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60 millions de social-traîtres

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

« Moindre mal », va voir là-bas si nous y sommes

100 bonnes raisons de déchirer ma carte électorale, dont la 27e et la 100e ont mes faveurs, car elles sont la substance même de ce refus.

La mise en scène de la lecture capturée en vidéo est un brin irritante, carrément, même, on peut s'éviter cette cacophonie ; reste le texte de Philippe Boisnard, limpide, irréprochable, parfait, rien à dire de plus sur le sujet, mais j'y reviendrai très bientôt pour évoquer un ancien camarade aux idées trop floues — militant du PS, for Tonton's sake ! — qui choisira, lui, DSK, selon lui « brasseur d'idées exceptionnel ». Ce garçon ne lit visiblement plus de livres depuis trop longtemps. Je reviendrai sur sa pratique du débat (la censure, peu ou prou) et du sophisme, l'arme favorite des démagogues de son espèce. On va bien rigoler.

Nikita Calvus-Mons le 25/10/06 à 16 h 42 dans Social-traître
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Commentaires

S'abstenir, un acte militant

Petit rappel sur la question: http://www.le-mort-qui-trompe.fr/article111

andy verol - 28.10.06 à 19:45 - # - Répondre -

Bien que je trouve ces 100 raisons pour beaucoup navrantes, j'aime effectivement aussi les deux raisons que tu cites. Ce qui ne m'empêche pas par ailleurs de songer fortement à trahir la cause de l'abstantionnisme militant. Dans le contexte actuel, je l'envisage parce que j'ai particulièrement PEUR ; cette condition de mon vote est peu flatteuse pour mon ego de monologueur tant la pauvreté de son élaboration fait frémir, et je m'abstiendrai de toute justification. Il suffira de se référer aux stéréotypes plus ou moins fondés que l'on étale dans les milieux gauchisants au sujet de N. S. pour se faire une petite idée...
Pour ce qui est des deux raisons mentionnées, elles sont je crois fondées : si dire que "la révolte est ailleurs" signifie que la politique ne se limite pas à l'exercice de la citoyenneté, c'est évident. Cet exercice peut même devenir liberticide, notamment lorsque le droit à la citoyenneté, donc l'exercice du vote, n'est pas donné à tous (minorité/majorité, libres/détenus, nationaux/etrangers, etc.).
Mais c'est aussi que le vote occupe tout l'espace de l'action politique : la politique, bouffée par le discours sur la vertu du citoyen, perd sa capacité à la construction de l'utopie, à s'envisager comme étant capable de penser la transgression (le citoyen est nécessairement légaliste, puisqu'il ne va pas en prison, etc...).
Dans la foulée de cette dérive, l'idée suivant laquelle le vote est un prémice nécessaire à tout engagement politique tend à placer le vote au centre de l'action politique ; elle laisse croire que voter, c'est agir politiquement ; elle censure toute démarche individuelle visant à agir politiquement sans le cachet du petit votant. Ce discours idéologique totalitaire me hérisse le poil à tel point qu'il a été souvent pour moi le moteur du refus du vote (note la contradiction : je me désole d'envisager de voter par peur, voilà que je me mets à défendre l'abstention par aigreur...)
Je pense pour ma part que le danger peut aussi être autre : en envisageant la révolte OU le vote, en en faisant une contradiction, on écrase l'action politique. On se place comme s'il n'y avait pas plusieurs NIVEAUX à l'action politique, ou plusieurs catégories. L'homo politicus serait un individu monolithique, dont l'action se limiterait à un seul désir, ou un seul intérêt. Or, je crois pour ma part que l'on peut à la fois envisager le bout de son nez, et la lune : l'utilité pragmatique, et l'utopie. Le vote en cela n'a rien du début du commencement de la révolte, mais se situe ailleurs, dans une autre perspective, certes beaucoup moins grisante (rébarbative parce que conscensuelle), mais nullement en contradiction.
J'arrête là car j'ignore si tu souhaites faire de ce haut lieu de la compilation de déchets narratifs - c'est ainsi que tu envisages ton blog, indiques-tu - un dépotoire à loghorrée politique, surtout en ses temps bientôt venus où le pragmatisme du vote prendra toute sa démesure et écrasera toute opinion le dévaluant...
Bonne chance et bon terou.

kalinka poncife - 29.10.06 à 02:47 - # - Répondre -

Re:

Cher camarade, tu écris à l'heure même où je rentre à la maison, alors je te réponds instantanément, et brièvement car j'ai sommeil et je suis bourré.

Ton message fait mouche. Seulement la 100e raison, de mémoire, est bien celle qui prouve que je n'ai pas renoncé moi non plus à l'exercice de mon « devoir de citoyen » (je n'ai jamais dit le contraire, d'ailleurs, juste que je ne voterai plus jamais CONTRE, c'est fini ça). Or donc tu dis que penser « révolte OU vote » est une erreur, et oui, je suis entièrement d'accord. Ce n'est pas mon point de vue théorique de ne pas voter : c'est une décision pratique et conjoncturelle, au vu de l'offre (le mot offre est je crois suffisamment parlant). Que la conjoncture empire depuis de longues années n'est pas de ma faute, et Sarkozy, dont on répugne par pure affectation un peu partout à citer le nom correctement (« Petit Nicolas » par ci, « N. S. » par là, comme s'il s'agissait d'une sorte de dieu in-nommable — au sens propre), ne me fait décidément pas plus peur que Pasqua, Chirac ou, bien évidemment, l'épouvantail en chef, Le Pen (je n'en rajouterai pas sur la critique de l'émotivité en politique, tu fais très bien ton autocritique tout seul, camarade !). J'ajoute, mais tu le sais déjà, que la simple idée qu'on puisse voter pour quelqu'un comme Ségolène Royal en étant et en entendant rester « de gauche » me rend pour le moins perplexe (écoutez-vous ce qu'elle dit depuis des années ?).

Par ailleurs, je ne trouve pas beaucoup de raisons « navrantes », dans cette liste qui me semble dictée par le simple bon sens... Quelques excès de lyrisme hip-hop, peut-être, mais pas de quoi fouetter un anarchiste.

Nous nous retrouvons sur le point principal, je crois : oui, la politique se fait ailleurs, elle le peut, elle le doit.

Après...

60millions - 29.10.06 à 03:07 - # - Répondre -

Re: Re:

Et tiens, un résumé vaut mieux que mille longs discours : en allant lire mes mails chez Yahoo, je viens de lire ce titre de dépêche, symbolique de l'époque : Le Pen accuse Royal et Sarkozy de démagogie.

C'est beau, un monde qui ment.

60millions - 29.10.06 à 03:13 - # - Répondre -

Re: Re: Re:

N.S. parce que ce n'était pas le sujet principal de la conversation. Sarkozy si tu préfères...
Hormis le lyrisme, donc, il se trouve que je les trouve pour beaucoup discutables, c'est à dire :

"35.. Parce que ma grand-mère qui a obtenu le droit de vote le 21 avril 1944 ne mérite pas cela."
Certes, par ordonnance du Général de Gaulle, dans le but d'une participation au vote, d'une intégration au corps des citoyens. Démocratie de merde, diront certains. Mais c'est bien dans le cadre de cette démocratie mise alors entre parenthèse que cet évènement eut lieu. Je ne sais d'ailleurs pas ce que ma grand-mère mérite pour sa part, car je ne sais pas ce qu'elle désire : tendance chrétienne humanitariste lourde (cf 54 sur les restos du coeur), la dimension familialiste si chère à S.R. (haha) ne lui deplairait pas, je crois. A bas ma grand-mère ?

"93.. Parce que les promesses électorales sont en solde 94.. Parce qu’on ne voit plus que leurs réclames dans leurs journaux !" : réclame signifiant publicité, on pourrait donc croire que les médias sont des organes qui ne décident de leur contenu qu'en fonction de la demande politique, de façon univoque. Dans ce scenario, le public est passif, ne participant pas au media que, par ailleurs, il consomme. Ayant travaillé à l'étude de magazines et à l'analyse de leurs contenus, j'ai pu remarquer à quel point les journaleux étaient tentés, par tous les moyens, de comprendre la demande d'information du public : mise en place de forums, avec thèmes, lieux de reflexion, sondages aussi, "têtes de pont" donnant aux medias un éventail de ce que "leur" public était à même de désirer. On peut critiquer ce procédé, ratatinage de l'information dont le résultat est de brosser le lecteur dans le sens du poil, à ne se préoccuper que de ses centres d'intérêt, évitant les sujets qui fachent... Bref, on se demande à quoi peut bien servir l'info dans cette situation, situation qui participe de la transformation du politique en marionnette de communiquant. Pour apparaître, il se PLIE à la règle, il ne l'impose pas.
Ici, se serait le capitalisme/société de consommation de masse qui serait à mettre en cause, nullement le corps politique et la démocratie. Mais l'indépendance de l'information nécessite que le choix du projet politique qui lui est lié lui soit transféré, donc que les politiques ne s'en mêlent pas... A bas l'indépendance ??

Bon j'arrête là. Ce qui me gêne dans cette énumération, c'est que pour être critiquée, il faut passer toutes les assertions au crible de l'analyse, et c'est un peu épuisant... Mais globalement, nombreuses sont les thématiques traitées (pollution, chômage, etc.) qui sont justement prises en compte par les politiques : il existe une histoire du capitalisme (intérêt du capital accru, mépris de la misère, utilisation de produits toxiques), et il existe une histoire des politiques sociales (baisse des heures de travail, minima sociaux, accords de kioto...). L'histoire étant sans fin, s'entend... Mais je ne dis pas par là que c'est un monde farpait, ni que les choix qui nous sont proposés aujourd'hui me fassent particulièrement bander.

kalinka poncife - 29.10.06 à 12:37 - # - Répondre -

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