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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Punks à chiens, saucisses et pas de télé

À Corbetta la chaleur entrait dans la catégorie australienne, pas seulement parce que je venais de faire la rencontre d'une citoyenne de l'État du bout de la terre bâti sur de douteuses bases britanniques qui extermina ses natives et continue à maintenir sur eux la pression suffisante à ne pas franchir le seuil moral et légal de l'apartheid, mais également pour de simples raisons climatiques, car Corbetta se situe certes au nord de quelque chose, mais cette chose se trouve être, pour le plus grand bonheur des marchands de gelati, le point géographique de coordonnées 45° 28' nord et 9° 10' est, c'est-à-dire la ville de Milan.

L'après-midi, la sueur avait coulé à flots. Comme d'habitude, les Italiens ne parlaient pas anglais, admettons cependant qu'en deux semaines il leur eût fallu effectuer de stupéfiants progrès pour nous surprendre, et le simple effort fourni pour se faire comprendre des techniciens se changeait en asséchant calvaire. Il fallut attendre dix-huit heures pour retrouver un climat supportable. Les moustiques, virulents, prirent alors le relais du soleil. Le produit puait, bien plus que la citronnelle. Il s'agissait d'un truc extrêmement fort du genre détergent ; d'ailleurs l'effet de l'eau sur celui-ci, quand on se lavait enfin les mains après s'en être copieusement oint et avant d'empoigner la salvatrice saucisse grillée, était celui que procure le white spirit : ça graisse, c'est répugnant. Il fut prouvé pendant la nuit que pas un de ces enculés de moustiques lombards ne se vit arrêter par cette saloperie et j'en ai encore le rouge au cul.

La brunette qui apportait les frites était mortelle.

Fin de la première partie.

Nikita Calvus-Mons le 26/06/06 à 22 h 56 dans Musical-traître
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