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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Nu omikron lambda omikron gamma omikron sigma

L'humanoïde derrière no.λόγος dit tellement de choses pertinentes, lui aussi, que ça en devient fascinant. Je ne peux rien lui reprocher, à part le « n » dans son titre à la place du « ν » grec, « nu » qui en eût eu (de la gueule), et le corps extrêmement agressif de sa typo. Mais enfin, je prends tellement de plaisir à découvrir cette colère-là...

Nikita Calvus-Mons le 14/11/06 à 18 h 28 dans Littéraire-traître
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Commentaires

No satisfaction

hmm, ce serait pas quand même un vrai NO angliche, devant le grec logos ?
genre, en contrepoint du boboïque "No Logo" ?
mes deux exégèses...
(mais faudra prendre le temps de lire un peu, c'est vrai)

Lee Beria Jr - 14.11.06 à 19:40 - # - Répondre -

Re: No satisfaction

Eh si, c'est exactement ça, justement... Je savais que ça te ferait bondir !

60millions - 14.11.06 à 20:31 - # - Répondre -

Re: Re: No satisfaction

ça veut dire quoi "General.Spinoza" ???
Depuis quand Baruch est gradable et militaire ? Ou commun  alors ? Globalisant ?
Relisez L'Ethique et arrêtez votre pop philo.

difolken - 15.11.06 à 10:21 - # - Répondre -

Re: Re: Re: No satisfaction

Eh ben on ne m'y reprendra plus à faire la pub de quelques textes un peu plus vivifiants que la moyenne, merde alors, vous me tombâtes sur le rable tous les deux comme la vérole sur le bas clergé et ce pour deux détails indépendants de ma volonté, flûte alors.

Bon, de ces textes je n'en ai lu que trois, ensuite je suis allé faire caca, mais je vais aller voir le reste aujourd'hui pour voir si je ne m'étais pas, en fait, trompé, et si vous n'aviez pas raison tous les deux avec vos petits détails — Difolken, je te concède que quelque part ce blog peut sentir, un peu, de loin, les conneries genre Syndicat du hype (c'est surtout dans les commentaires qu'on sent ce genre de nazeries), mais les textes que j'y ai lus, notamment celui sur le mode de vie de l'artiste subventionné (pour faire court), n'avaient rien à voir avec une quelconque posture et étaient assez, oui, vivifiants !

Comme jeu de mots, on peut imaginer pire, non ? Appeler un bar le Politburo, par exemple... Ou, je ne sais pas, moi... Caporal Finkielkraut ? Non ?

(Non, je n'ai pas lu L'Éthique. Pas sur la tête !)

60millions - 15.11.06 à 10:31 - # - Répondre -

J'ai lu l'article en question. Je partage un trait avec son auteur : une forme, non de révolte (ne gaspillons la beauté des grands mots) mais au moins de colère. Mais de colère contre qui, contre quoi en fait ? Contre un système, voilà, ni plus, ni moins. Un peu comme quand nous étions adolescents. Nulle condescendance dans ce propos, juste une interrogation. Il y a quelque chose d'assez impulsif, authentique, sincère, mais assez vain, finalement, dans cette (belle) objurgation.

Bien qu'auteur moi-même, et auteur publié, je me sens relativement peu visé par cette diatribe. J'écris, j'envoie mes manuscrits par la Poste, je ne me bats par pour des à-valoir mirifiques, je ne réclame aucune aide (résidence d'écrivains, ateliers, communications...) pour faire ce que j'ai à faire, et, en même temps, je me plains malgré tout de la chape de relative commisération qui recouvre les écrivains. On regarde les auteurs avec une sorte de sourire ébahi, content, indulgent. On les aime, ça oui, ils représentent tout un pan de notre mythe, mais ils sont surtout bien utiles pour cautionner des "politiques culturelles". Sur cet aspect-là (qui vaut pour les autres formes artistiques, comme l'auteur a raison de la souligner), je suis d'accord. Et pour le dire d'un mot (parce qu'il faut tout de même que je le dise) je ne suis pas loin de partager l'intuition (et la colère) de son auteur.

Cela étant, quelque chose persiste à me gêner. Je crois en fait que je rêve parfois d'une colère qui ne soit jamais teintée de haine (sociale ou pas). Or, ici, la haine transpire à chaque mot. Oui, bien sûr, nos classes moyennes (mais n'en sommes-nous pas ?) sont un peu ridicules. Oui, bien sûr, les grands événements recouverts d'une fine pellicule de fric et de marketing sont agaçants. Oui, bien sûr, le peuple même est agaçant - et les "artistes" ô combien ! Mais je ne peux me résoudre à ridiculiser tout ce petit monde, qui n'est au fond qu'un monde d'humains, avec ses pauvres petites marottes et ses misérables hypocrisies, mais aussi avec cette forme de grandeur qui consiste à vivre et à se débattre dans un monde aussi tétanisant, brutal et cynique. Je suis le premier à me moquer des bobos qui partent en 4/4 sur les routes la France pour visiter en famille et en trotinette. Mais que voulez-vous ? N'attendons pas de 65 millions de Français, de 400 millions d'Européens et 6 milliards d'humains qu'ils se comportent tous comme des êtres soumis et nourris à l'Idée, au Beau et à l'Elégance. Non, nous sommes, tous, pris dans un jeu social ; et, à ce jeu, nous n'avons pas tous les mêmes armes.

Je suis un peu imprécis, je m'en excuse ; c'est juste une réaction immédiate à ce que j'ai lu.

Occasion pour moi de féliciter "60 millions de social-traîtres", blog qui décidément déniche des perles avec intelligence - et mieux encore : avec enthousiasme.

MV

Marc Villemain - 15.11.06 à 11:24 - # - Répondre -

Bon, évidemment je viens voir ce qui se dit dans mon dos, donc je vais en profiter pour faire quelques précisions. Oui, c'est no.λόγος pour me moquer du No Logo, je pensais que la tagline était relativement explicite sur ce point ; Général Spinoza, c'est né d'une confusion commise (pas par moi, hein) dans une copie de philo entre Spinoza et le général Spinola ; la grosse typo c'est un fashion statement avec pour objectif (a) de dire merde au Arial en gris et en 8pt et (b) de montrer que le texte est un élément graphique, aussi ; et diantre, une faute dans ma bannière ? Je croyais que c'était juste la typo qui était bizarre. Bon, ça passera au le prochain lifting.

Marc, je suis ravi que tu sois un peu d'accord avec le post en question. Que je sue parfois la haine, c'est un fait ; que je ridiculise ceux dont je parle, c'est autre chose - on pourrait dire qu'ils n'ont guère besoin de moi pour être ridicules, et on pourrait même ajouter que ce ne sont pas mes vociférations qui vont changer quoi que ce soit à la situation ni à leur vision du monde.

Et enfin, Nikita, selon la formule consacrée je te lève mon chapeau. Si mes textes précédents ne t'ont pas fait mourir de honte d'avoir mis un lien vers chez moi, sois le bienvenu.

Général Spinoza - 15.11.06 à 11:53 - # - Répondre -

Re:

Ma foi, Spin' (tu permets que je t'appelle Spin' ?), j'assume tout à fait ; aucune honte, au contraire !

Marc V. (merci au passage du compliment, qui me met une pression de tous les diables, quand même) a raison : y a d'la haine, et je comprends son rêve à lui de colère sans haine ; je crois poursuivre la même chose (et comment !), mais tomber trop souvent dans le même travers. Question d'environnement immédiat, je crois.

J'avais bien compris la volonté (ô combien louable) de souligner la dimension graphique du texte : ne te méprends pas, je critiquais pour critiquer, et rien ne m'a empêché de réduire le corps pour lire correctement. Mais il faut bien dire un peu de mal, sinon on n'a pas l'air sérieux. Et j'ai les yeux fragiles.

60millions - 15.11.06 à 13:00 - # - Répondre -

moi je le trouve

...merveilleux ce texte. il suinte un peu de haine gratuite parfois et il chasse le bobo comme on le fait un peu trop ces temps ci. pour faire court je sens une tendance à penser que l'homme de classe moyenne/aisée de gauche est plus coupable des maux de ce monde que staline ou mao pour l'ancien, ce qui commence à m'escagacer (depuis mon loft du 11e). Mais sinon, à part la dénonciation d'une catégorie socioculturelle (alors que je crois que tout le monde est responsable de ce déplorable art subventionné) je trouve que ca met les points sur les i. J'ai tenté un concours FEMIS pour une formation continue de scénariste. la seule chose qu'on a trouvé à me dire c'est "tu as pu te faire financer" ? Je suis un peu las de cette attitude d'attente de ce qui n'est jamais, et gen spin (tu permets que...) a raison,qu'un financement des loisirs par l'état au nom du but supérieur de la "création artistique".   je trouve donc ce texte vivifiant à souhait ! J'ai peut être aussi saisi un peu mieux cette horreur radiophonique qui nous escagasse les pavillons depuis quelques années : la nouvelle chanson française. delerm and co seraient ils les enfants des quotas ? putain je n'y avais jamais pensé ! la politique culturelle à l'art qu'elle mérite !  tout se tient !

 

Ano'nym Khapadnom - 16.11.06 à 15:51 - # - Répondre -

C'est vous qui le dites

Pour ma part, je n'ai pas lu le mot "bobo" dans ce texte - qui n'en est que meilleur.
Et puis - bon sang! - la colère sans haine, c'est comme les fromages sans matières grasses: ça paraît plus sain, mais c'est beaucoup moins bon.

fiatego - 20.11.06 à 16:55 - # - Répondre -

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