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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Sticking with The Ex

Il n'est jamais trop tard. The Ex, je connaissais le nom bien sûr, j'avais entendu furtivement quelques (bons) morceaux, dans l'appartement d'une Nantaise qui pensait que c'était un nouveau groupe. J'étais juste capable de lui expliquer qu'elle écoutait là des vieux de la vieille. C'est tout. Et voilà, je les ai vus hier, aux Instants chavirés. Jamais vu un groupe émaner autant de sympathie. C'est peut-être parce que le guitariste, en transe tendue et rigolarde (ecstasy ?) pendant tout le concert, me rappelait deux potes attachants, dont l'un est Norscq et l'autre un adolescent de quarante ans, grillé par la came, vivant chez ses parents à Grigny avec des serpents ? Ou parce que la batteuse, au look d'improbable mère de famille, réagissant au martèlement de ses toms comme l'amortisseur d'un semi-remorque sur une route des Andes, faisait revivre le fantôme de Moe Tucker jusqu'au micro (outre à PJ Harvey — sacrée référence vocale pour une batteuse, si l'on y songe ! — j'ai en effet pensé à chaque fois qu'elle chantait à la fausse candeur enfantine qui anime le I'm Sticking With You du Velvet) ? En tout cas, la musique, oui, était excellente, et tant de jouissance scénique, tout au long de la soirée, fit bien plaisir. C'est un truc de déjà vieux connard que je vais écrire : tout amateur de Green Day ou Blink 182 ou autre bande de tocards énervés sur commande gagnerait à voir sur scène ce soir ce qu'est vraiment un chanteur de punk possédé.

Car ça joue encore ce soir, au même endroit (7, rue Richard-Lenoir, à Montreuil). Le commissaire politique conseille violemment. Il ne faut pas se laisser dérouter par les premières parties, amuse-gueules oscillant entre franche rigolade potache et expérimentation poétique, sans jamais oublier le noise de rigueur : si vous n'aimez pas, vous picolerez tranquillement et puis voilà.


NB : Tout ceci n'empêche pas de déplorer la mort de Carlos « Big Bisou » Dolto. Nul éloge funèbre de cette grosse tête n'atteindra la force du souvenir de mon père chantant pour nous faire rigoler, mon frère et moi : « Big Bisou, tougoudou, tougoudou ! » Et le gros Carlos a écrit Tirelipimpon sur le chihuahua. En tout cas il l'a chanté, et Patrick Sébastien ne s'en est jamais remis. Repose en paix, camarade poète ! Ce soir, double dose d'Oasis pour tout le monde en ton honneur !

Nikita Calvus-Mons le 18/01/08 à 17 h 50 dans Musical-traître
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Commentaires

Ce qui est extraordinaire avec ces gens-là, c'est qu'on finit toujours par se dire "Euh ? Ils sont encore vivants ?". Je les ai découverts il y a 10-15 ans, et ils paraissaient déjà vieux à l'époque (dans le sens où ils n'avaient de toute évidence pas 19 ans).
A se demander d'ailleurs de quoi ils ont vécu depuis, parce que ça n'a jamais été très mainstream (et c'est une litote).

memapa - 19.01.08 à 14:21 - # - Répondre -

Re:

Des adeptes de la décroissance soutenable, sans doute.

60millions - 19.01.08 à 18:19 - # - Répondre -

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