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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Camille Paglia

Hier jusqu'à trois heures du matin, discussion vodkaïsée avec C., passionnant hollandais bien qu'extrêmement froid et calme — par conséquent parfois glaçant — qui m'a fait découvrir Camille Paglia. Le fait que je m'intéresse au féminisme et que je sois en train de lire Le Deuxième Sexe semble l'avoir particulièrement attiré. (Paglia semble considérer, en gros, que le livre de Beauvoir n'a jamais été surpassé.)

De fil en aiguille, je me rends compte que j'avais déjà été présenté à Paglia, par Despentes, dans son King Kong Théorie, lu il y a des années. Les positions de cette féministe italo-américaine plus que controversée (par d'autres féministes, qui la jugent « antiféministe ») sur le viol, choquantes au premier abord, quand on les inspecte par la lorgnette médiatique et qu'on les analyse selon la maudite grille d'interprétation idéologique que permet la valorisation des « petites phrases », sont pourtant très intéressantes en ce qu'elles semblent illustrer à quoi ressemble le féminisme de combat de Paglia, son refus absolu de toute victimisation de la femme.

Le viol ne m'intéresse pas vraiment, ni comme potentiel perpetrator (selon certains courants éclairés du féminisme, tout homme est un violeur en puissance — et, hélas, toutes les féministes ne sont pas aussi drôles que Valerie Solanas), ni même le point de vue des victimes. Je suis néanmoins capable d'empathie, et je suis triste pour elles, je considère qu'un viol est une tragédie et je leur souhaite d'arriver à s'en relever par tous les moyens à leur portée. Se relever, justement. Pas se soumettre, ni courber l'échine, ni abandonner la vie. Ne pas succomber au traumatisme, le retourner, presque comme au judo, utiliser sa force contre lui.

Il me semble que la lecture de féministes non-victimisatrices telles que semblent l'être Camille Paglia et Virginie Despentes constituerait un outil plus que valable pour pouvoir se relever. Bien sûr, la phrase « le viol est un risque à prendre » en choquera beaucoup. Elle ne veut pourtant rien dire en soi. Il faut la recontextualiser ; alors, seulement, pourra-t-on commencer à discuter.


NB : J'utilise ici triplement le verbe atténuateur « sembler » par simple honnêteté intellectuelle, car je n'ai pas encore lu une ligne des œuvres de Camille Paglia. Cela ne saurait néanmoins tarder.

Don Calvus le 20/02/13 à 19 h 04 dans Social-traître
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Commentaires

C'est très bien écrit, bravo !

Decouvrez de bonnes recettes pour le ramadan 2014. Beaucoup de patisseries algeriennes vous y attende avec explication étape par étape pour réaliser ces bons gateaux.

recette ramadan - 21.05.14 à 10:44 - # - Répondre -

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