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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Ah les belles compilations de la Chandeleur (1)

Oswald Was a Fag


C'est en amenant son cousin à une audition des mythiques Homophobes, qui cherchaient un batteur après la défection de Jean-Michel « Stumpy » Patouillard (parti fonder les Frisco's Fag-Haters avec un ancien bassiste des Teubs – groupe de reprises des Thugs qui bénéficia de sa petite réputation dans la banlieue sud lyonnaise et la Drôme-Nord), qu'un jeune homme apparemment falot, dépressif et trop rasé pour être honnête commença la carrière fulgurante qu'on connaît et que rien ne laissait présager. Son cousin ayant cassé deux caisses claires en moins de dix minutes de répétition (sur « Coney Island Baby » de Lou Reed), les Homophobes, peu en fonds en ces jours funestes de 1987, décidèrent de couper court au massacre. Viré, le cousin présomptueux... Mais le jeune homme timide qui lui avait servi de chauffeur (au volant de l'encore anonyme Renault 16 « Tchernobyl » qui deviendrait célèbre en illustrant la pochette du troisième album d'OWAF, Thelonious is Heavy), se tenant silencieux dans un coin de la pièce puant la bière tiède et le haschich chaud, engoncé dans une parka de surplus de la Wehrmacht et descendant Jeanlain sur Jeanlain pour surmonter sa timidité maladive, tapa dans l'œil de la bassiste des Homos (Joséphine Mariennaud), pour des raisons d'abord tout étrangères à la musique. Le charisme de François-Xavier « FX » Chombrichon avait frappé, révélé au monde par l'éthanol et la levure. En fin de soirée, alors qu'il n'avait jamais touché à un kit de batterie, l'homme et son génie explosèrent pendant un solo mémorable – mais dont aucune trace enregistrée ne subsiste, hélas – qui laissa les Homophobes sur le cul. Quelques semaines plus tard, FX et Josy montaient avec quelques seconds couteaux de la scène de Valence le groupe qui devait laisser son empreinte indélébile sur la mouvance hard-jazz française. Empruntant à Miles Davis comme à Iron Maiden, la musique d'Oswald Was a Fag était (et demeure, à ce jour) unique. Les vocaux stupéfiants (une tessiture de huit octaves, grâce à une combinaison unique, au micro, de deux chanteurs de sexes différents – « the possibilities are endless », comme le remarqua un jour Sting, de passage dans la Drôme) oscillent en permanence entre Barry White et Deborah Harry — d'où le titre d'un de leurs tubes, « Deborah Barry », truffé d'allitérations imparables.

13th Note Massacre, LP, 1988
Metalhead Herbie, LP, 1990
Thelonious Is Heavy, LP, 1991
I Wanna Slay Your Dog (While Listening to a Good Old Glenn Miller Tune), EP, 1993
(I Say) Michel Petrucciani was (a Fuckin' Moron), LP, 1995

Olivier Cacheton le 14/02/09 à 02 h 17 dans Musical-traître
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Commentaires

hahahaha fuckin chef d'oeuvre, on en veut d'autres ! plein !

Anonyme - 15.02.09 à 17:23 - # - Répondre -

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