Page principale - Session - Contact

60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

vendredi 04 janvier 2008

Y-I-Y

Bien sûr le moment est idéalement choisi pour évoquer la première fois où sur un écran d'ordinateur furent affichées des polices dites proportionnelles, qui faisaient ressembler ledit écran à une à peu près vraie page de livre, ou plutôt en l'occurrence au rapport d'activité d'une branche obscure de la Marine nationale dans laquelle j'effectuais mon service militaire, rapport pré-imprimé sur l'écran, les Américains appelaient ça, dans leur frénésie d'acronymes, le WYSIWYG, qui n'est pas une marque de perruques fantaisie (imaginons la réclame : « WYSIWYG : mâtin, quel toupet ! ») mais signifie what you see is what you get. L'ordinateur était un Macintosh Classic, déjà démodé en cette année 1992, qu'on avait offert au secrétaire méritant que j'étais — j'avais une frappe dactylographique plutôt lente, ma formation empirique ne m'avantageant pas par rapport à celle, professionnelle, de la sympathique secrétaire antillaise qui passait ses journées à gagner des cadeaux sur un serveur Minitel pour tire-au-flanc appelé quelque chose comme GROKADO, j'ai toujours trouvé les tire-au-flanc sympathiques, celle-ci tapait très vite, au moins trois fois plus que moi, mais faisait des fautes de frappe dans un rapport au moins équivalent et son temps de relecture en pâtissait, devenait beaucoup plus long que le mien, sans compter qu'elle laissait passer un tas de fautes d'orthographe — méritant donc j'étais et pour me récompenser on m' « offrit » un jour ce Macintosh qui, en comparaison de l'espèce de Citroën Visa cabossée (un PC-XT sous MS-DOS avec moniteur CGA, autant dire un petit quatre cylindres diesel de merde) sur laquelle (lequel) je faisais tourner ce logiciel de traitement de texte totalement oublié (qui s'appelait Smart, je crois), faisait figure de ronflant coupé Pininfarina, genre 504 V6, d'occasion néanmoins. Ne démarrait pas toujours au quart de tour — mais gardait une classe certaine en toutes circonstances. Pour autant, il est un peu téméraire d'affirmer qu'un ordinateur, autant qu'une voiture racée, peut servir d' « aspirateur à gonzesses ». Par conséquent je n'en ai pas touché une de toute cette année passée à taper (entre autres) les courriers du Commissariat aux transports maritimes (CTM) où, déjà, je me battais contre la propension de mes contemporains à coller des majuscules partout. Et il y a quelque chose de jouissif à faire redescendre sur terre un Capitaine de Vaisseau, je vous le dis.

Nikita Calvus-Mons à 16 h 21 dans Mécanique-traître - Lien permanent - 0 commentaires

mercredi 12 décembre 2007

Folcothon

Chers amis, il est temps de proposer à Philippe Di Folco un nouvel hébergeur. Un Folcothon s'impose. Et je me propose, devant témoins. Il est impossible de déposer un commentaire sur son putain de site (le nombre de backslashes ajoutés avant n'importe quelle apostrophe — TROIS — témoigne d'ailleurs de l'incompétence du type qui a configuré ça). Je ne sais pas si l'on peut dire, comme ça, tout de go, avec l'arrogance qui caractérise le jeune homme ambitieux (oui, jeune, et je t'emmerde, petit puceau, toi qui te gargarises d'artisanat réactionnaire type Corneille-le-chanteur en rêvant à une carrière fructueuse dans la communication — je t'emmerde, car tu es vieux depuis que tu es né), que « Over-Blog est un con », mais enfin, ça nous chatouille quand même un chouïa le lobe frontal. Mon Philippounet, il est temps de changer. Et ce n'est pas juste pour pouvoir poster des commentaires (excuse-moi, jeune crétin : je voulais dire « pour lâcher mes coms », bien sûr), non, c'est bien plus global que ça. Tiens, déjà, ce bandeau de pub... Non, décidément, ton site ne convient plus à l'homme que tu es.

Nikita Calvus-Mons à 19 h 14 dans Mécanique-traître - Lien permanent - 1 commentaire

La mise en page a ses nerds

Je suis aussi en train de modifier pas à pas la feuille de style régissant ces pages. J'ajoute notamment des lettrines, des retraits de première ligne, des trucs comme ça. Mais la plupart des articles antérieurs à celui-ci ne seront pas corrigés — pour la simple et bonne raison que c'est trop de boulot pour rien. Du coup, ils auront une sale tronche (plus bas, l'article sur la trad de Glamorama, avec ses mises en forme spéciales « citation » dorénavant bousillées par le retrait, est un bon exemple de ce qu'il faudrait corriger, mais que vous pouvez toujours vous brosser). Merci de votre attention.

Nikita Calvus-Mons à 00 h 06 dans Mécanique-traître - Lien permanent - 0 commentaires

mardi 27 novembre 2007

La plomberie c'est un truc de pédés

Comme le savaient Jill Alameda et probablement Nietzsche, la lutte contre la plomberie est une rare occasion de satisfaction proposée à l'homme moderne, pur esprit citadin, inapte au maniement de la pince monseigneur et que les logiques de la mécanique des fluides et de leurs robinets laissent pour le moins stupide d'impuissance, et angoissé extrêmement. Un chauffe-eau fuyait ainsi rue Mazarine, le mien, que j'ai maté. Ce fut en fait déconcertant de facilité, je n'ai jamais douté ; il suffisait de bidouiller le groupe de sécurité, en amont du branchement d'eau froide — bordel mais c'est tellement enfantin que j'en reprendrais bien un peu, de la fuite et de l'angoisse. Un coup de pince (achetée 12,50 euros chez le droguiste de la rue de Buci : une paille) sur le robinet d'arrivée. Tournera-t-il, après qu'un abruti a peint sur le pas de vis ? Difficilement, mais j'y mets tout mon cœur. Il tourne. Il est, alléluia, fermé. Mais cela fuit encore ? Hop, une intuition géniale — ouvrons ce foutu robinet de vidange, histoire que l'eau d'alimentation qui restait encore dans le tuyau puisse s'écouler ; elle s'écoule, je l'entends, puis plus rien, un court bruit de dépression, de brutal assèchement, comme celui que font parfois deux sexes qui se séparent — l'orgasme plombier est consommé, refermons aussitôt le robinet de vidange. La fuite est tarie. Dit-on cela d'une fuite comme d'une source ? Je le dis aujourd'hui, car j'ai tous les droits. J'ai surmonté la tuyauterie, dominé la technique. Je suis un homme. « Il y aura de violents plaisirs dans cette vie », disait le poète. Il n'avait pas tort. Frisson rétrospectif : qu'aurais-je fait sans Internet, disons en 1992 ? Je n'aurais rien compris à tous ces robinets, c'est sûr.

 

 

NB : Pour une raison inconnue, et qui ne cesse de m'étonner, depuis quelques jours Firefox décide à peu près trois fois sur quatre de ne pas afficher les images, alors que le code HTML est évidemment d'une perfection totale. Ce bug est-il connu ? (Il s'agit la plupart du temps de la première image contenue dans le code, et encore, ce n'est pas sûr. Recharger la page est parfois suffisant, parfois non.) La technique est bel et bien une grosse salope. Vive Opera et Internet Explorer, tiens.

Nikita Calvus-Mons à 16 h 57 dans Mécanique-traître - Lien permanent - 5 commentaires

jeudi 12 octobre 2006

De la course du piston dans le cylindre

Ne tournons pas autour du pot. Ne tapons point autour du buisson, comme disent nos voisins d'across the Channel. Leur expression sexual intercourse est l'une des moins poétiques possibles pour désigner l'acte de pénétration vaginale.

Ce qui en fait pour moi l'une des plus poétiques. Je ne sais plus où dans l'œuvre des Monty Python (à plusieurs endroits, sans doute) John Cleese ou tout autre hilarant de la bande, Terry Jones déguisé en middle class wife, par exemple, prononce dans une phrase quotidienne, les lèvres pincées, les mots choquants : sexual intercourse, soit les rapports sexuels, tout simplement. Or ce course absent du français évoque plus nettement que dans la langue d'Obispo celle du piston dans le cylindre, illustration magnifique de la transformation du mouvement rectiligne en mouvement rotatif qui permet au moteur à explosion de ravir le fan de tuning puisqu'une fois remétamorphosé en mouvement rectiligne par le contact des roues sur le sol, il arrache sa Peugeot 106 kittée zonzon du bitume de son parking de supermarché préféré.

Piston, cylindre. Le piston est caractérisé par deux cotes d'importance significative : l'alésage et la course. La course est, bien sûr, la distance parcourue par ledit piston dans le cylindre pendant un cycle. L'alésage est, grosso modo et toutes choses égales par ailleurs, le diamètre du piston, c'est-à-dire le diamètre intérieur du cylindre (en fait c'est le diamètre ouvert par l'opération d'alésage, mais on ne va pas chipoter, on n'est pas chez Michel Chevalet). Ici, le lubrifiant n'est pas produit de façon endogène : l'huile moteur, en effet, est prélevée à chaque trempette de la bielle (le pied du piston) dans le carter, qu'elle baigne.

Le volume que remplit le piston par sa course à l'intérieur du cylindre est calculé par une bête formule mathématique : le volume d'un cylindre, bien sûr, de hauteur c (la course) et de diamètre a (l'alésage). Ici intervient ce bon vieux π : on obtient en effet un volume de (πa2c)/4 qui, multiplié par le nombre de cylindres, nous renseigne sur la cylindrée d'un moteur de 106, de mobylette ou de Chevrolet Corvette, voyez ce côté démocratique des maths, qui ne font pas d'exception. Généralement, chez le tuneur de base, la cylindrée n'atteint guère plus de 1200 centimètres cube, alors que la décoration de sa tondeuse laisse présager à des observateurs non avertis — par la taille ridicule des pneumatiques, par exemple — un six-cylindres de trois litres (3000 centimètres cube). Eh non. C'est un enfant qui n'a pas grandi, chez lequel le mot « sobriété » n'évoque rien, et qui n'a pas découvert les joies du cunnilingus. Alors il se venge sur son pot d'échappement, tournant autour comme un jack russel en rut autour d'une poubelle municipale où déposer, peut-être, quelques gouttes de son précieux liquide urinaire dans le but de marquer son territoire.

Pourquoi tout ceci ? Simples restes d'une culture de surface. Quand j'étais petit, j'adorais les voitures et surtout m'amuser à calculer leurs cylindrées avec mes outils mathématiques rudimentaires. Bref, j'étais un bon gros nerd, à ma manière. J'imaginais des gammes entières de véhicules portant mon nom, comme Peugeot, Renault (ou Ferrari, mais mon côté petit bourgeois me vouait plus à l'adoration secrète des gammes dites familiales, car elles étaient accessibles). Comme tous les enfants, j'étais assez con. Mais sympathique. Je crois. Et puis grâce à ce knowledge inutile je ne suis pas complètement largué dans une discussion avec un type obsédé par la mécanique. Bien sûr, je n'en ai qu'une connaissance théorique et imparfaite, mais enfin, c'est comme avec la peinture ou Shakespeare. Les dîners, bordel. Les dîners, dans lesquels surtout ne pas passer pour une buse ! Alors, oui, je sais ce qu'est un V6. Quand on me dit qu'un moteur a serré, je pige. (Que c'est foutu.) Un carburateur double corps, ça commence déjà à me perdre un brin, mais je vois l'idée, le concept. Je connais même des marques : Weber. C'est comme des titres d'albums à peine écoutés une fois : Remain in Light. Beggar's Banquet. The Head on the Door. Revolver.

D'ailleurs les moteurs communs, comme les hits de Cure, tournent selon des cycles de quatre temps.

Nikita Calvus-Mons à 15 h 07 dans Mécanique-traître - Lien permanent - 0 commentaires