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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Titre censuré à la demande du patron du bar « La Cantada »

Le punk rassemble plusieurs tendances, tout le monde le sait ou s'en doute. De l'esprit do it yourself dont G., il y a encore quelques minutes, me parlait, et qui représente pour nous le véritable esprit punk (s'appliquant à n'importe quelle démarche artistique, politique, sociale), à la pose lookée des CENSURÉ dont tu fais indubitablement partie, il y a tout un monde. Certes, comme moi, tu as fait toi-même ton bar. Plus grand et plus ambitieux que le mien, il a fait les belles soirées de nos bandes d'amis que la rue Oberkampf et sa vulgarité ne cessaient d'irriter. Mais déjà en son sein couvait CENSURÉ ; on buvait des coups dans un bar « rock » où, aux toilettes, on pouvait lire un avertissement contre les gribouilleurs de chiottes, qui sont pourtant indispensables à n'importe quel endroit un peu vivant et qui, chez toi, CENSURÉ, étaient assimilés à Hitler, tout simplement (sous l'angle minable et syllogique : comme Hitler, les graffiteurs de chiottes sont des artistes ratés — voilà le niveau).

Et puis nous eûmes ce soir la confirmation que la Cantada, ayant déjà passablement souffert de la loi anti-tabac, puisque l'ambiance de la cave en avait été détériorée, est à présent devenue un lieu de nuit à éviter impérativement, étant donné qu'elle demande, pour entrer après 1h30 du matin, une carte de membre. Commencer punk pour finir CENSURÉ de disco-club privé : voilà l'étendue des reniements à l'œuvre.

Devenir apparatchik de ce CENSURÉ de CENSURÉ, et ce pour se permettre de picoler deux ou trois pintes de plus, est au-dessus de mes forces. CENSURÉ, patron, à qui je m'adresse maladroitement, en proie à l'ivresse procurée par un autre bar du quartier, le Gast, petit bar à rhum percutant qui me rappelle les grandes heures du Polly-Maggoo et de l'Objectif Lune.

Boycottons donc gaiement les CENSURÉ de la Cantada. Je prends d'ailleurs les paris : entre moi, qui pense que ta CENSURÉ politique commerciale, à peine digne d'une CENSURÉ, va faire péricliter ton CENSURÉ, et toi, qui pense vraiment que filtrer avec une CENSURÉ carte de membre (d'où toute poésie est absente, en plus, quel nom CENSURÉ, carte de membre !) les fêtards improvisateurs qui fournissaient le gros de ta clientèle de nuit peut faire renaître ton endroit de ses cendres, entre toi et moi, donc, le perdant, je te l'annonce, a une CENSURÉ à la place du cerveau.

Que la Cantada CENSURÉ, voilà ce que nous souhaitons, afin de calmer un tantinet les dieux du punk qui s'animent, menaçants, autour de la rue Moret et qui ne sont pas contents.

Nikita Calvus-Mons le 21/02/09 à 04 h 44 dans Social-traître
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Commentaires

Allez, avoue que toute cette mauvaise humeur, c'est parce que le patron de la Cantada ne pas laisser monter sur le bar pour pisser sur les clients assemblés ...

memapa - 22.02.09 à 22:15 - # - Répondre -

vive le commerce !

Gandhi le disait, plusieurs étapes à la libération : on t'ignore, on t'écharcle, on négocie, tu décides. Pas mal, pour un blog, tu prends du galon ! la phase "écharclage" est bien engagée.

TH. - 19.03.09 à 02:58 - # - Répondre -

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