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60 millions de social-traîtres

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Internet à sa vraie place

[Message technique]
Le numéro 1 étant bouclé, Paris attendra le numéro 2, camarades dub. I'm the only one to blame.
[Fin du message technique]

Enchaînement de nuits blanches et gorge qui brûle. Peu bouffer, trop boire, et dans les interstices, construire la revue. Articulations en compote, c'est du sport, enfin, plutôt je suis la lanterne rouge de l'ergonomie — cette revue se sera réalisée avec un angle de 30 degrés par rapport à l'axe de l'écran. Intéressant. Note pour plus tard : s'acheter ce putain de bureau. Faire de la mise en page dans un fauteuil club en cuir, c'est peut-être singulier, mais c'est surtout complètement idiot.

Ce soir, j'ai vu la fin d'Intervilles, Nîmes-Mont-de-Marsan, formidable, et un épisode de Grey's Anatomy, le nouvel avatar de ces séries moralisatrices sans lesquelles la jeune bourgeoisie branchée tournerait en rond sans but dans la nuit et provoquerait à une vitesse exponentielle la ruine de l'économie. C'est mauvais, mais captivant, au moins autant qu'Intervilles et Hélène et les garçons, et bien plus que Sex and the City, cette série pour consultantes en stratégie. Tout le talent est bourré dans le générique, et ça ne déborde pas, on referme le couvercle facilement. Le générique : une belle typo sur fond noir, sobre et classe comme une brochure d'information sur l'introduction en bourse d'une boîte de biotechnologie, papier glacé, fond noir, police à empattements, tout le tralala qui signifie : attention, contient des vrais bouts d'art. Mon cul.

Lu la semaine dernière un assez mauvais bouquin, publié par des sagouins, jamais vu autant de fautes d'orthographe et d'incohérences en si peu de pages. Le genre de bouquin où à chaque ligne tu vois le travail, parce qu'il est mal fait ou pas du tout, tu le vois en creux quoi... Le problème, c'est que c'est un cadeau d'anniversaire, ce livre, et je n'ai pas envie de vexer D., lecteur émérite de ces pages ! Je ne nommerai que les éditions, Métailié, qui ont grand besoin d'embaucher des relecteurs compétents, et je viens de postuler, mes canards. (Bon, voilà, je l'ai dit, David. Je n'ai pas aimé Sartre et la Citroneta.)

Je ne parle jamais de ce que j'aime, d'où le ton un brin négatif de ces lignes. Voilà donc du vrac que j'ai aimé, ce dont je parle peu : Les 5 milliards de Luj' Inferman de Siniac, Le Meilleur des mondes (eh oui), Connaissance par les goufres d'Henri Michaux, et des morceaux calmes de CocoRosie, Au Revoir Simone, Frog Eyes, Brel, Kristin Hersh, Townes Van Zandt, et puisque j'évoque ce dernier, je pense à Lee Beria (what the hell happened avec la post-start-up, bordel ? et mon pain quotidien, hein ?) et au fait que je n'ai pas participé au débat sur l' « ailleurs » qu'engendra mon dernier post : vous m'en voyez fort marri, les poteaux, mais je n'ai rien compris à la première lecture, et je n'ai pas eu le temps d'y revenir, et... il est trop tard, maintenant, Internet, toujours en mouvement, jamais lassant, comme disait un collègue, passons à autre chose, de toute manière les écrits restent (promis, j'enlèverai quand même les tags HTML de ton dernier post, ça fait moyen).

Et quel commentaire fameux de Mister Finger (mais qui peut-il bien être ?) sur Radiohead et Morrissey ! Bravo, j'en redemande !

(Oui, j'ai répété deux fois fond noir, là haut, mais j'ai la flemme de revoir ça. Deux somnifères, un scotch et au pieu.)

Nikita Calvus-Mons le 29/08/06 à 01 h 40 dans Littéraire-traître
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