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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Always Lost in the Sea

Quand j'entends cet harmonica pleurer sur ces « naufragés et leur peine qui jetaient l'ancre ici et arrêtaient d'écrire », je ne peux m'empêcher moi non plus de chialer, ne fût-ce qu'à l'intérieur de mon âme trop sèche, car revient alors à ma mémoire cette matinée de l'été caniculaire de 2003, quand tout, avant, allait bien, et tout, après, alla... moins bien.

Bertrand... toi qu'on aimait brocarder, prendre parfois pour un parolier à midinettes... as-tu jeté l'ancre et arrêté d'écrire ? Tu m'as accompagné, moi comme tant d'autres... et je l'ai avoué tard, comme tant d'autres, trop tard, après... après quoi ?

Tout le monde, au lendemain de la catastrophe, s'est avoué soudain que tu avais été en quelque sorte son grand frère spirituel. Musique ou pas, là n'était pas la question — et pourtant que c'est beau Lolita nie en bloc, et son clip impensable à la télévision et qui m'y sauva (je le dis) du trou à l'hôpital du Val-de-Grâce, il y a quatorze ans.

Mais là, non, n'était vraiment plus la question, plus tellement dans Noir Désir mais tout entière dans Bertrand Cantat.

Nikita Calvus-Mons le 06/07/07 à 04 h 54 dans Artistique-traître
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Commentaires

Comme dirait mon fils (ce génie...)

en lisant ce billet, j'ai senti une larme tomber sur ma joue. Fallait pas bousculer mes hormones de midinette.

Miss Stl and Misses Stoule - 06.07.07 à 11:53 - # - Répondre -

contributeur de grande qualité

pareil !

Anonyme - 06.07.07 à 13:22 - # - Répondre -

Midinette

Quand j'avais 14 ans j'étais amoureuse de lui.
Il paraît qu'il sort en Septembre et qu'ils ont signé pour trois albums avec leur maison de disque.

monierza - 06.07.07 à 16:06 - # - Répondre -

PDPDPDPDPDPD

Il est pas mal ce blog. Quoique son gérant m'a l'air d'une sacrée tapette.

Laurent - 07.07.07 à 01:05 - # - Répondre -


"Oh Lord, hear me please
You have to make me sober
but I don't know what's going on there

(...)

I'll drink water till I die"

C'est en découvrant ce morceau, après cette fameuse et triste histoire, que je me suis mise à vider des cuvettes de larmes. Puis, pour me panser, je suis passée aux Ecorchés. Yeah, Bertrand est un rocker.

Marianne Rebelle - 08.07.07 à 11:46 - # - Répondre -

C'est flippant

Je ne sais plus quoi penser de Cantat. Je ne sais pas si je suis enchanté par un retour quelconque de ce gars. Que voulez-vous, je l'imaginais plutôt dans un appartement de banlieue, avec une grosse barbe bien épaisses et des yeux plein de cernes dessous. Je l'imaginais penché sur un bol de café au lait à râler bruyamment comme un bûcheron sans tronc, un pochetron sans litron, un ouvrier sans patron. Cantat, je l'imaginais se lever sa carcasse, traîner de la patte pour aller aux chiottes, shooter involontairement dans le bordel dégueulasse qui s'est entassé dans son appartement d'ex-taulard. Je l'imaginais par dessus la cuvette à cracher des filets de sang, à gratter, fébrile, son chibre odorant. Qua veux-tu, Cantat, je l'imaginais puer de la tête, les cheveux/brouissaille, les bras maigres, les épaules tombantes... Je l'imaginais parler seul, lorsqu'il se dirigeait vers son canapé marron éventré, pour regarder la télé, faire quelques mots croisés, bourré... Parce que Cantat, je le pensais mort, bien mort... Entendons-nous bien... Pas mort dans l'absolu... Mais agonisant... Mort dans la sphère publique assurément... Non parce qu'il a un jour pété un câble, mais parce qu'il a disparu... Il s'est foudu dans cette vie parallèle dont personne ne rêve... Cette vie qu'il avait judicieusement évitée durant des années... Qu'il avait mis à l'écart, pour gueuler, scuinter, chuchoter, susurrer, murmurer, hurler et chanter ses textes d'âme pure, simple, et efficacement mis en exergue par les compositions de ses frères fantômes... Bertrand Cantat, je l'imaginais fuir le jour, marcher la nuit... Avec la sensation d'avoir compris que tout peut s'arrêter là, tout de suite, dans un instant seulement...

Voilà, je l'ai fait mon texte des 4 ans du crime... C'est bien hein? Mais alors? Ensuite? Et les autres... Ceux qui écrivent aussi... Ceux qui ont tué sans jamais écrire. Ceux qui ont déjà écrit sans jamais penser... Je l'imaginais dans un pantalon abîmé, dans cet appartement délabré... Cantat.

http://andy-verol.blogg.org

Andy Verol - 10.07.07 à 02:30 - # - Répondre -

A mon avis, le gérant devrait mettre une majuscule à Catastrophe, ou un K, comme les jeunes, Katastrophe. Ce serait dans le ton que je trouve trop, too much quoi.
Et il est bien, le texte de Verol, je m'y retrouve, je le voyais bien comme ça aussi, le cantat, traînant sa peine jusque cirrhose, plutôt que re-rockstar...

md - 12.07.07 à 06:41 - # - Répondre -

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