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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Ceci n'est pas une leçon de morale

Dans le Voyage au bout de la nuit, on se souvient que Bardamu se fait traiter de lâche pendant une permission par l'infirmière qu'il courtise ; il a bien envie de fuir la guerre, elle trouve ça « répugnant », le mot est fort, évoque l'insecte, la blatte, le nématode. Lâche et répugnant donc Bardamu, why not visqueux tant qu'on y est ? Temps de guerre. Morale bourgeoise de l'infirmière bien planquée à l'arrière et distribuant ses bons et mauvais points. (« Toute ressemblance... », etc.)

Le mot lâche n'est plus guère employé dans la conversation courante, meilleure preuve que l'insulte ne porterait plus vraiment puisque la lâcheté est presque devenue qualité ontologique de l'homo pax americana. Lâches, beaux parleurs, moralistes pullulent ; rhéteurs hystériques, salonnards planqués comme l'infirmière de Bardamu, s'indignant à des milliers de kilomètres de l'action, et pendant au plus dix ou quinze jours — demi-vie moyenne des Grandes Causes —, qu'on ait osé pendre « à la face du monde » un dictateur arabe. Les mêmes pleurèrent peut-être sur les Ceausescu.

Et moi, et moi, et moi ?

Nikita Calvus-Mons le 26/02/07 à 21 h 01 dans Social-traître
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Commentaires

- Oh! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat...
- Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu'il ya dedans... Je ne la déplore pas moi... Je ne me résigne pas moi... Je ne pleurniche pas dessus moi... Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient ils neuf cent quatre-vingts-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir.

J'avais recopié ce passage sur mon premier site perso (naïve ambition culturelle du départ, vite calmée par l'apparition des blogs geeks, ce qui au fond était pas plus mal). Yo, t'es un peu ma madeleine.

end - 26.02.07 à 22:08 - # - Répondre -

Re:

Ah oui, c'est donc bien ça, répugnant, comme un rat, carrément !

La salope.

60millions - 26.02.07 à 23:41 - # - Répondre -

Et pendant ce temps-là, Horace écrit :

"Dulce et decorum est pro patria mori."

Il est digne et doux de mourir pour la patrie.

PS : J'aime bien ce blogue, nouvellement découvert.

Tulipe-qui-pagaie - 08.03.07 à 00:37 - # - Répondre -

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