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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Le paradoxe du collabo

Les trois imbéciles qui ont enlevé, après avoir agressé son père, cette petite fille (trois ans et demi...) à Arles m'ont tout l'air de sacrés branquignols. Si l'on en croit le type de voiture utilisé (une Renault Modus, modèle récent, donc) et la plaque d'immatriculation (76, Seine-Maritime, mais surtout département d'immatriculation de 95% des voitures de loueur), il s'agit d'une guimbarde de location (si la scène s'était passée à Rouen, certes, les choses s'en seraient trouvées compliquées).

S'ils n'ont pas utilisé de faux papiers, ils sont cuits. Des branquignols. Violents.

Notons que voici le premier argument imparable et objectif (ici, pas de nostalgie régionaliste ou d'exotisme de sous-préfecture) pour la conservation de plaques d'immatriculation aisément identifiables. Dans l'urgence, c'est à la fois plus lisible et plus significatif.

Un argument sécuritaire, certes.

Je pensais à ceci en entendant l'alerte enlèvement, tout à l'heure, sur France Inter : elle se finit bien sûr par « Appelez la police ». Et je me demandai au-delà de quel degré d'inconscience, d'aveuglement, de haine, de bêtise, que sais-je encore, un quidam révolutionnaire moyen (de gauche ou de droite, peu importe, ici ce qui compte c'est la haine de l'État et de sa police) pouvait s'abstenir délibérément d'appeler la flicaille après avoir aperçu les méchants. Je me posais cette question car, voyez-vous, je n'aime pas la police, et je ne l'appellerais qu'en d'extrêmement graves circonstances, en ce qui me concerne ; circonstances ne s'étant encore jamais produites. Mais si jamais j'apercevais disons cette après-midi, dans le XXe arrondissement (il faudrait qu'ils aient carburé, avec leur tacot), les mauvais en Renault Modus « 76 », franchement, c'est plié. Je me transforme en collabo. L'alerte le dit bien : « Ne tentez rien vous-même, surtout ». Il n'y a qu'un débile ou un malade (ou un héros, ce qui est un peu similaire, comme le précise le gros Laumanne à Brindavoine dans un des derniers Adèle Blanc-Sec, avant de lui en coller une) pour penser qu'il peut agir seul. Comme je ne suis ni débile, ni malade, que je ne suis pas un héros (« Tu es une belle crevure, ouais ! Un gros lâche ! — Admettons. »), j'appelle les flics, que j'abhorre, mais enfin, ils ont sans doute un chouïa plus d'expérience que moi et surtout ils sont renseignés. En anglais, renseignements se dit intelligence, en plus. Ah, l'intelligence de la situation...

Je le vis assez bien de m'imaginer en collabo. Mais c'est tout de même un paradoxe assez gênant, il faut bien l'admettre.

Nikita Calvus-Mons le 20/03/09 à 16 h 18 dans Social-traître
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Commentaires

C'est sûrement que tu n'es pas complètement contre la flicaille, dès lors qu'elle se cantonne à faire son travail (réprimer les actes vilains), et non à tapiner avec les politiques de statistiques de la pauvreté, de la jeunesse, et les flux de population, migrantes ou non. La différence entre le crime et le délit, peut-être ?
TH.

Anonyme - 21.03.09 à 13:45 - # - Répondre -

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