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60 millions de social-traîtres

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Don Cheadle never cheats

Alors, j'ai vu Mission to Mars, et j'ai plutôt bien aimé... C'est complètement farfelu (l'entrée en orbite à califourchon ou presque sur un suppositoire de la Nasa, quelle cocasserie !), les scientifiques ultras doivent s'étrangler de colère quantique à chaque scène, mais j'ai trouvé ça assez marrant, dans l'ensemble, et très beau ! Il y a des plans martiens magnifiques, tous, en fait. Dans les De Palma vraiment mauvais, comme Femme Fatale, il y a une prétention, un esthétisme clinquant, qui me semblent absents de celui-là. Pas possible qu'il se prenne au sérieux avec cette histoire de quiz désoxyribonucléique, enfin... Et l'alien (enfin, l'indigène : les aliens, là-bas, seraient plutôt nos héros 100% US of A) n'arrive pas à la cheville de la Mata Hari martienne de Mars Attacks, qui est un film authentiquement comique, lui. Alors ? Oui, c'est une daube, mais sympathique, alors que Femme Fatale, avec ses scènes de cul racoleuses et ses acteurs de division 3, était une bouse antipathique. Et dans le créneau film martien, Red Planet avait déjà le prix Max Pecas et personne ne lui enlèvera, croyez-moi.

Zombie, de Romero, film mythique de l'auteur de La Nuit des morts vivants, bla, bla, bla. C'est amusant, il y a du sous-texte anti-fasciste (ou crypto-fasciste, c'est selon) un peu partout. C'est comme dans Belle du seigneur : on croit qu'il ne s'agit que d'une grande, belle et noble histoire d'amour, et on tombe sur un des romans de satire sociale les plus drôles du siècle. Là, derrière la fable pataude sur les envahisseurs (l'immigration, l'autodéfense, tout ça) se niche une satire assez réussie des médias qui vaut bien un sketch de Coluche. Ça se laisse voir. À la fin, le Noir gagne et embarque la blonde. Enfin, ils ne perdent pas
(game not over yet) avant la fin de la dernière bobine. Fort à parier qu'eux aussi se font grailler les intestins par les pauvres zombies, après que l'hélico a épongé la dernière goutte de son fuel.

Nikita Calvus-Mons le 30/08/06 à 18 h 56 dans Cinématographique-traître
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