.05.07 à 09:25 - # - Répondre -

Re: T'en dis des conneries...

Tu n'écoutes jamais ? Ah ah ah ! J'en parlais à l'instant à Sylvie, qui a pris une vidéo de toi avec sa webcam quand t'étais aux WCs l'autre soir, tu sais, la soirée arrosée. Ben, y'a pas photo, on voit bien que t'écoutes le Floyd et que t'aimes ça. On entend le son jusqu'ici, comme pour les blaireaux qui m'emmerdent dans le train à mettre à fond leur pod sur la bouse de Milène Farmer....  Sauf que t'es pas comme eux : t'as honte. Je le sais depuis le coup de la parenthèse et du point que tu m'as fait l'autre soir. T'es un obsessionnel. Ma parenthèse et mon point, ça te plaît à mort, mais c'est pas de toi, alors ça t'emmerde. Mais ne t'inquiète pas, dans ce monde sans fantaisie, je veux bien jeter mes vieux Floyds aux orties pour continuer à savourer nos discussions dans les soirées raviolis avec tes copines en AES. Je trouve ça cool.

En un mot : je t'aime.

Par ailleurs, quand on aime pas, ben, bôf, suffit de pas en parler parce que sinon, comme disent mes étudiants : "Ça leur fait de la pub, quand même..."







Fatigue - 23.05.07 à 22:18 - # - Répondre -

Re: T'en dis des conneries...

Il y a un truc inquiétant : à 22h18, tu sembles déjà bien attaqué par l'éthanol. C'est tôt.

Ou alors c'est que tu prends autre chose, et j'aimerais bien savoir quoi.

60millions - 24.05.07 à 06:38 - # - Répondre -

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