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« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

Une explication que j'ai trouvé intéressante

On en parlait hier au restaurant, de ce bout de phrase de Lee Beria Jr (dans un commentaire récent, ici). Ça disait « (...) dans une confidence que j'avais trouvé touchante », Lee penchait pour trouvé, en hésitant, moi aussi, et Kalinka Poncife penchait pour trouvée. Moi, je disais que la règle était plus compliquée qu'il n'y paraît, mais le doute était semé.

La preuve que la règle est moins simple qu'on ne l'apprend au CM1 est sur cette page, et selon elle nous avons tous les trois plus ou moins raison. Extrait qui nous intéresse :

Avec un attribut de l'objet

En cas de présence d'un attribut du complément d'objet, la règle est fluctuante, les grammairiens embarrassés et les « bons auteurs » (ceux dont l'observation est censée fonder « le bon usage ») très divers.

Dans la phrase « On a jeté les ordinateurs qu'on a estimés obsolètes », « qu' » est le complément d'objet direct du verbe estimer et « obsolètes » est l'attribut de l'objet « qu' » (mis pour « les ordinateurs »).

On a beaucoup disserté sur cet accord... au XVIIe siècle, en prônant l'invariabilité. La règle théorique posée par les grammairiens est celle de l'accord avec le participe passé antéposé, même s'il a un attribut placé après le verbe. Le seul cas où l'accord ne devrait pas être effectué serait celui dans lequel l'ensemble COD + attribut correspond à une proposition. « On les a cru défectueux » équivaudrait à « on a cru qu'ils [= « les »] étaient défectueux ». Mais quelque torturée que soit l'analyse des « bons auteurs » pour la faire entrer dans la règle, force est de constater que les pratiques des écrivains sont diverses — ce que font Grevisse et Goose dans la Nouvelle Grammaire française (3 éd., 1995, Duculot & DeBoeck éd., p. 307).

Pour Hanse (Nouveau Dictionnaires des Difficultés du Français moderne, De Boeck & Duculot éd., IIIe édition), « l'usage des bons écrivains paraît plutôt favorable à l'accord, mais autorise certainement l'invariabilité dans tous les cas, simplification souhaitable. » Girodet, pourtant censeur sévère, admet qu'on fasse ou qu'on ne fasse pas l'accord lorsqu'il y a un attribut.

Encore faut-il noter que lorsque l'attribut n'est pas de construction directe (« on les a laissés pour morts. »), on en revient à la règle générale (le COD — et seulement lui — est-il placé ou non avant le verbe ?).

Vie formidable que notre vie, celle des gens qui se posent de telles questions. Sinon, Zidane a mal joué, ce soir, Dhorasoo aussi (sifflé par le pire public de beaufs qui soit, celui du Stade de France) et la finale, je la sens pas ceci pour revenir à de plus saines préoccupations.

Nikita Calvus-Mons le 27/05/06 à 23 h 45 dans Littéraire-traître
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Commentaires

un enculage de mouche à haute valeur conjuguée

Décidément, nous aurons beau ergoté comme les orthodoxes que nous sommes, notre langue si écrite ne vaut pas plus qu'une quelconque soupe vernaculaire : à vous gâcher le plaisir de l'onanisme grammatical...

kalinka poncife - 29.05.06 à 12:15 - # - Répondre -

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