60 millions de social-traîtres
« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)
Where will it end?
Paris me pèse, nous pèse. En ce qui me concerne, pas la ville en elle-même, dont nous avons dit tant de mal pendant notre séjour en Espagne, alors que nous l'aimons, mais ce qui continue de m'y attendre comme contraintes, inlassables.
Quand je doute, que j'ai peur, que le précipice devant moi m'appelle pour me happer, Paris et la vie que j'y ai (que j'y laisserai un jour) m'insupporte, me réduit misérable, aspirant la vague substance de mon cerveau névrosé.
Vivrons-nous ailleurs, et heureux ? J'aime à le croire.
Un samedi soir à Alicante, sur la terrasse d'amis, nous mangeons du saumon à la japonaise, nous buvons du vino tinto. Tout se passe bien, nous rions à neurones déployés de ce monde dégueulasse (Sarkozy, plus ou moins vulgairement effrayant que Berlusconi ou Aznar ?) lorsqu'elle me tend son téléphone, que souille le message immonde de ce que j'appellerais volontiers un sous-homme si j'étais un poquito certain de ma supériorité ontologique.
Immonde, ordurier ; elle semble ne pas ciller, prendre la chose avec le détachement et la classe qui lui sont consubstantielles. Névrotiquement, j'ai vu tout de suite la grosse faute de français dans l'odieux message : je m'en veux presque, tant c'est le fond qui est à vomir et tant la forme, dans ces cas-là, n'a aucune importance...
Je suis responsable de ses pleurs, elle l'est des miens. Nous pleurons parfois, des larmes salées comme l'addition de nos années de chaos. Je rêve régulièrement d'elle ; je l'admire et je suis dépendant de sa patience, infinie.
Nikita Calvus-Mons le 13/05/09 à 05 h 35 dans Littéraire-traître
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