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60 millions de social-traîtres II

« Chaque homme sait, au fond de lui, qu'il n'est qu'un tas de merde sans intérêt. » (Valerie Solanas)

lundi 18 février 2013

California über alles

Tu te retrouves dans un lieu de création : plein d'artistes partout, dans un ancien couvent, c'est-à-dire qu'à côté de ta chambre, qui est une ancienne cellule de bonne sœur, résident d'autres artistes dans d'autres anciennes cellules de bonnes sœurs.

Il y a cette très jolie danseuse de Tallinn, Estonie. Tu ne la courtises pas, mais tu essayes de faire de ton mieux. De toute façon, ta libido, comme souvent — et encore plus depuis ta récente castration thermonucléaire — est assez basse. Non, il s'agit juste ici de séduction, d'une paire d'yeux absolument magnifiques ; pas de sexe. Ça paraît improbable, en tout cas.

Il n'empêche que quand débarque cet Américain, pire, ce Californien, avec tout ce que cela comporte de coolitude, de talent, de détachement — something in the smile — tu te rends compte que tu es un peu jaloux. L'Estonienne a beau jeu de prétexter que «enfin, quelqu'un qui ne parle pas français est arrivé, [elle] ne [va] pas [se] sentir aussi seule», toi, tu arrivais jusqu'ici à communiquer avec elle en anglais, la lingua franca, plutôt convenablement, et tu ne peux pas t'empêcher de maudire en secret cet enculé de Friscain qui, non content d'arborer ce sex-appeal typique des gens de là-bas, a également fait une virée en vélo de Saint-Erme (Aisne) à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) en dormant à la belle étoile. Le mec ultime. Qui porte sa virilité (cette virilité qui obsédait tant ton ex féministe, et qui te faisait défaut) en bandoulière.

Toi qui te prétends grand cycliste, tu l'as un peu mauvaise.

Du coup, tu planifies aussi tôt que possible un Paris-Rennes sur ton Gitane rouge hémophile, histoire de perdre tes kilos en trop et de pouvoir aborder toutes les danseuses de l'univers avec l'aisance qui semble, en ce monde, n'appartenir qu'aux Californiens.

D., écrivain originaire de San Francisco, t'a à la fois séduit — homosexualité latente, quand tu nous tiens — et révolté. Car tu veux réellement, ce soir, te taper toutes les danseuses estoniennes du monde, et plus particulièrement celles qui habitent dans la chambre à côté de la tienne au PA-F.

Don Calvus à 01 h 08 dans Sportif-traître - Lien permanent - 0 commentaires

jeudi 22 octobre 2009

Le football est-il la continuation de la guerre par d'autres moyens ?

Coupe du monde 2042.

« Goldstein centre pour Cohen... qui reprend et frappe ! Mais Himmler intercepte... relance dans l'Axe vers Eichmann, qui écartèle... pardon, qui écarte pour Speer, sur l'extrême-droite... Speer repique au centre, glisse à Goering... mais Finkelstein veillait au grain !

C'est une touche. »

 

Allemagne 0 - 0 Israël

Nikita Calvus-Mons à 11 h 07 dans Sportif-traître - Lien permanent - 0 commentaires

vendredi 20 juin 2008

Demeuré, moi ?

(Ici se tenaient à peu près cinquante lignes expliquant laborieusement mais de façon imparable — vous pensez... — pourquoi il est stupide de considérer sérieusement les sportifs, en particulier les footballeurs, comme des demeurés ; ainsi qu'une démonstration qu'il n'y a rien de nationaliste dans un tournoi international de football. Mais ça me fatigue de relire ce texte, alors je sabre. Il y a des dialogues de sourds auxquels mettre fin sans réfléchir. Je ne laisse que la fin du texte, décousue comme le reste.)

Les intellos aiment bien le tennis, qui est un sport essentiellement bourgeois. Mais ils n'osent pas avouer qu'ils aiment le foot, ce sport essentiellement prolétaire.

Il n'y a pas beaucoup de nègres dans le tennis depuis Arthur Ashe, et en France, à peu près aucun Arabe depuis vingt-cinq ans (Tarik Benhabiles). Ce sport de blancs de la haute est acceptable pour les intellectuels. Pas le football, ce sport trop universel, pas assez élitiste. J'ai joué au tennis en club pendant des années. Au foot, six mois seulement. L'ambiance était trop à la haine chez les parents, sur le bord du terrain (évidemment que les gens, humains, trop humains, sont souvent immondes, mais ça ne dit rien sur le jeu lui-même, qui est précisément une façon de se civiliser, de socialiser). Et je m'intégrais mal, tout simplement. J'étais déjà formaté par mon éducation protégée, à dix ans, pour jouer au tennis, sport policé et individuel, là où le foot est grossièrement collectif. Pourtant, au fond, c'est le football qui m'intéresse le plus, qui est plus beau et plus riche à mon sens — surtout tactiquement, stratégiquement — que le tennis (la plupart des matches de tennis sont à présent laids comme des combats de catch, de simples oppositions physiques, d'ailleurs les joueurs, après un match remporté, ont souvent ce genre de commentaire : « Je tapais de plus en plus fort dans la balle, j'étais bien » ; il ne s'agit pas de taper mieux, mais plus fort).

Le football est un sport populaire, un sport de racaille. Il en dit long sur notre rapport à la « racaille », au fond. Nous les petits bourgeois éduqués mais frileux, avec nos fantasmes de jeu pur, débarrassé de toute « vulgarité ». Voilà un geste de racaille géniale : Maradona marque de la main contre l'Angleterre. On remarquera que toute « nationaliste » que fût cette rencontre de la Coupe du monde 1986, et malgré ce but de tricheur pourtant validé par l'arbitre (seul responsable) et qui ouvrait la voie à l'élimination de l'ennemi anglais, aucune guerre des Malouines ne fut alors relancée, à part dans la presse, comme d'habitude... Ce « nationalisme » aussi est un fantasme bourgeois, une simple peur du peuple, qui pue et pollue. L'écrivain anglais John King en parle bien mieux que moi, notamment dans Football Factory, ou England Away. John King est estampillé « populiste ». Je mâche le boulot des cons qui me traiteraient à mon tour de tous les noms. Il n'empêche que c'est un fameux écrivain, dont le Human Punk contient plus de traces d'humanité nue que l'œuvre complète de tout tocard « progressiste » actuel — vous comprendrez qu'à ce stade donner des noms devient un peu fastidieux.

Bon, basta. J'en ai marre de tout justifier de mes amours simples de gamin. Je me sens schizophrène, dans ce monde normé de merde, avec mon amour simultané et réel pour mes écrivains, mes musiciens, mes footballeurs, mes cinéastes, mes cuisiniers...  Schizophrène et donc malheureux de toutes ces exclusions perpétuelles, de toutes ces tacites condamnations, de ces tiroirs et de ces classes socio-culturelles desquelles personne au fond n'essaye de sortir vraiment. J'aime Richard Brautigan et Michel Platini et je vous emmerde.


Je ne connais pas le site d'où il émane, a priori pas ma tasse de thé, mais cet article en tout cas résume assez bien ce que je pense de l'accusation de nationalisme, qui mérite pour le moins d'être nuancée avant d'assimiler tous les « footeux » à de tristes lepénistes. Il suffit d'aller se promener sur des forums spécialisés ou de discuter sérieusement avec des amateurs éclairés pour se rendre compte que l'amour du jeu l'emporte toujours sur la déception d'une élimination de la « mère patrie », et que chacun n'a d'ailleurs pas qu'une équipe préférée, mais la plupart du temps trois ou quatre favoris, selon des affinités personnelles ou objectives dépassant de loin le chauvinisme bas du front.

Nikita Calvus-Mons à 18 h 47 dans Sportif-traître - Lien permanent - 8 commentaires

samedi 05 avril 2008

Oh hisse, enculé

À la maison, c’est la guerre des fans : Un gros barbu fanatique de Johnny s’est maqué avec une vieille pie zozoteuse fanatique, elle, de Frédéric François. La France au fond des yeux. Sans doute des Ch'tis, encore : ils fournissent le gros des sujets de ces émissions de TF1. Il ne faut pas dire du mal des Ch'tis, comme l’ont ordonné les gens du pouvoir, Dany Boon et Nicolas Sarkozy : et mon cul, c’est du poulet ? La banderole des bourrins du PSG, pour une fois, rivalisait d’audace et d'humour avec les meilleures accroches de feu Hara-Kiri. Du pur Choron.

« Va écouter ton Frédéric François ! » L’insulte fuse, implacable. Le gros neuneu, sosie flou de Robert Hue, ne s’en laisse pas compter par sa bique romantique à la grammaire tremblante : « Aller voir le film à qui, à Johnny Hallyday ? » s’offusque-t-elle avec un relent d’accent nordiste, teinté de la vague pédophilie qui caractérise ces gros cons. Elle rêve qu’on lui fasse « l’amour à l’italienne ». La fascination est forte qu’exercent sur moi ces bas-fonds.

La misère humaine en pleine face. Ces vies délabrées, à peine les vagins furent-ils franchis. Ce salon où trône Smet, le misérable archéobeauf franco-belge, telle une idole asiatique quelconque, ici taillée grandeur nature, dans du carton brillant — autant que son œil est terne. PLV : publicité sur le lieu de (non-)vie.

« Frédéric va me dédicacer mon tableau de bord. J’ai acheté un crayon (sic) spécial, et il va me le dédicacer. » L’envie de vomir  (gerber) devant tant de misère intellectuelle me saisit, à moins que ce ne soient les boulettes de poulet à la sauce piquante. J’ai remarqué que la qualité baissait chez les traiteurs chinois du coin, depuis les événements.

Je me suis retrouvé en terrasse du Flore il y a peu, avec trois camarades de mufflée. La mufflée de l’année, sans doute aucun : pour venir s’échouer au Flore, il faut être très alcoolisé. Le petit-déjeuner au beurre d’Échiré me rappelle mes nuits au Raphaël. Et P. attire mon attention : « Philippe Val est derrière nous. » Je me retourne : l’éditorialiste mou, en costume, petit-déjeune avec deux truffes, en costumes elles aussi. Ça travaille. Je gueule « social-traître », quelque chose à propos de Patrick Font également. Val se retourne, mais ne répond pas, je dois avoir l’air totalement bourré. Nous avons enchaîné dix bars pendant la nuit, avant d'atterrir au Flore où le sinistre éditorialiste, membre honoraire de la coterie des glands superlibéraux, nous attend avec sa mine chafouine ; attend qu’on lui explique un peu de quel alcool de bois on se chauffe. Alors j’insulte plus ou moins. Le mot social-traître m’a toujours semblé avoir été inventé pour ce mec-là. Ensuite, avec P., nous tentons de lancer une insurrection (une grève, au moins) « pour un alcool réel ». Boulevard Saint-Germain, un peu d’agit-prop, pour combattre l’agent infectieux qui transforme ces gens qui nous croisent (parfois en souriant, toujours en nous évitant) en robots inconscients, aconscients, fiers d’aller travailler. Quelques jours plus tard, Tristan-Edern Vaquette, qui ressemble étrangement à Michaël Youn, s’engueule sur le plateau du respectable Taddei avec la kapo de Val, Caroline Fourest. L’imbuvable Caroline Fourest qui s’étrangle qu’on pût (je voulais caser pute mais la grammaire a des limites) trouver drôle la banderole des bourrins du PSG. Vaquette est le seul type sensé du plateau. Je respecte beaucoup Taddei d’inviter ces gens-là, Soral compris, qui quand il ne divague pas sur les vertus du « lepénisme marxiste » (ah, ah !) peut être très drôle quand il se contente de faire la provoc pour laquelle il existe : « Les éditeurs aujourd’hui ne découvrent plus de vrais talents, bien trop occupés qu'ils sont à se faire sucer par des putes albanaises dans des jacuzzis. » On sent bien que Taddei crèverait d’ennui s’il était obligé de n’inviter que des Nina Companeez ou autres tiédasses. Vaquette a été parfait, mais mal habillé. Crête sur la tête, tout ça. Look d'abruti par lequel il invite les cons à le mépriser. Normal, c’est un vrai bouffon. Qui n’a pas bafouillé. Qui a dit les choses les plus intelligentes du plateau sur la liberté d’expression, coincé entre Bruno Gaccio (« Quand une vanne blesse quelqu’un, ce n’est plus drôle ») et Fourest (« Je travaille chez Charlie Hebdo, mon combat est donc la liberté d’expression »). Gosh ! J’aurais explosé. J’aurais sauté sur ces deux cons. Ces deux exemples types de la social-trahison. Fourest, Gaccio, Val. Ou alors je me serais barré avant d’éclater en sanglots, de peur.

La banderole potache devenue crime contre l’humanité… Dans un genre similaire, je trouvais assez drôle la très méprisante « Pendant que les Gones inventaient le cinéma, vos pères crevaient dans les mines » que les blaireaux de supporters lyonnais avaient balancée aux blaireaux de supporters stéphanois. Ces gens-là, les supporters, ont des génies du slogan en leur sein. Les gens de goût apprécient, les mecs. Bien sûr, vous êtes un sacré ramassis de bourrins, et je n’irai pas boire une bière en votre sinistre compagnie, mais vos banderoles me font rire. « On n’est pas racistes, la preuve : on t’encule ! »

À la réflexion, c’est peut-être ce qui a fini par tuer Gilardi… Aujourd’hui, on s’indigne et on condamne. Qu’est-ce qu’on s’emmerde

Nikita Calvus-Mons à 07 h 10 dans Sportif-traître - Lien permanent - 21 commentaires

lundi 15 octobre 2007

Le sport féminin : pour les lesbiennes seulement ?

Les compétitions sportives féminines seront toujours biaisées par le fait que, quel que soit le sport, les hommes sont meilleurs. Les filles peuvent tout déchirer, bien sûr, mais les garçons déchirent tout encore plus. Les garçons sont plus forts et plus rapides, et le simple fait que le « sport féminin » existe est une preuve que les filles ne peuvent pas se mesurer aux garçons. Le sport féminin devient une forme condescendante de prix de consolation pour handicapées congénitales, des Special Olympics1 où le handicap est un vagin plutôt qu’un cerveau trop lent.

L’athlète femelle typique est une dévoreuse de moquette aux épaules osseuses, à tête de chou, aux seins grumeleux, qui déteste les hommes et aime exclusivement la compagnie (et le sexe) des femelles. Elle viole nos tabous les plus chéris, et est souvent aperçue portant des bretelles et fumant le cigare au coin de la rue, offerte au regard des familles normales.

Je n’ai jamais rencontré un homme normal — vous savez, le genre qui reste assis toute la journée à se masturber et à penser aux femmes — qui trouve le sport féminin intéressant, ou trouve les athlètes femelles sexuellement attirantes. Les vrais hommes ne désirent partager leur intimité sexuelle qu’avec des femmes faibles et maladroites, pas avec quelqu’un qui peut les battre au bowling. Les lesbiennes peuvent toujours aimer porter des costumes de flanelle, descendre des bières, plonger leurs frites dans la mayo et regarder des compétitions de sport féminin sur le câble, et je dis « Bravo, vive les lesbiennes ! » Mais je parle au nom de la plupart de mes frères quand je dis que je ne veux pas vous voir faire mumuse avec des boules, sauf si les boules sont les miennes.

Jim Goad (traduction de Women's Sports: For Lesbians Only?)


1Olympiades pour handicapés mentaux, cf. le site Special Olympics France.

Nikita Calvus-Mons à 04 h 03 dans Sportif-traître - Lien permanent - 3 commentaires

dimanche 07 octobre 2007

Trous du cul

Skyblog, univers parallèle au nôtre, où on ne met jamais les pieds, sauf par hasard et alors on rit, par exemple de cet ovni musculeux écrivant entièrement en mIxeD cAsE...

«voiCi 1 autr FoTo.. aDmiRer Les giRlz: uNe beAutE saNs conPaRaBLe. La je SuiS en moDe reLax. voUs pouVeR m'iMagiNer daNs la Rue voUs crOiseR coMMe ca, au NatUrel teLLe un hOmmE dE touS leS jOuRs. jE suiS un fAntAsmE pOur voS reveS. »

(Le mIxeD cAse me rappellera toujours le chef-d'œuvre d'humour qu'est le tRoU dU cULz hiDEoUt. Toujours en ligne, toujours d'actualité. Encore plus même : la démocratisation des moyens de publication s'accroît hélas jour après jour, ainsi que l'idiotie des chatteurs ou la bêtise des passionnés de systèmes d'exploitation... Et Linux n'est toujours pas mort, en plus. La rebelz attitude se porte bien en 2007, soit dix ans après...)

Nikita Calvus-Mons à 19 h 27 dans Sportif-traître - Lien permanent - 3 commentaires

vendredi 07 septembre 2007

Une ogive dans le cul de Jean-Pierre Pernaud

Effluves nauséabonds évoquant avec force l'été 2002 à la télé de maçon : TF1 fait péter le dispositif de la mort pour la Coupe du monde de rugby. Essayant d'amener encore plus vite que prévu ce sport au niveau de beauferie du football professionnel (mission sacrée s'il en est). Mettant pour ce faire les petits plats dans les grands, et faisant rêver le plus chauvin des amateurs un tout petit peu lettrés de rugby (moi, peut-être) d'une bonne grosse débâcle française. Journal de 13 h dans le Stade de France vide, présence de l'ineffable Jean-Pierre « Casque d'or » Rives — le Platini du rugby, disons, pour que le lecteur ignare se figure un peu — au micro, relents nostalgiques du champion de France de la réaction, Jean-Pierre Pernaud, sourire mielleux figé sur sa bouche de mange-merde, potiche sexy obligatoire...

Ce gros nuisible de Pernaud a même réussi à diffuser les deux buts de Zidane en finale de la Coupe du monde de... football, sur l'air de « Ah qu'on aimerait revivre ça ! », devant un Rives coi. TF1, c'est aussi Thierry Gilardi, « spécialiste » de football, aux commentaires. Je sais, mes chéries, vous vous en battez l'œil (que vous avez doux), du sport de haut niveau. Mais enfin, merde, une belle passe sautée, un drop inspiré, un arrêt de volée dans les règles de l'art, ça vous a une sacrée gueule. Et TF1, non, décidément, ne cadre pas avec cet esthétisme-là... Enfin, passons.

Car la télévision c'est aussi cette parole d'un ouvrier de Carlsberg, à Copenhague, bientôt viré, mais qui ne s'en fait pas, comme ses collègues d'ailleurs ne s'en font pas non plus, rien à foutre qu'on me balourde, ah, le modèle scandinave, ce taux de chômage ridiculement bas — bande de losers ! encore une victoire française ! —, cet optimisme tautologique... Citons l'impétrant : « La souplesse du marché du travail, ici, est bénéfique pour tout le monde, sauf pour les personnes qui n'ont pas une bonne formation ou qui n'arrivent pas à trouver un travail. » Sans commentaire de la journaliste, ni bien sûr de cette pintade ravie d'Élise Lucet. Où me croyais-je ?

Nikita Calvus-Mons à 16 h 55 dans Sportif-traître - Lien permanent - 0 commentaires

vendredi 31 août 2007

Le sens du godemiché

Sur les boîtes de godes (de phallus nervurés, moulés dans un caoutchouc plus rose qu'une gencive de bébé), cette mention qui nous laissa perplexes, ou goguenards : No Nonsense.

Comme si le rédacteur responsable des accroches destinées à appâter le chaland (ou la chalande) s'était dit : « Bon, maintenant, on arrête les conneries. Ceci étant le gode définitif, on ne va pas continuer à la jouer faux modeste. Tout le reste, tous les autres godes n'ont pas, n'ont plus de sens. Désormais, seul celui-ci a du sens. Fait sens. » (Vous reprendrez bien une louche de sciences humaines, dans votre vagin ? Non parce que moi ça m'excite.)

« Gosh ! » comme dirait Buck Danny. Le Sexodrome est un endroit palpitant. (Du verbe palpiter : « qui palpite ».)

Nikita Calvus-Mons à 13 h 11 dans Sportif-traître - Lien permanent - 0 commentaires

mercredi 20 juin 2007

God plaise you

Crévindiou ! El Camino de san Diego que j'ai visionné ce soir. Film répugnant, gluant de fatalisme religieux, racontant le chemin initiatique (je pouffe) d'un fan stupide, pléonasme je sais, de Diego Armando Maradona qui, comme mes innombrables lCeci est rigoureusement interdit.ectrices ne le savent peut-être pas, fut le meneur de jeu de l'équipe d'Argentine de fútbol dans les années 80 : un drogué qui marquait des buts avec la main, mais on lui disait rien parce que c'était censément Dieu lui-même qui l'inspirait. Les Anglais s'en souviennent encore : « Dieu et mon droit », mon cul ! (Soit : ta devise, up your ass !) Dans un Argentine-Angleterre de Coupe du monde, Dios est argentin de toute éternité. En 1986, Maradona marque de la main, la « main de Dieu » vous dit-on, vous dis-je, au risque d'insister pesamment, pour ne point dire lourdement car ce serait un bon vieux cliché. En 1998, Dieu expulse le meilleur rosbif, Beckham, et ses cheveux ; et l'Angleterre, cette équipe d'infatigables losers, sort encore une fois par la petite porte, éliminée par l'un de ses pires ennemis, à côté duquel nous autres bloody Froggies faisons figure de sympathique copain de régiment, ce qu'à God ne plaise !

Ce film merdique et haïssable narre donc l'édifiant parcours de « Tati » Benitez, un jeune boutonneux sans humour, sans cerveau et sans dignité qui se tape, en bus et en stop, les bornes séparant son bled du Nord de l'Argentine de la capitale fédérale, qui se trouve être Buenos-Aires, je dis ça pour mes lecteurs peu instruits qui s'adonneraient parfois à de frénétiques parties de Trivial Pursuit au lieu de lire du Alain Turgeon (dont le Gode blesse est un chef-d'œuvre) : le camembert bleu est au bout du chemin, les gars ! Ce qui ne nous précise pas que Tati trimballe avec lui un bout de tronc d'arbre censé représenter — par un miracle de base — le gros Diego, quand il était maigre, enfin, moins gros. Le ravi de la crèche a même taillé le numéro 10 dans le dos du morceau de madera (communément traduit par le mot français « bois »). Numéro 10 qu'il a aussi tatoué dans son dos de lumpen de la province de Misiones.

Tati arrive enfin devant la villa de ce salaud de Diego (qui n'en a évidemment rien à foutre) et lui laisse sa statue pourrie, par l'entremise d'un vigile chargé de réguler la furie des autres débiles mentaux venus adorer l'idole. On ne sait pas si la statue arrive vraiment dans les mains de Maradona, qui, le saviez-vous ? a donné son nom à un mauvais picrate argentin, mais l'espoir demeure en Tati qui n'est pas près de se départir de son sourire des plus naïfs et, partant, irritants. À côté, Jean Reno a l'air intelligent. Ce sourire argentin est un étalon de bêtise et de niaiserie.

Tout cela donne bien la mesure de l'incurie du fan de football, très développée en Amérique latine, et infusant comme nulle part ailleurs dans un détestable marigot de superstition et de christianisme. En plus, quel gâchis ! Cette ferveur n'est motivée que par Maradona, un cocaïnomane obèse qui ne savait pas jouer collectif.

Je sais bien ce que le premier connard social-capitaliste, à la tolérance chevillée au corps, sa mère en crampons, me dira : ce mépris des pauvres ne t'honore pas, Nikita, et quelle est cette haine qui t'anime donc, tout ça... Pour lui, respecter (ne pas mépriser) les pauvres et les illettrés, c'est sans doute les maintenir bien à leur place, avec par exemple ce genre d'œuvrette paternaliste où l'on sourit au ciel quand un aveugle vous tend un ticket de loterie. Tintin au Congo, à côté, c'est le Manifeste du Parti communiste.

Arrière, idolâtres ! Arrière, curés ! Arrière, Française des jeux ! Oui, arrière, Georges Remi ! Arrière, maradonistes !

De toute façon, le monde va beaucoup plus mal que vous le croyez, tas de crétins tolérants : sur le boulevard Saint-Germain, on danse ce soir (précisément juste au-dessus du MK2 OdéBon, c'est vrai qu'il est quand même plus classe que Pelé.on : voyez, je dénonce) au son frelaté des Black Eyed Peas qui, rappelons-le, ont leur place réservée dans le wagon à bestiaux numéro 3, qui s'ébranlera pendant le défilé du Grand Soir. Et je suis sûr que dans cette soirée de jeunes cons, il se trouve au moins pour ruiner l'atmosphère :

— deux étudiants en école de commerce ;
— un tombereau de pétasses se prenant, par la grâce de l'été, pour des starlettes, et qui ne baiseront pas, ou alors très mal, sous les assauts gauches de quelques limeurs ignares ;
— des électeurs de Bayrou, puisqu'il est statistiquement prouvé que cela existe ;
— et au moins cinq graphistes, vu qu'ils sont partout.

Nikita Calvus-Mons à 01 h 44 dans Sportif-traître - Lien permanent - 2 commentaires

dimanche 12 novembre 2006

Point de fétichisme ici

Godard l'esthète sera devant sa télé pour suivre également cette partie. Ceci pour procurer aux sceptiques la caution intellectuelle qui leur manquerait éventuellement. Mater la finale du Masters féminin, opposant les deux plus beaux jeux du circuit — Mauresmo comme Hénin-Hardenne possédant des revers parfaits, et le revers étant le plus beau des gestes sportifs, avec peut-être le saut en hauteur, la Panenka et deux trois choses d'escrime — est une idée bien plus intelligente que de s'enfermer au cinoche pour aller voir Le Diable s'habille en Prada ou tout autre navet.

N'en doutez pas, cette finale promet un niveau d'intérêt similaire à celui des confrontations du milieu des années 80 entre Navratilova et Chris Evert.

Me voilà transformé en programme télé. Je vous conseille le thé et les petits gâteaux, aussi.

Nikita Calvus-Mons à 15 h 58 dans Sportif-traître - Lien permanent - 0 commentaires

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