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60 millions de social-traîtres

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Mais le problème c'est qu'en général les caissières ne font rêver personne

Je n'ai jamais suivi son conseil appuyé de lire du Barthes. Elle me semblait tellement dictée par son cœur de midinette, cette passion pour les Fragments d'un discours amoureux... Moi, franchement, ça ou du Anna Gavalda... Quel conformisme, chez cette étudiante. (Tiens, de quoi étais-je surpris ?)

Je n'aime pas les étudiantes en lettres ; enfin, ça ne m'est jamais arrivé. Leur assurance de faire quelque chose de sérieux et d'important de leur vie (peut-on aussi aisément planquer sous le tapis sa propre peur de crever, son absence de foi en l'au-delà, sa conscience pourtant aiguë que la vie est absurde ?) me hérisse le poil. Il n'y a rien de moins utile qu'une étudiante en lettres : celles qui le savent sont les meilleures, et elles en sont absolvables. Tout ça, c'est un peu comme de certains thésards — ou militants du PS, humanistes à grande gueule, fumiers en catimini.

Il y a peu de caissières illuminées par cette nauséabonde certitude d'exister pour quelque chose, dans laquelle surnage pathétiquement l'étudiante en lettres.

Nikita Calvus-Mons le 30/01/07 à 21 h 50 dans Social-traître
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Commentaires

Eût-elle été utile ?

Il n'y a rien de moins utile qu'une étudiante en lettres... 

C'te bonne blague ! Mais qui donc irait lui demander d'être utile, à cette malheureuse égarée ? On doit bien pouvoir trouver un adjectif plus approprié. Révolutionnaire ? Il n'y a rien de moins révolutionnaire qu'une étudiante en lettres... (Ça fait un peu daté, c'est sûr.) Nécessaire ? Il n'y a rien de moins nécessaire qu'une étudiante en lettres... (Un peu pompeux, littéraire justement.) Intéressant ? Il n'y a rien de moins intéressant qu'une étudiante en lettres... (Mieux. Mais je ne souscris pas totalement.) Profond ? Il n'y a rien de moins profond qu'une étudiante en lettres... (Vrai, mais sans intérêt.)

Mais bon, après tout, les généralisations, on sait ce que ça vaut.

« Le problème, c'est que », ça, c'est énorme. Objectif : le caser en dissert' sans qu'il se fasse remarquer. C'est là qu'on l'attend, l'étudiante en lettres. Qu'elle le case exprès.

Lee Beria Jr - 31.01.07 à 00:14 - # - Répondre -

Re: Eût-elle été utile ?

La faute faite exprès, c'est comme la dissonance, ça se mérite !

60millions - 31.01.07 à 11:54 - # - Répondre -

Le problème des caissières

Pauvre caissières, elles ne font rêver personne alors que bloquées derrière leur machine à sous elles sont obligées d'écouter les petites vieilles du quartier et les dragueurs de bas étage (qui provoquent des queues invraisemblables). Plus le temps de s'occuper de leur permanente et de se mettre des coups, le soir, elles sont juste creuvées et sales. Elles doivent s'en branler de ne faire rêver personne à 21 h dans leur banlieue, elles préfèrent TF1 et elles ont bien raison.

Ce texte joliment tourné est de bonne guerre et d'une mauvaise foi exemplaire, j'aime bien la mauvaise foi, et les guerres, je demande à ce qu'on me mette un coup et on me le met. Je te le rendrai probablement avec mes manières d'étudiante formatée et des tonnes de mauvais goût.

Anonyme - 31.01.07 à 10:45 - # - Répondre -

Re: Le problème des caissières

Ah je ne voulais absolument pas être anonyme, j'ai oublié de remplir la case bordel.

gc - 31.01.07 à 10:47 - # - Répondre -

Re: Le problème des caissières

Oui, oui, de la mauvaise foi, un souvenir flou (dix ans d'âge), pas grand-chose à dire... Je cherchais un métier humiliant — qui osera prétendre que tenir la caisse d'un supermarché ne l'est pas ? Tu le dis toi-même très bien.

Quelle est exactement cette histoire de guerre et de coup mis ? (Tu as fait des études de lettres ?)

(Dois-je vraiment préciser que je n'ai rien de bien sérieux à reprocher à aucune étudiante en lettres incarnée, vu que je n'en connais pas ? Merde, c'était juste pour parler, quoi. Je ne pige pas le coup du « coup ».)

60millions - 31.01.07 à 11:53 - # - Répondre -

Re: Re: Le problème des caissières

Mon "étudiante formatée" n'est que de l'auto-dérision: les étudiantes investies d'une mission me hérissent le poil tout autant que toi. Or, j'ai fait des études (pas en lettres, d'accord), j'en profite donc pour me foutre un peu de ma gueule, c'est toujours bien par principe.

Quand à l'histoire des coups, c'est vrai que c'est obscur: je pensais à ça . Et j'ai eu tout à fait tort de croire que t'y faisais allusion. Quand on touche aux mythes...D'autant plus que je suis d'accord encore une fois, c'est d'un convenu pas possible.

gc - 31.01.07 à 14:54 - # - Répondre -

Re: Re: Re: Le problème des caissières

Ah oui, mais non. Pas du tout. Il y a dix ans, ma grande amie de l'époque m'avait conseillé de lire ce book, et le titre m'avait rebuté. C'était une fille de goût, elle aimait Brigitte Fontaine, Sylvia Plath et Nick Cave, mais ça ne m'a pas suffi.

J'ai simplement mélangé ce souvenir avec mon brouet habituel de rage anti-estudiantine et de jalousie d'autodidacte, peut-être (jalousie, rien n'est moins sûr, mais un peu d'autodérision ne fait pas de mal, c'est vrai, alors je force un peu le trait).

Ce sont cela dit les mots discours amoureux de ton dernier post qui m'ont fait rebondir, du coq à l'âne, comme souvent — tu n'avais peut-être pas remarqué tout le temps, mais c'est pas la première que je te « pique » une idée, depuis la cerveza con vermuto. (Enfin, la plupart du temps, je suis innocent, c'est juste une coïncidence.)

Bon, je comprends mieux. Je ne mets quand même pas de « coups » sans raison, a priori...

60millions - 31.01.07 à 15:18 - # - Répondre -

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