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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Private, but not a joke

La sociologie est peut-être un sport de combat, mais ce n'est pas une raison, camarade sociologue, pour traiter tout le monde de facho à tout bout de champ. Outre que ça ne démontre qu'une incapacité flagrante à comprendre le monde qui t'entoure — c'est-à-dire, en particulier, les opinions différentes des tiennes, sur n'importe quel sujet —, ça a aussi le don de prodigieusement agacer ceux, j'en suis, qui souhaitent rester tes amis, espérant, camarade, que certaines dérives de langage ne sont que le fruit d'une période un peu troublée pour toi.

Camarade, que t'arrive-t-il ? Le vieux monde te fait-il tant peur que tu en perdes toute finesse de jugement, toute capacité à l'humour ? La police de la pensée veille, et je n'aime pas te voir te balader sur la ligne rouge qui pourrait rapidement te transformer en inquisiteur.

Comprends-moi bien : comme il y a quelque temps, quand certaine pimbêche de ton entourage me qualifia de fasciste parce que j'avais osé répondre par l'affirmative à sa question « Penses-tu que la pénétration contienne une part de domination ? », comme il y a deux ou trois ans, donc, ce n'est pas tant l'insulte (déplacée) qui me choque que le fait de l'entendre proférer par quelqu'un que j'estime intelligent, et pour une raison complètement saugrenue (rappellerai-je qu'il s'agissait, en état d'ébriété avancée, de constater en blaguant la décrépitude des mœurs à partir d'un simple vélo pour enfant ?). S'il faut fredonner l'Internationale après chaque parole un brin ambiguë à tes oreilles, s'il faut arborer un certificat de gauchisme pour mériter ta compagnie, tu risques de te retrouver vite seul, j'en ai peur. Je connais les paroles, mais je ne les chante pas sous la contrainte, fût-elle de gauche ; de plus, j'ai besoin de rire de tout pour supporter le cirque environnant. Je suis très loin d'être le seul.

Si on ne peut plus rire sans être enseveli sous une tonne d'esprit sain (qui « pue la connerie », comme le savait Ludvik Jahn), alors on ne rira plus !

Ce texte, comme tous les textes du genre, est affreusement mal écrit, et je n'ai pas tellement envie d'y perdre une minute de plus. Espérons juste qu'il fera écho, quelque part.

Signé : Un patriote chauvin, nationaliste et fasciste, la bière à la main, et le poing droit levé bien haut.

Nikita Calvus-Mons le 10/06/06 à 18 h 16 dans Social-traître
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Commentaires

Une nouvelle catégorie : le sociologue

Tu le sais bien, l'oeil de Moscou veille chacune de tes diatribes, fusse-t'elle de mauvais alois. Que tu te sentisse vexé ne peut qu'être de bonne augure, et pourtant, et pourtant... Les vautours qui t'invectivèrent alors, et qui te laissèrent mi-figue mi-raisin, n'étaient pas de cette race des sociologues qui attirent tant ton opprobre, et pourtant bien de ceux dont nous sommes tout deux, petits bourgeois contents d'eux-mêmes, sirotant les vins et les mets délicats et même, à des heures indues, les arômes exotiques.
Pour ma part, d'où l'amalgame synchrone sûrement, je discutais en petit comité à bâton rompu des méfaits de la France sur le reste du monde, et, amusé d'entendre les critiques d'un tiers-mondiste sur les capacités mortifères de notre chère nation, répondis-je à un revenchard clamant son appartenance au parti des latino-américains : "tu es néo-patriote". Tout ça pour de rire, comme de bien entendu.
Plus tard, dans la nuit qui peinait à finir, j'osais rappeler l'épisode que je pensais plus léger : chaumont facho, donc, et tout le monde au dodo.
Laisse à la sociologie ce qui lui convient, car voici une catégorie politique, qui plus est à l'abri de toute thèse, si ce n'est celle que l'on peut soutenir entre deux "patriotes" à la komandantur.
Attention, ami écrivain, à ne pas alimenter ta verve truculente et parfois acide de divagations inamicales : les moulins à vent ne sont pas des copains fidèles. Le sociologue n'est ni plus ni moins sociologisant que le tout venant, lorsque, accoudé au zinc, il brasse l'atmosphère éthylisé de propos à la va-comm'j'te-pousse (catégorie sociologique ??).

Je suis disposé à rediscuter de cette histoire de pénétration, de domination, et tout le toutim. Et, surtout, de bien d'autres choses.

kalinka poncife - 12.06.06 à 21:55 - # - Répondre -

Re: Une nouvelle catégorie : le sociologue

Ok, reparlons-en (pitié, pas de la domination dans la pénétration !). Mais je persiste à penser que certains mots ne sont pas du tout aussi légers qu'on veut le faire croire, une fois l'outrage perpétré !

Cela dit, je ne t'en veux pas du tout. Faut savoir mettre les points sur certains i de temps en temps, c'est une marque de respect et d'amitié, je pense.

Dormons tranquilles, donc.

60millions - 12.06.06 à 23:55 - # - Répondre -

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